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Carmignac a subi 900 M€ de décollecte nette au premier semestre
information fournie par Newsmanagers 19/07/2018 à 18:30

(NEWSManagers.com) - A l'image des marchés financiers, Carmignac a connu un début d'année 2018 particulièrement chahuté. A l'issue du premier semestre, la société de gestion a en effet subi une décollecte nette de près de 900 millions d'euros (896 millions d'euros précisément), a-t-elle indiqué à NewsManagers. Sur le seul deuxième trimestre, " nous avons connu une légère décollecte nette de 100 millions d'euros " , a précisé hier Didier Saint-Georges, " managing director " et membre du comité d'investissement de Carmignac, lors d'une rencontre avec la presse. Pour autant, " nos actifs sous gestion sont restés stables à 55 milliards d'euros à fin juin, au même niveau qu'il y a trois mois " , a-t-il ajouté.

Si les fonds actions globaux ont connu un beau parcours en termes de performances, notamment le fonds thématique sur les matières premières, a expliqué Didier Saint-Georges, à l'inverse, la gamme dédiée aux marchés émergents " n'a pu éviter le contexte de tensions commerciales au niveau international ni l'accident de parcours de l'Argentine " . " Le premier semestre a été extrêmement contrasté par rapport à 2017, avec une volatilité qui est remontée et des marchés actions qui ont clairement changé de tendances, a résumé Didier Saint-Georges. De même, sur les marchés obligataires, nous ne sommes pas du tout dans le même environnement. Nous assistons à un vrai changement de régime des marchés. "

Pour Frédéric Leroux, responsable de l'équipe " Cross Asset " de Carmignac, " la thématique de ce trimestre, c'est la collision ou du moins la rencontre entre trois cycles : le cycle politique, le cycle de liquidité et le cycle économique " . D'un point de vue politique, " nous sommes dans une ambiance un tout petit peu délétère " sous l'impulsion principalement de Donald Trump, a-t-il estimé, tout en soulignant les nouveaux questionnements actuels sur la construction de l'Union européenne sur fond de montée en puissance des candidats anti-systèmes. " L'Europe est très affaiblie face à une Amérique très conquérante " , a jugé Frédéric Leroux.

Sur le terrain des liquidités, Frédéric Leroux a évoqué un " changement de régime majeur " , caractérisé par une raréfaction de la liquidité " qui affecte déjà les maillons faibles de l'économie mondiale " , selon lui. A cela s'ajoute, sur le plan économique " une sorte de convergence vers un ralentissement généralisé de la croissance économique " , a avancé Frédéric Leroux. Pour l'instant, toutefois, " les mesures prises par Donald Trump semblent avoir repoussé ce ralentissement économique aux Etats-Unis, a-t-il noté. Mais la consommation américaine pourrait décevoir à l'avenir alors que le pouvoir des ménages est déjà érodé par la hausse des cours du pétrole. " A en croire le dirigeant, " le point haut de la croissance est passé, on n'a pas encore atteint le pic d'inflation et on est déjà dans un environnement où on veut être un petit peu plus liquide " , a résumé Frédéric Leroux.

Dans un tel contexte, Carmignac cible, côté actions, des investissements sur des valeurs de qualité, indépendantes du cycle, à l'image des valeurs technologiques. Pourtant, la société a récemment procédé à " une réduction tactique de notre surpondération à la technologie via des prises de bénéfices " , n'a-t-elle pas caché. A titre d'exemple, Carmignac a ainsi réduit ses positions ou vendus des titres comme Netflix ou Amazon pour acheter de nouvelles valeurs de qualité au profil rendement/risque plus attractif comme Booking.com ou Spotify.

A l'inverse, " toutes les valeurs cycliques et endettées, on n'en veut pas " , a affirmé sans ambages Frédéric Leroux. A ce titre, la société de gestion a pris des positions vendeuses sur un panier de valeurs cycliques et/ou endettées. Par ailleurs, l'équipe de gestion actions, dirigée par David Older, reste optimiste sur le secteur pétrolier et a donc maintenu son exposition sur les valeurs pétrolières. " Nous nous concentrons surtout les valeurs intervenant dans le domaine du gaz de schiste aux Etats-Unis " , a précisé David Older. " La gestion active est importante actuellement car le marché est étroit, a jugé Frédéric Leroux. La hausse du marché actions dépend d'un nombre restreint de valeurs, de secteurs et de pays. Dans ce contexte, ce sont les stratégies long/short qui permettent de s'en sortir. "

Sur le segment obligataire, Carmignac est actuellement acheteur de dette d'Etat américaine mais se montre beaucoup plus prudent sur les titres d'Etats européens. " Le différentiel de taux entre Etats-Unis et Allemagne a atteint un point historique, ce qui constitue de bons points d'entrée " , a ainsi estimé Rose Ouahba, responsable de l'équipe obligataire chez Carmignac. Elle a également mis en avant l'attrait des obligations indexées sur l'inflation aux Etats-Unis, avançant que " dans une fin de cycle, l'inflation atteint toujours son pic après la croissance " . Sur le marché européen, la prudence est de rigueur alors " que les marchés ont réintroduit le risque de sortie d'un pays de la zone euro " , en premier lieu l'Italie. Carmignac entend donc rester à l'écart de la dette italienne qui devrait rester volatile jusqu'à la présentation du budget 2019. En outre, " plus la Banque centrale européenne va se retirer du marché, plus l'évolution des taux d'intérêt va dépendre des fondamentaux des pays, a expliqué Rose Ouahba. La volatilité sur les obligations de certains pays comme l'Italie pourrait donc augmenter. "

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