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Christophe Gaussin : «Gaussin est un acteur avec un potentiel énorme»
information fournie par Boursorama 10/07/2020 à 12:10

Christophe Gaussin, PDG de Gaussin. (crédit : La Bourse et la vie / DR)

Christophe Gaussin, PDG de Gaussin. (crédit : La Bourse et la vie / DR)

Le spécialiste des engins de transport et logistique a récemment annoncé le rachat de Metalliance ainsi qu'une commande de 150 ATM électriques, sa plateforme la plus populaire. Le positionnement du groupe vers des véhicules électriques, adaptables et de plus en plus autonomes est pertinente mais les efforts de recentrage prennent du temps à se manifester dans les comptes. Entretien avec Christophe Gaussin, PDG éponyme de la société.

Boursorama : Gaussin détient désormais 95,74 % du capital de Metalliance. Avec ce rachat, l'ensemble du groupe totalise désormais 200 salariés et réalise un chiffre d'affaires de 44,7 millions d'euros. Quel est l'objectif de cette acquisition structurante pour le groupe ? Pourquoi maintenant alors que vous êtes actionnaires de Metalliance depuis 2008…

Christophe Gaussin : Aujourd'hui, nous avons un carnet de commandes qui monte significativement en puissance. En intégrant Metalliance, l'objectif est de réaliser des synergies de fabrication. L'entreprise affiche un réel savoir-faire sur les gros véhicules, ils travaillaient d'ailleurs pour l'américain Caterpillar quand celui-ci était encore présent en Europe. Avec cette acquisition, nous souhaitons confier la réalisation des séries à Metalliance alors que Gaussin conservera la mise au point des prototypages et les premiers de séries. C'est aussi une volonté pour nous d'internaliser tous les process de fabrication afin d'assurer une qualité optimum du matériel fourni. Nous privilégions cet aspect y compris avec nos fournisseurs de composants, très majoritairement européens, que ce soit en Italie ou en Allemagne. Pour répondre à la question du timing de l'opération, je dirais que Gaussin a fait des millions d'euros d'investissements pour changer son business model en délaissant les véhicules diesel pour se recentrer sur l'électrique avec des véhicules de plus en plus autonomes. Ce type de véhicule est de plus en plus porté par l'essor du commerce électronique et va accompagner l'essor de la digitalisation de l'économie mais aussi la robotisation et l'automatisation de la chaîne logistique. La crise sanitaire récente vient même accélérer cette tendance. Avec notre modèle phare, l'ATM, nous sommes convaincus d'avoir la plateforme adéquate et susceptible de répondre aux besoins des différents acteurs par sa modularité…

Boursorama : Vous financez l'opération par un mix entre du numéraire, un crédit bancaire et un crédit vendeur. Pourquoi avoir choisi ce type de montage ?

Christophe Gaussin : Pendant la crise, nous avons assisté à une mobilisation unique de l'Etat français et notamment de la BPI qui a su rassurer les chefs d'entreprises. Quand nous avons fait la demande d'un prêt garanti par l'Etat, nous avons voulu montrer que l'actionnariat jouait le jeu en faisant une augmentation de capital. J'ai moi-même pris part à l'augmentation de capital. Cela nous a permis de lever des fonds et d'avoir un effet de levier auprès des banques. D'ailleurs, je tiens à souligner que nous avons amélioré notre note banque de France durant cette période. Enfin, tout le monde a été solidaire et Metalliance a aussi consenti un effort avec le crédit vendeur.

Boursorama : Quel est aujourd'hui l'état de la trésorerie du groupe et votre horizon financier ?

Christophe Gaussin : Nous avons bouclé l'année 2019 avec un excédent brut d'exploitation de 3,5 millions d'euros. Nous avons communiqué ces résultats fin mars en pleine période de crise sanitaire, ce qui nous a incité à une approche prudente en passant de nombreuses provisions et en dépréciant des actifs. Avec l'acquisition de Metalliance, nous allons agréger de nombreux indicateurs, dont le carnet de commandes. Nous serons à même de présenter des chiffres lors de l'assemblée générale qui se tiendra le 23 juillet prochain.

Boursorama : Vous parlez dans le communiqué de presse de faire bénéficier Metalliance de votre expertise dans les batteries électriques et à hydrogène ainsi que dans les véhicules autonomes. Ces technologies sont encore en développement pour les véhicules lourds. Sous quel horizon pourrait se faire la mise sur le marché de ces nouveaux véhicules. Quel est l'état de la concurrence ?

Christophe Gaussin : Vous savez sur l'électrique, c'est déjà une réalité. Avec Metalliance, nous participons au creusement des différentes extensions de lignes de métro du Grand Paris grâce à un train sur roues unique permettant d'acheminer des personnels et du matériel. Concernant la gamme hydrogène, nous allons sortir une gamme complète basée sur notre plateforme ATM. Le sujet est pris très au sérieux par le marché et nous répondons déjà à de gros appels d'offres.

Boursorama : La demande de tels engins est très liée à l'activité du cycle économique : comment appréhendez-vous la conjoncture dans les mois à venir alors que la crise du covid-19 pourrait paralyser les projets d'infrastructure ?

Christophe Gaussin : Nous ne ressentons pas ces problématiques. Gaussin n'enregistre pas de régression de son chiffre d'affaires. Notre force est d'être un acteur agile qui s'est positionné sur des marchés très différents avec une ambition mondiale. C'est sûr que certains segments souffrent actuellement, à l'image de la partie aéroportuaire. Mais ce que nous ressentons c'est aussi une vraie accélération des prises de conscience sur la transition énergétique, le véhicule propre : des domaines dans lesquels nous sommes très bien placés. Notre business model de ventes de licences permet également de faciliter notre déploiement mondial tout en étant très apprécié par des acteurs qui souhaitent produire localement.

Boursorama : La stratégie suivie par Gaussin semble pertinente, le positionnement aussi et pourtant la société n'est pas encore à l'équilibre. Pouvez-vous nous dire quand ce recentrage va porter ses fruits sur les résultats du groupe…. et sur le cours de Bourse qui a beaucoup souffert ?

Christophe Gaussin : Au titre de 2019, nous avions un Ebitda positif et nous n'annonçons que des bonnes nouvelles à l'image de la commande récente de 150 ATM Full Elec de la part de notre distributeur BLYYD. Nous existons depuis de nombreuses années et nous avons démontré notre résilience. Derrière le cours de Bourse, il faut voir la réalité économique de l'entreprise avec de nombreux partenariats prestigieux (Bolloré, Total, UPS, Siemens Logistics, Hyperloop TT…) et un carnet de commandes qui augmente. Je sais que nous avons beaucoup de petits actionnaires et que la dernière augmentation de capital a été mal comprise mais j'ai la conviction que Gaussin est un acteur avec un potentiel énorme.

Propos recueillis par Laurent Grassin (redaction@boursorama.fr)

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5 commentaires

  • 13 juillet 14:26

    très certainement que c'est un signe de confiance Mamaf car lorsqu'il Gaussin Christophe n'a pas confiance, il vend, il s'est même fait épingler par l'AMF à ce sujet et a dû payer une forte amende. Il a revendu ensuite des titres pour payer l'amende avait-il dit mais je n'en crois rien car après ce fut une chute continue du titre pour arriver à un regroupement tellement le cours avait dévissé. Le PP paie toujours les infos optimistes mais faux de Christophe


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