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Comment faire de la performance avec les actions européennes ?
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 05/11/2021 à 17:08

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

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2021 est plutôt un bon cru pour les actions européennes. L'année a été marquée par de nombreuses rotations de style mais globalement, la classe d'actifs n'est plus en retrait par rapport aux actions internationales comme elle a pu l'être les années précédentes. Comment reconsidérer cette classe d'actifs incontournable ?

Un univers extrêmement large et hétérogène

Les actions européennes affichent une performance de +60% sur 5 ans et +177% sur 10 ans en dépit d'un déficit de croissance et d'un contexte macroéconomique compliqué sur la période (crise sanitaire actuelle mais aussi crise de la zone euro auparavant). Cela montre une certaine capacité des entreprises de la zone à s'adapter. « Elles ont de la flexibilité et ont l'habitude de fonctionner dans un environnement difficile. Malgré cela, elles sont en décote lorsque l'on regarde les niveaux de valorisation », souligne Eric Bendahan, CEO d'Eleva Capital.

Comment affirmer que certaines actions sont sous valorisées dans ce marché pourtant qualifié comme étant cher ? « Il n'y pas de discussion, le marché est cher par rapport aux price-earnings historique, admet Romain Burnand, Président de Moneta AM. Mais les valorisations sont écartelées entre des sociétés irréprochables (bonne croissance, structure financière, bonne gouvernance, liquidité) et des sociétés qui ont des défauts », explique-t-il. Une forte décote s'applique ainsi pour celles qui sont dans un secteur sous pression ou celles qui ont des problèmes conjoncturels. Ce qui permet aux sélectionneurs de détecter des valeurs « normales » moins chères, comparativement à celles de très bonne qualité.
L'univers étant particulièrement large (+ de 10 000 sociétés cotées), la marge de manœuvre reste très grande dans la sélection de valeur. De fait, on ne peut le considérer comme un terrain d'investissement uniforme. Comgest, spécialiste de la gestion actions, considère même cette segmentation géographique comme anecdotique. « Les sociétés que nous avons en portefeuille sont de plus en plus globales. Elles sont parfois "nées en Europe par hasard". Est-ce qu'une société comme Accenture est vraiment européenne ? » fait remarquer son Directeur Général Laurent Dobler. Les différences géographiques, à moins d'importants sujets géopolitiques, ont donc tendance à disparaître.

La gestion thématique, c'est pas automatique

La gestion thématique est très en vogue. Face à cette montée en puissance, les fonds "traditionnels" faisant de la sélection de valeurs dans un univers européen ont-ils encore de l'avenir ?

L'avantage indéniable des fonds thématiques est de donner du sens aux investisseurs et de matérialiser de manière explicite l'orientation des investissements. Mais s'appuyant sur son expérience, Romain Burnand met en garde contre ce type de véhicule pouvant favoriser des phénomènes de bulle. « Quand on y investit, c'est une très bonne chose si on est très en avance dans le thème. Mais nous avons eu cela pendant les années 2000 et les fonds internet sont devenus des cendres ! », rappelle-t-il. A ce titre, il préfère pouvoir exprimer de nombreux thèmes différents à l'intérieur de ses fonds : « Nous sommes généralistes car nous sommes capables de tout faire. Mais ce n'est pas parce que nous sommes généralistes que nous faisons de tout ».

La prolifération de fonds thématiques amène les gérants d'actifs à proposer des thématiques de plus en plus précises, alors qu'un univers d'investissement trop restreint peut poser quelques risques aux investisseurs. Or, il est relativement facile pour un dirigeant de société de gestion de sortir de nouveaux fonds thématiques selon Eric Bendahan. « Ils connaissent un certain engouement et nous n'avons pas besoin de ressources importantes car une équipe de 2 gestionnaires est souvent suffisante », explique le Président d'Eleva Capital. Néanmoins, celui-ci partage l'avis de son homologue de Moneta AM et pointe le fait que lorsque ces fonds commencent à collecter, une grande partie de la performance a déjà eu lieu. « Pour un épargnant, le timing d'investissement est souvent mauvais ! », ajoute Eric Bendahan.

3 secteurs sur lesquels miser…

Les gérants d'actions ayant la souplesse de naviguer entre les secteurs doivent néanmoins faire des choix pour les mois à venir. Et quelques convictions semblent sortir du lot :

•    Le luxe : Une forte conviction de Comgest, avec LVMH et Hermès en tête de file. « Si la tension montait sur Taïwan, il pourrait y avoir quelques sujets. Mais pour le moment, l'appétence en Asie est restée très forte et il y de jolis de croissance avec ces champions européens », précise Laurent Dobler.

•    La santé : Notamment les pharmas « beaucoup moins à la mode » selon Eleva Capital et donc avec des niveaux de valorisation plus raisonnables que les biotechs ou les medtechs. Eric Bendahan s'intéresse à ce secteur pour ses fondamentaux mais aussi pour son caractère défensif dans une phase un peu délicate.

•    Le dragage : Un secteur plus réduit (CA mondial de 10 milliards $ par an) mais dans un cycle différent que le cycle économique. « 4 sociétés détiennent 80% du marché. Ce secteur est très cyclique car il faut de gros bateaux et de gros projets. Nous pensons qu'il a des chances d'aller en haut de cycle d'ici 2 ans », mise Romain Burnand de Moneta AM. Une niche de marché donc, mais le travail d'un gestionnaire d'actifs est également d'aller chercher des idées plus confidentielles. « Avec seulement 2 sociétés cotées, cela n'en fera pas un fonds thématique », sourit Romain Burnand.

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