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Coronavirus-Une étude inquiétante derrière la volte-face du gvt GB
information fournie par Reuters 17/03/2020 à 11:47

LONDRES, 17 mars (Reuters) - Une étude scientifique ayant contribué à convaincre le gouvernement britannique d'intensifier sa gestion de l'épidémie de coronavirus soulevait l'hypothèse d'un scénario catastrophe avec des centaines de milliers de décès et des services de santé débordés.

Le gouvernement de Boris Johnson, qui s'était contenté jusque là de mettre en place des mesures bien moins drastiques que l'Italie, l'Espagne et la France par exemple, a durci sa position lundi et donné des consignes de distanciation sociale et de limitation des déplacements.

Cette étude de projection, effectuée par une équipe menée par Neil Ferguson, professeur de biologie mathématique à l'Imperial College de Londres, s'est fondée sur des données compilées en Italie, où la progression de l'épidémie de Covid-19 (la maladie due à l'infection par le nouveau coronavirus) s'est accélérée ces dernières semaines.

Comparant l'impact potentiel de la crise sanitaire en cours à celui de l'épidémie dite de "grippe espagnole" de 1918, ces chercheurs ont estimé qu'en l'absence totale de mesures visant à ralentir la propagation du coronavirus, l'épidémie en cours serait susceptible de causer 500.000 décès en Grande-Bretagne et 2,2 millions aux Etats-Unis.

Quant aux mesures mises en place par les autorités britanniques avant le durcissement de lundi - qui se fondaient sur l'isolement des cas suspects sans aucune limitation pour le reste de la population - elles auraient pu selon les auteurs de cette étude se solder par la mort de 250.000 personnes et un système de santé débordé bien au-delà de ses capacités.

En revanche l'application des mesures barrières - dont la distanciation sociale drastique et la préconisation d'éviter les lieux publics comme les clubs, les pubs et les théâtres - permettrait d'aplatir la courbe reflétant la progression du nombre de cas au fil du temps, ainsi que le pic épidémique, notent les chercheurs.

"Cela va nous soumettre à une pression énorme en tant que société et aussi sur le plan économique", a souligné Azra Ghani, co-auteur de cette étude et professeur d'épidémiologie des maladies infectieuses à l'Imperial College.

Selon des sources impliquées dans la décision, cette étude a contribué à faire évoluer la position du gouvernement britannique. Le gouvernement de Boris Johnson a déclaré que l'intensification de son programme de lutte contre la progression de l'épidémie s'était fondée sur les conseils des experts et que la mise en place de ce nouveau train de mesures figurait depuis le début dans le plan d'action des autorités.

"Nous continuons de suivre (les recommandations) des scientifiques et des experts pour prendre nos décisions et c'est pour cette raison que ces nouvelles mesures plus restrictives ont été mises en place plus rapidement que ce que nous avions prévu initialement", a déclaré une source.

Tim Colbourn, expert en santé publique et en épidémiologie du University College de Londres, a jugé que les prévisions de cette étude "donnaient à réfléchir" et laissaient entrevoir "des périodes difficiles".

(Kate Kelland et Elizabeth Piper ; version française Myriam Rivet, édité par Jean-Michel Bélot)

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