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"C'est maintenant qu'il faut agir" pour la biodiversité
information fournie par Reuters 06/05/2019 à 11:11

    * Des risques pour la sécurité alimentaire, notamment
    * Des conflits à craindre
    * A moins que l'humanité ne se réveille rapidement

    par Pascale Antonie
    PARIS, 6 mai (Reuters) - Les décideurs politiques, l'opinion
publique et les entreprises doivent agir sans délai pour sauver
la biodiversité, aujourd'hui menacée par l'activité humaine,
selon le président du groupe d'experts à l'origine d'un rapport
sans précédent sur le sujet.
    "C'est maintenant qu'il faut agir, clairement", juge Robert
Watson, président de l'IPBES (plateforme intergouvernementale
scientifique et politique sur la biodiversité et les services
écosystémiques), dans une interview à Reuters.
    Si rien n'est fait, jusqu'à un million d'espèces animales et
végétales pourraient être rayées de la surface du globe, dont
beaucoup au cours des prochaines décennies, selon les experts,
qui ont dévoilé lundi leurs conclusions.   
    Et les hommes, responsables de ce phénomène, en paieront le
prix, eux aussi.  
    "Le rapport explique que la biodiversité est importante pour
le bien-être de l'humanité - pour produire de la nourriture,
avoir une eau propre, fabriquer des médicaments, réguler le
climat et la pollution", résume Robert Watson.
    Au-delà des enjeux liés à la sécurité alimentaire et à
l'environnement, "la disparition de ressources naturelles dans
certaines régions du monde peut conduire à des conflits,
particulièrement dans des régions pauvres où les gens sont le
plus dépendants de ces ressources", ajoute-t-il.
    Pour le chimiste britannique, élu en 2016 à la tête de
l'IPBES, il n'est pas trop tard pour endiguer le phénomène, à
condition de prendre les bonnes mesures et de revoir entièrement
le rapport de l'homme à son écosystème.
    "Nous devons reconnaître la nature comme un capital de
première importance", et ne pas mesurer le développement d'un
pays à l'aune du seul PIB, dit-il.
    
    "NOUS AVONS PERDU 25 ANS"
    "Si l'opinion publique veut d'un monde durable pour notre
génération et les prochaines, elle doit se tourner vers les
décideurs et leur demander de prendre des décisions qui
permettront de parvenir à un avenir durable", poursuit-il.
    L'opinion publique doit aussi demander des comptes au
secteur privé, prié de fabriquer des produits sans effets
néfastes sur la biodiversité.
    "Le problème avec notre système économique actuel est que
nous avons des subventions particulièrement perverses dans les
secteurs de l'agriculture, des transports et de l'énergie", juge
encore Robert Watson. "Il faut des incitations promouvant les
technologies et les pratiques propres."
    Quitte à surmonter d'inévitables inerties.
    "Il y a beaucoup de groupes à travers le monde qui tiennent
au statu quo, ils profitent de ces aides perverses, que ce soit
dans l'agriculture, dans l'énergie ou les transports. Ils ne
veulent pas perdre ces aides fondamentalement et ils lutteront
contre tout changement en la matière", ajoute-t-il.
    Si l'humanité en est arrivée à un tel niveau d'urgence,
c'est parce qu'elle a trop attendu, sans raison valable.
    "Nous avons perdu 25 ans et même près de trente ans,
souligne Robert Watson, puisqu'en 1992, lors du Sommet de la
Terre au Brésil, nous avons reconnu que le changement climatique
était un problème, que le déclin de la biodiversité était un
problème et que la dégradation des terres était un problème."
    Près de trois décennies plus tard, "la situation est pire".
Car, "après avoir reconnu le problème, nous n'avons
littéralement pas fait grand-chose".

 (Avec Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)
 

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