Une année festive. En 2024, l’année de son trente-cinquième anniversaire, Carmignac a enregistré une collecte nette de 1,3 milliard d’euros, selon des chiffres divulgués en marge de la conférence annuelle de la société de gestion parisienne qui se tenait jeudi 23 janvier. La boutique fondée par Edouard Carmignac met ainsi fin à six années de collectes négatives, entrecoupées d’une année positive en 2021. Ses encours ont augmenté sur un an d’environ 4 milliards d’euros à 34 milliards d’euros fin 2024. Cela reste toutefois loin de son plus haut atteint de 60 milliards atteint au premier semestre 2017.
La collecte 2024 s’est opérée principalement sur la gamme de fonds à maturité, qui représente désormais un encours de 3 milliards d’euros, et qui va prochainement être enrichie d’un fonds à échéance 2031. L’autre moteur de la collecte a été la gestion actions article 9, avec notamment Carmignac Portfolio Grande Europe, Carmignac Portfolio Grand Children et Carmignac Emergents. Enfin, la gestion obligataire a aussi contribué à cette dynamique positive, notamment Carmignac Sécurité qui représente désormais plus de 6 milliards d’euros et constitue la deuxième stratégie derrière Carmignac Patrimoine.
Ce dernier, qui est la stratégie emblématique de la maison, a remonté la pente. Le fonds a affiché une performance de 7,1% en 2024, après +2,2% en 2023 et des pertes de 9,4% et 0,9% en 2022 et 2021. Cela s’explique à la fois par une évolution des équipes de gestion, mais aussi par un contexte plus favorable à la gestion diversifiée. « Le renouveau de Patrimoine porte ses fruits », s’est félicité Kevin Thozet, portfolio advisor et membre du comité d’investissement de Carmignac. Les encours de la stratégie s’établissent à environ 7 milliards d’euros.
Farouchement indépendant
Aujourd’hui, Carmignac ne se résume plus à Patrimoine, même si le fonds – innovant lors de sa création en 1989 - reste un pilier et l’ADN de la maison. La société s’est bien diversifiée, voire «métamorphosée», selon les mots de Frédéric Leroux, responsable de l’équipe cross asset et gérant chez Carmignac. « Aujourd’hui, nous ajoutons à notre palette une expertise forte en nouvelles technologies qui n’arrêtent pas de se renouveler, nous vous proposons le private equity pour tous avec une réelle liquidité, nous gérons la directionnalité des marchés par une gamme de plus en plus étoffée de produits alternatifs et nous avons une place considérable et enviée dans la gestion crédit avec notamment les produits à maturité », a décrit Frédéric Leroux.
En dépit de ces changements, Carmignac reste indépendant, contrairement à de nombreux concurrents nés à la même époque. Et la société compte bien le rester, alors que la concentration dans le secteur de la gestion d’actifs s’accélère . Comment?? « Grâce à la taille de notre bilan, de 2,6 milliards d’euros », a répondu Maxime Carmignac, directrice générale de Carmignac UK. « Cela crée une résilience et une force », souligne-t-elle. L’autre garant de l’indépendance est la structure familiale. « Le capital de Carmignac est destiné à rester dans les mains de la famille », a-t-elle assuré.
L’indépendance est clé, pour la fille d’Edouard Carmignac. « Cela offre un horizon de temps différent et une liberté. Cela permet d’investir sur le long terme, dans l’intérêt de nos clients », justifie-t-elle. L’indépendance est aussi source de combattivité : « Sans réseau captif, il faut se battre tous les jours pour être à la hauteur. Enfin, nous n’avons pas d’actionnaire extérieur et nous n’avons qu’une seule priorité, nos clients et partenaires », a-t-elle ajouté. Carmignac n’est pas non plus intéressé par la croissance externe, que la société n’a jamais pratiquée.
« Après 35 ans, nous sommes toujours là, là où nos compétiteurs ont disparu ou abandonné leur indépendance », a résumé Frédéric Leroux, pour qui « le plus beau reste à venir ».
Laurence Marchal
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