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Bourse : faut-il miser sur les actions émergentes en 2020 ?
information fournie par Boursorama 18/02/2020 à 10:27

(Crédits photo :  - G. Crescoli )

(Crédits photo : - G. Crescoli )

Après une année 2019 de sous-performance, les gérants estiment que les actions émergentes - les actions de sociétés cotées issues des marchés émergents - devraient offrir une dynamique de croissance favorable en 2020. Et ce, malgré l'ombre du coronavirus qui plane sur l'économie mondiale.

Dans son étude consacrée aux perspectives 2020 pour les actions émergentes publiée fin 2019, le groupe de gestion d'actifs Schroders s'était montré «optimiste» et anticipait une accélération de la croissance économique des pays émergents en 2020. «Un repli modéré du dollar américain est envisageable, ce qui s'assimile généralement à une appréciation des monnaies émergentes et est positif tant pour les conditions financières dans les pays émergents que pour la conversion des bénéfices locaux en dollars», pouvait-on lire il y a quelques semaines. Craig Botham, économiste spécialiste des marchés émergents chez le gestionnaire d'actifs, misait alors sur une accélération de la croissance de 4,1% en 2019 à 4,5% en 2020.

Le coronavirus, un impact temporaire sur la Chine

Lombard Odier, gestionnaire de fortune et d'actifs mondial, citait de son côté les actions des marchés émergents parmi ses dix convictions d'investissement pour l'année en cours . En novembre 2019, le groupe a d'ailleurs revu à la hausse l'exposition aux actions émergentes des portefeuilles de ses clients (5,3% contre 3,3%). Depuis ces prévisions optimistes, l'épidémie de coronavirus est venue semer le doute. Mise à rude épreuve, la Chine reste toutefois en tête des opportunités pour le marchés actions des pays émergents, estime Stéphane Monier, CIO Banque privée du gestionnaire, interrogé par Boursorama : «Nous avons confiance dans une évolution à la hausse de l'activité manufacturière et du commerce mondial : des critères déterminants pour le rendement des actions émergentes.»

Même son de cloche du côté de Frédéric Rollin, conseiller en investissement chez Pictet AM, qui considère que seul le premier trimestre 2020 devrait être affecté par la situation : «Il reste assez raisonnable de penser que l'impact sur la croissance chinoise et mondiale, et donc sur les marchés financiers, est temporaire.»

Pour le moment, les investisseurs semblent donner raison à un tel scénario. Si les valeurs du luxe ou celles liées au transport aérien ont été secouées en ce début d'année par l'épidémie de pneumonie virale, les marchés actions résistent plutôt bien. Il faut dire que Pékin cherche à tout prix à regagner la confiance des investisseurs avec des mesures de relance pour l'économie via des injections massives de liquidités. En début de semaine, la banque centrale chinoise a également abaissé le taux d'intérêt pour ses prêts à un an aux établissements financiers.

Depuis plusieurs années, l'Empire du Milieu cherche à ouvrir son marché aux investisseurs étrangers. Pékin a parfaitement compris que les marchés étaient un moyen d'asseoir sa puissance. En quelques années, le poids des actions chinoises dans le MSCI Emerging Markets (qui compte 26 pays) a progressé, preuve de la volonté de la Chine d'étendre son influence. Les marchés chinois représentent plus de 30% du MSCI EM (indice de référence pour suivre les bourses émergentes) tandis que les actions dites de classe A libellées en renminbis cotées sur les Bourses de Shanghai et de Shenzhen ont fait leur entrée en 2018 dans l'indice. Pour l'heure, ces actions représentent 4,05% du MSCI EM.

Si des interrogations demeurent sur les conséquences du coronavirus sur l'économie mondiale (les premiers indicateurs économiques devraient d'ailleurs tomber cette semaine pour évaluer l'impact), cette situation pourrait toutefois être une opportunité pour certains pays émergents. «La baisse des prix des matières premières joue son rôle de facteur d'équilibre dans les pays émergents manufacturiers. Le ralentissement de l'activité économique dû au coronavirus est partiellement compensé par un coût d'achat des matières premières moins élevé», observe Frédéric Rollin.

L'Inde, un pari sur le long terme

L'Inde pourrair tirer profit de cette situation. Le potentiel de croissance du pays est d'ailleurs observé avec beaucoup d'attention chez les gérants. «L'aspect positif de l'Inde c'est évidemment sa croissance démographique et l'émergence d'une classe moyenne, énumère Stéphane Monier de Lombard Odier. Mais c'est un pari à moyen voire à long terme.»

Le pays dispose de perspectives bénéficiaires intéressantes, et est reconnu pour son savoir-faire dans les nouvelles technologies, estime pour sa part Frédéric Rollin de Pictet. Certaines réformes amorcées envoient aussi un signal plutôt positif. Le gouvernement de Narendra Modi cherche en effet à alléger les lourdeurs administratives, et a notamment abaissé le taux de l'impôt sur les sociétés de 30 à 22% en septembre 2019 pour soutenir les investissements domestiques et étrangers. A l'heure actuelle, l'Inde ne représente que 9% de la capitalisation du MSCI Emerging Market. Mais face aux autres pays asiatiques, elle a une marge de rattrapage.

Un Brésil en pleine transformation

Si les gérants d'actifs se gardent de faire des paris haussiers sur le Brésil, ils reconnaissent que le potentiel est grand. Malgré sa prudence, Lombard Odier le cite comme pays à suivre en 2020. «C'est un pays qui nous a souvent déçus en terme de croissance. Il dépend très fortement de l'exportation de ses matières premières et 30% de ses exportations vont vers la Chine d'où la nécessité de se montrer relativement prudent».

Néanmoins, reconnaît Stéphane Monier, «plusieurs éléments favorables sont à retenir : le Brésil est parvenu à faire passer une réforme des retraites en octobre 2019, on s'attend à la poursuite d'une politique accommodante pour relancer l'économie et il pourrait bénéficier d'une reprise du commerce mondial».

Les investisseurs ont d'ailleurs salué la politique économique menée par le président Jair Bolsonaro depuis son élection, propulsant le Bovespa, l'indice phare brésilien, à des plus-hauts. L'indice a clôturé l'année 2019 à 115.645 points contre 87.887 points en 2018, soit une progression de 31,5%, profitant notamment de la guerre commerciale entre Pékin et Washington.

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