(Actualisé avec citation Raab) par Elizabeth Piper et William James BIRMINGHAM, Angleterre, 1er octobre (Reuters) - Les conservateurs britanniques réunis en congrès lundi à Birmingham ont dénoncé l'attitude de l'Union européenne dans les négociations sur le Brexit, le ministre en charge de cette question Dominic Raab affirmant que le Royaume-Uni ne se laisserait pas tyranniser. Depuis le refus opposé par les Vingt-Sept au "plan de Chequers" présenté par la Première ministre Theresa May, les conservateurs mettent en garde contre une absence d'accord à moins de six mois de la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE le 29 mars. Réunis en congrès depuis dimanche, les Tories cherchent à sauver, au moins en apparence, l'unité du parti et à canaliser le ressentiment et la frustration contre les Européens et à épargner Theresa May que certains "Brexiters" soupçonnent de complaisance à l'égard de Bruxelles. "Il est inutile de chercher à intimider la Grande-Bretagne", a lancé ainsi à l'adresse de Bruxelles le ministre du Brexit, Dominic Raab, qui a appelé les "Tories" à se rassembler autour de Theresa May et de son plan de Chequers sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE. "Il n'est pas pensable que ce gouvernement ou n'importe quel gouvernement britannique puisse être tyrannisé par la menace d'un quelconque embargo économique en signant un accord allant contre les intérêts de notre pays", a-t-il dit. Interrogé sur Sky News, il a exclu une prolongation des négociations avec l'UE, aux termes de l'article 50 du traité européen, estimant que faire durer les choses ne servirait à rien. "Ce qu'il nous faut, ce n'est pas plus de temps, mais bien des décisions politiques", a-t-il dit. Pour Dominic Raab, un accord avec les Vingt-Sept est possible si la question de la frontière irlandaise est résolue, et à condition de ne pas instaurer deux régimes douaniers, l'un pour l'Irlande du Nord et l'autre pour le reste du Royaume-Uni. "Franchement, ce serait vraiment insultant rien que d'envisager cela", a-t-il dit. Il a souhaité de la part des Européens "un peu moins de légalisme et de dogmatisme arides, et un peu plus de la souplesse dont nous avons fait preuve avec notre Livre blanc (de Chequers)". "Malheureusement, ce n'est pas ce qu'on a vu à Salzbourg (ndlr, lors du conseil informel des 20 et 21 septembre)", a déploré le ministre du Brexit qui reproche aux Européens leur "approche théologique" des problèmes. "APPROCHE THÉOLOGIQUE" "Notre Première ministre s'est montrée constructive et respectueuse. En face, on n'a entendu que des railleries de la part de certains dirigeants, avec une approche totalement unilatérale de la négociation", a poursuivi Raab. "Ce qui est inimaginable, c'est que ce gouvernement, ou n'importe quel autre gouvernement britannique, puisse se laisser intimider par la menace d'un embargo économique et soit amené à signer un accord unilatéral contraire aux intérêts de notre pays", a-t-il souligné. Il faut que l'UE montre du "respect" à l'égard de Londres dans les négociations sur le Brexit, faute de quoi le divorce se fera sans accord, ce qui coûtera cher à l'Union, ont également martelé plusieurs ministres. Le plan de Chequers, rejeté par les Vingt-Sept lors du sommet de Salzbourg le mois dernier, suscite de nombreuses critiques en Grande-Bretagne, jusqu'au sein du Parti conservateur. Le ministre des Finances, Philip Hammond, s'est montré plus pondéré que Dominic Raab. "Cela ne fait pas de doute, l'état d'esprit (à Bruxelles) est à la conclusion d'un accord avec le Royaume-Uni", a-t-il estimé. "On veut minimiser les perturbations liées au départ du Royaume-Uni de l'Union européenne. On veut continuer à avoir une relation avec nous et des relations commerciales harmonieuses dans le futur", a-t-il déclaré à BBC TV. Mais, a-t-il poursuivi, "il est clair que l'économie a été touchée par l'incertitude causée par le processus du Brexit". S'adressant ensuite au congrès, Philip Hammond a souligné qu'après le Brexit le Royaume-Uni et l'UE "seront toujours voisins et devront continuer à vivre ensemble". Donald Tusk, président du Conseil européen, dit que le plan de Chequers ne peut marcher, a poursuivi le ministre des Finances, "mais c'est ce que disaient les gens en 1878 à propos des ampoules électriques, à nous de lui montrer qu'il se trompe !" (Avec Kylie MacLellan, Michael Holden et Guy Faulconbridge; Guy Kerivel pour le service français)
Brexit-La GB dit qu'elle ne se laissera pas tyranniser par l'EU
information fournie par Reuters 01/10/2018 à 19:48
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