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Céréales-L'UE, l'Onu et l'Otan exhortent Moscou à revenir sur sa décision
information fournie par Reuters 30/10/2022 à 16:45

 (Ajoute §3-4 avec déclarations de la Turquie)
    par Pavel Polityuk et Michelle Nichols
       KYIV/NEW YORK, 30 octobre (Reuters) - L'Union
européenne, l'Otan et les Nations unies ont exhorté dimanche la
Russie à revenir sur sa décision de se retirer de l'accord sur
les exportations de céréales à partir des ports ukrainiens de la
mer Noire, qui risque selon elles d'aggraver la crise
alimentaire mondiale. 
    Dénonçant des attaques visant des bâtiments de sa marine en
Crimée, un "faux prétexte" selon l'Ukraine, la Russie a informé
samedi les Nations unies qu'elle suspendait sa participation à
l'accord céréalier conclu en juillet dernier à Istanbul entre
Kyiv et Moscou, sous l'égide de l'Onu et de la Turquie, afin de
prévenir un risque de famine à grande échelle et freiner
l'envolée du prix des produits alimentaires.
        Dans un communiqué, le ministre turc de la Défense,
Hulusi Akar, a déclaré être en contact avec les parties russe et
ukrainienne pour tenter de relancer l'accord. Il a demandé à
chacune des parties d'éviter toute provocation. 
  
        "L'inspection des navires chargés de céréales en attente
devant le détroit du Bosphore va se poursuivre aujourd'hui et
demain (lundi)", a-t-il ajouté. 
  
        L'Union européenne, l'Alliance atlantique et les Nations
unies ont exhorté Moscou à revenir sur sa décision, qui "met en
péril la principale voie d'exportation de céréales et d'engrais
indispensables pour faire face à la crise alimentaire mondiale
provoquée par la guerre contre l'Ukraine", selon les termes
duHaut Représentant de l'UE pour les affaires étrangères, Josep
Borrell. 
    Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres,
est "profondément préoccupé" par l'avenir de l'accord et a
reporté d'une journée un déplacement à Alger pour le sommet de
la Ligue arabe, afin de se consacrer à la question, a déclaré
dimanche le porte-parole de l'Onu Stephane Dujarric. 
        Antonio Guterres multiplie les contacts pour tenter de
persuader la Russie de renoncer à suspendre l'accord, a ajouté
Stephane Dujarric. 
  
        "Le président (Vladimir) Poutine doit cesser d'utiliser
l'alimentation comme une arme", a déclaré pour sa part la
porte-parole de l'Otan Oana Lungescu. "Nous appelons la Russie à
reconsidérer sa décision et à renouveler l'accord." 
  
    Dès samedi, le président américain Joe Biden avait dénoncé
une décision "scandaleuse" de la Russie susceptible d'accentuer
les risques de famine dans le monde. L'ambassadeur de Russie à
Washington, Anatoli Antonov, a rétorqué dimanche en qualifiant à
son tour de "scandaleuse" la réaction des Etats-Unis.
        Moscou a justifié son retrait en dénonçant des attaques
de drones menées samedi matin par l'Ukraine avec l'appui
d'experts militaires britanniques contre des navires basés à
Sébastopol, en Crimée, qui participent à la sécurisation du
transport des céréales. Les attaques ont été repoussées, affirme
la Russie qui dit cependant ne plus être en mesure de garantir
la sécurité des cargaisons.
  
        JEUX DE LA FAIM
  
        Le Royaume-Uni a rejeté en bloc les accusations russes,
également jugées "sans fondement" à Paris par le 
    Quai d'Orsay
    , qui a dénoncé dimanche une "nouvelle illustration patente
de la stratégie russe visant à travestir la réalité".
  
        Pour le ministre ukrainien des Affaires étrangères
Dmitro Kouleba, la décision russe était "planifiée depuis
longtemps". "La Russie a pris la décision de reprendre ses jeux
de la faim et essaie maintenant de la justifier", a-t-il dit sur
Twitter.
  
        Le président ukrainien Volodimir Zelensky a réclamé une
action forte des Nations unies et du G20. 
  
        L'accord sur les céréales, signé le 22 juillet dernier,
a été conclu pour une durée de 120 jours et doit expirer le 19
novembre. Il a permis l'exportation de 9 millions de tonnes de
céréales en levant partiellement le blocus des ports ukrainiens
en vigueur depuis l'invasion russe en février dernier.
  
        Mais la Russie a critiqué à maintes reprises la mise en
oeuvre de l'accord, que les Nations unies ont appelé à
renouveler. L'Ukraine accuse Moscou d'avoir empêché près de 200
cargos de charger des céréales. 
  
        Au moment de la signature de l'accord, le Programme
alimentaire mondial de l'Onu évaluait à environ 47 millions le
nombre de personnes dans le monde souffrant de "famine aiguë",
l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février ayant accentué
les pénuries en bloquant les livraisons et provoqué une envolée
des prix alimentaires.
  
        L'accord d'Istanbul a permis la mise en place d'un
couloir humanitaire, d'un "cessez-le-feu de fait" selon un
responsable, permettant aux navires céréaliers de naviguer au
départ ou à destination d'Odessa et de deux autres ports
ukrainiens. 
  
        La Russie a informé samedi les Nations unies qu'elle
suspendait l'application de l'accord pour une période
indéterminée.
  
 (Avec les bureaux de Reuters, rédigé par William Mallard, Guy
Faulconbridge et Tomasz Janowski, version française
Jean-Stéphane Brosse)
 

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