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Ce qu’il fallait retenir des premiers pas du nouveau Directeur de la Réserve fédérale américaine …
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 28/03/2018 à 09:28

La semaine dernière, la Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé son taux d’intérêt de référence de 25 points de base. C’est son 6ème relèvement de taux depuis décembre 2015. (Crédit: Pewel)

La semaine dernière, la Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé son taux d’intérêt de référence de 25 points de base. C’est son 6ème relèvement de taux depuis décembre 2015. (Crédit: Pewel)

6 hausses de taux en 27 mois

La semaine dernière, la Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé son taux d’intérêt de référence de 25 points de base, le plaçant dans une fourchette entre 1,5% et 1,75%. C’est son 6ème  relèvement de taux depuis décembre 2015.
Cette décision du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) était largement attendue en raison de l’accélération de la croissance américaine. « Les hausses de taux progressives sont une conséquence naturelle du solide contexte économique constaté aux États-Unis » indique Benjamin Mandel, Stratégiste chez JP Morgan AM.
La Fed considère ainsi que l’économie va plutôt bien avec une révision à la hausse de ses taux de croissance de 0,2 point. Elle indique par ailleurs un taux de chômage qui devrait baisser en 2018/2019 malgré un niveau actuel déjà très bas.

Une première plutôt prudente

Ce qui a davantage retenu l’attention des investisseurs fut la première conférence de presse de Jerome Powell en tant que nouveau patron de la banque centrale.
Son positionnement reste encore accommodant car le niveau du taux directeur reste proche du taux d’inflation américain. En effet, la Fed constate que les données économiques actuelles ne donnaient pas de signe d’accélération de l’inflation. « Elle repousse ainsi à plus tard l’idée d’un durcissement de sa politique monétaire » explique la société Edmond de Rothschild AM.

Malgré un optimisme assumé, le discours de Jerome Powell était donc résolument prudent. Maintenant la routine démarrée par Janet Yellen, son successeur a confirmé prévoir deux autres hausses de taux cette année. Une position qui a plutôt rassuré les marchés. « En insistant sur les ajustements graduels, le marché a considéré son action comme prudente, amenant ainsi les taux 2 ans américains à baisser de 5 points et le dollar à baisser » remarque Nicolas Forest, Directeur de la gestion obligataire chez Candriam.

4 hausses plutôt que 3 en 2018 ?

Malgré cela, le manque de visibilité offerte par la Fed inquiète certains observateurs. « Il faut s’attendre à des changements dans la communication. Jusqu’à présent, Bernanke et Yellen étaient extrêmement transparents dans la façon dont ils orientaient la politique monétaire. On pourrait revenir sur ce point avec Powell et cela génère un peu plus d’incertitudes » avance Philippe Waechter, Directeur de la Recherche Economique chez Natixis AM. Ce dernier anticipe ainsi que les taux d’intérêts augmenteront plus de 3 fois cette année car l’équilibre aux Etats-Unis semble difficile à maintenir avec une situation de plein emploi, une politique monétaire accommodante et une politique budgétaire très volontariste qui va doper la demande intérieure. « Pour éviter un déséquilibre, la Banque Centrale devra être beaucoup plus réactive et remonter ses taux d’intérêts probablement beaucoup plus vite qu’attendu » ajoute Philippe Waechter.

« On a l’impression que seules les récentes données économiques, notamment le chiffre étonnement faible de progression des salaires en février, ont retenu certains gouverneurs de prendre le pari de quatre hausses de taux » estime Olivier de Berranger, Directeur de la Gestion d’Actifs de La Financière de l’Echiquier, qui juge la corrélation entre le discours de la Fed et les données économiques au mois extrêmement forte. Cela rend très délicat tout exercice de prévision du ton des prochaines interventions de Jerome Powell. Mais cette posture permet aussi à la Fed de ne s’engager sur aucun scénario et de garder toutes ses cartes sur la table. « Certains membres du FOMC ont peut-être voulu retarder quelque peu leur décision de signaler plus de hausse de taux cette année afin d'éviter d'être perçus comme se pré-engageant à quatre hausses si tôt dans l'année et ainsi se lier quelque peu les mains » analyse Charles St-Arnaud,  Stratégiste chez Lombard Odier IM.

L’influence de Trump dans le discours de la Fed

Ainsi, Thomas Costerg, Economiste chez Pictet Wealth Management, juge « fort probable » que les prochaines hausses de taux aient lieu cette année en juin, septembre et décembre. « Un frein à notre scénario serait une politique commerciale américaine plus agressive. En effet Powell, certainement en contraste avec Yellen, a montré moins d'appétit pour se « mouiller » sur les questions politiquement sensibles et préfère rester sur un plan plus technocratique » précise-t-il.
Dans ce contexte, Jerome Powell s’accorderait donc une période d’observation nécessaire pour prendre la mesure des effets de la politique gouvernementale sur l’économie américaine. « Entre la réforme fiscale, l’ouverture des vannes budgétaires et les velléités protectionnistes, le cocktail des mesures de l’administration Trump pourrait avoir des effets inflationnistes indésirables. Le temps aussi de voir ce que le président américain va concrétiser ou non parmi sa pléiade d’annonces contradictoires » commente David Ganozzi, Gérant chez Fidelity International.
Mais cela pose la question de l’indépendance laissée à la Fed par l’administration américaine en place... « Espérons seulement que le cycle économique va se poursuivre sans s’essouffler ni se laisser perturber par la politique » indique Laurence Boone, chef économiste du groupe Axa.

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