Le rebond des transactions réalisées par des sociétés de capital-investissement dans le monde en 2024 devrait se poursuivre en 2025 pour aboutir à un bon millésime malgré la persistance de certains obstacles, selon le 16ème rapport de Bain & Company sur le marché mondial du capital-investissement publié lundi.
"L'année 2024 annonce une année 2025 qui pourrait être un bon millésime avec un environnement général qui reprend des couleurs", a déclaré Guillaume Tobler, associé au sein du private equity de Bain lors d'une présentation du rapport devant des journalistes, ajoutant que le marché se trouve "plutôt dans un momentum positif tiré par davantage de transactions".
En 2024, les investissements ont bondi de 37% sur un an en valeur à 602 milliards de dollars (hors opérations complémentaires) et de plus de 10% à 3.000 en nombre, signant leur troisième meilleure année de la décennie, portés notamment par le début de la normalisation des taux d'intérêts et les opérations de sortie de cote par des acteurs privés ("take private"), selon Bain.
Les sorties ont aussi augmenté de 34% en valeur l'an dernier à 468 milliards de dollars et de 22% en nombre à 1.470, tirées par les ventes entre fonds de capital-investissement qui représentent un total de 181 milliards de dollars. Elles restent toutefois en-dessous de leur moyenne sur les cinq dernières années.
L'amélioration sur le front des transactions n'a pas résolu le problème de liquidité pour les investisseurs ("LPs") au sein des fonds de capital-investissement ("GPs") l'an dernier: les distributions en proportion de la valeur liquidative des fonds de capital-investissement ont chuté à 11%, le plus faible pourcentage des dix dernières années, contre une moyenne de 29% entre 2014 et 2017, a souligné Bain.
"L'urgence pour les GPs de faire remonter de l'argent vers les LPs augmente de façon importante, il y a une pression à la sortie qui grimpe. En d'autres termes, tout le monde a intérêt à ce que l'industrie reprenne sa rotation", a déclaré Guillaume Tobler.
La faiblesse des sorties pèse toutefois déjà sur les levées qui accusent une troisième année de baisse avec une chute de 24% en valeur à 1.100 milliards de dollars, entraînant plus de sélectivité ("flight to quality") et un allongement des délais de levées.
Le maintien de la dynamique des transactions en 2025 repose en grande partie sur les conditions macroéconomiques et les droits de douane, a jugé Bain dans le rapport, soulignant que l'industrie devrait évoluer dans les prochaines années pour faire face aux pressions sur les marges.
(Rédigé par Bertrand De Meyer, édité par Blandine Hénault)
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