(AOF) - "Pékin reste réticent à apporter un soutien de grande ampleur à l’activité", constate l’économiste Thuy Vân Pham (Groupama Asset Management). Elle souligne que le nouveau train de mesures de soutien à l’activité dévoilé à l’issue de la réunion du Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire du Parti Communiste le 8 novembre 2024 concerne principalement le "nettoyage" des comptes des gouvernements locaux. Il ne constitue en aucun cas un "bazooka" budgétaire, à l’image de celui observé au lendemain de la crise financière de 2008-2009.
"Le problème de fond de l'économie chinoise reste donc inchangé, celui de la faiblesse de la demande interne et d'une crise de confiance, en particulier des ménages ".
" Nous reconduisons notre hypothèse selon laquelle le soutien budgétaire à l'activité restera calibré et dosé ", déclare l'économiste pour qui Pékin "sera pragmatique et agira en fonction de l'évolution de la conjoncture."
A ce stade, note Thuy Vân Pham, "les besoins d'un grand plan de relance ont diminué", car le ralentissement économique anticipé par les marchés "ne s'est pas amplifié". Au contraire le PIB a progressé de 4,8 % au cours des neuf premiers mois de l'année, ce qui signifie que le pays est "proche de l'objectif d'environ 5 % de croissance qu'il s'est fixé pour l'ensemble de l'exercice 2024". L'impératif pour la Chine reste donc la poursuite de la transition, dont l'un des principaux axes concerne le désendettement et le nettoyage des comptes financiers, car "une relance de grande ampleur risque d'aggraver les déséquilibres existants".
Enfin, le retour de Donald Trump à la présidence aux Etats-Unis et les incertitudes autour de sa politique commerciale "pourront inciter les autorités chinoises à attendre davantage avant de mettre en place une nouvelle vague de relance budgétaire".
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