ABIDJAN, 2 novembre (Reuters) - Alassane Ouattara devrait être très largement réélu pour un troisième mandat à la tête de l'Etat ivoirien à l'issue d'une élection présidentielle boycottée par l'opposition.
Le président sortant a été désigné vainqueur dans toutes les circonscriptions où le résultat a jusqu'à présent été annoncé, après dépouillement de plus de 90% des bulletins. La commission électorale a jusqu'ici publié un tiers des résultats et devrait en annoncer d'autres dans la soirée de lundi.
Ses principaux adversaires, l'ancien président Henri Konan Bédié et l'ancien Premier ministre Pascal Affi N'Guessan, avaient appelé leurs partisans à délaisser les urnes et contestent la légitimité de ce troisième mandat. Selon leurs partis respectifs, des régions entières du pays n'ont pas voté.
Alors que le nombre de mandats présidentiels consécutifs était jusqu'ici limité à deux, le chef de l'Etat estime que la nouvelle Constitution adoptée en 2016 l'autorisait à se porter candidat pour un troisième mandat, ce que ses opposants contestent.
En 2010, l'annonce de la victoire d'Alassane Ouattara, rejetée par le président sortant Laurent Gbagbo, avait déclenché une guerre civile de plusieurs mois. Ouattara avait accédé au pouvoir après la victoire de ses forces en 2011. Le conflit avait fait quelque 3.000 morts.
La fondation Carter, qui a supervisé l'élection de samedi, a estimé que les conditions politiques et sécuritaires n'avaient pas permis l'organisation d'une élection crédible.
"Le processus électoral a exclu un grand nombre de forces politiques ivoiriennes et a été boycotté par une partie de la population dans un environnement de sécurité volatil", a déclaré la fondation dans un communiqué.
Abidjan, la capitale économique du pays, a été calme durant l'élection et dans les jours qui ont suivi le scrutin.
Des violences ont en revanche éclaté dans d'autres parties du pays, faisant au moins cinq morts.
Sous la présidence d'Ouattara, la Côte d'Ivoire a rebâti son économie grâce à des investissements dans l'agriculture et les infrastructures. Le taux de croissance du produit intérieur brut a affiché sous ses deux mandats une moyenne de plus de 8%, avant la pandémie de coronavirus.
Ses détracteurs lui reprochent cependant de n'avoir rien fait pour éradiquer la pauvreté et d'avoir ignoré la persistance d'animosités ethniques et religieuses qui avaient provoqué la partition du pays en 2002 puis la guerre de 2010-2011.
(Aaron Ross, Ange Aboa, Loucoumane Coulibaly, version française Jean-Stéphane Brosse)
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