Malgré un bénéfice net en recul au deuxième trimestre, le géant bancaire français BNP Paribas a annoncé jeudi un objectif de profit annuel record en 2025 grâce au réveil de ses banques de détail et à la contribution du gestionnaire d'actifs Axa IM, acquis le 1er juillet.

( AFP / ERIC PIERMONT )
"Les perspectives pour le groupe au deuxième semestre sont très encourageantes", a commenté dans un communiqué le directeur général de la banque Jean-Laurent Bonnafé, citant "l’accélération attendue des revenus portés par les banques commerciales".
BNP Paribas attend d'ici la fin 2025 un meilleur rendement des crédits qu'elle a accordé, un redressement de sa filiale de crédit-bail automobile, Arval, et le fruit de "mesures d'efficacités opérationnelles", selon son dirigeant.
L'entrée dans les comptes au deuxième semestre de l'ancienne filiale de gestion d'actifs d'Axa, Axa IM, achetée pour 5,1 milliards d'euros, permettra au géant bancaire français de tenir le rythme jusqu'à la fin de l'année et de battre un nouveau record.
Le groupe bancaire attend un bénéfice net de 12,2 milliards d'euros en 2025, du jamais vu.
Un résultat à ce niveau traduirait en revanche une seconde partie d'année moins bonne que la première et serait en-dessous de l'objectif de 7% de taux croissance annuel moyen annoncé par la banque dans son plan stratégique en cours.
En attendant, sur le seul deuxième trimestre, le bénéfice net a reculé de 4% à 3,26 milliards d'euros.
- Impôt américain et seconde main -
Le produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires dans le secteur, a de son côté progressé entre avril et juin de 2,5% sur un an, à 12,6 milliards d'euros, en ligne avec les attentes des analystes rassemblées par le fournisseur de données Factset et l'agence financière Bloomberg.
Si la banque de financement et d'investissement (BFI) et les métiers de gestion d'actifs, d'assurance et d'épargne ont été des moteurs importants du bénéfice net au deuxième trimestre, une charge supérieure d'impôts aux États-Unis pénalise la comparaison avec l'an dernier.
Les banques commerciales (France, Belgique, Italie...) rassemblées avec les métiers spécialisés comme le crédit à la consommation ou la banque en ligne, voient leur revenus se stabiliser au deuxième trimestre.
Le bénéfice net avant impôt de l'activité de crédit-bail, porté notamment par l'automobile, est quant à lui en chute libre, de 40,6%, frappé de plein fouet par la "normalisation des prix des véhicules d'occasion".
La banque fait également état d'un coût du risque - sommes provisionnées pour faire face aux crédits impayés - en augmentation de 17,6%, à 884 millions d'euros.
Elle annonce par ailleurs à ses actionnaires un acompte sur dividende de 2,59 euros au mois de septembre.
- Climat social "compliqué" -
La banque de détail en France, qui bénéfice dans son traitement comptable d'une ré-attribution d'un tiers des résultats de la gestion de patrimoine et de la banque privée (réservée à la clientèle fortunée), voit son bénéfice avant impôt croître de 60,3%, à 437 millions d'euros.
Cette performance survient à un moment charnière pour cette activité, engagée depuis le printemps dans un plan drastique, qui passera dans les années à venir par la fermeture de centaines d'agences et le départ de plusieurs milliers de salariés.
BNP Paribas emploie actuellement 23.000 personnes dans sa banque de détail en France, en agence mais aussi dans les directions régionales et nationales.
Une réduction de l'effectif comprise entre 2,2% et 2,5% chaque année, comme annoncé fin juin, représente environ 3.000 emplois en moins sur la période 2025-2030.
Sans confirmer ce chiffre, le groupe précise que la réduction d'effectifs se fera sans départ contraint.
La direction ne s'étend pas non plus sur le nombre d'agences supprimées, qui pourrait atteindre 200 sur la période 2025-2027, sur les 1.545 du réseau à fin 2024.
Ce manque de précisions agace plusieurs syndicats: la CFDT, la CFTC, la CGT, CAT et FO se sont déclarés "en rupture du dialogue social sine die" depuis le début du mois. "Le climat social est compliqué dans le réseau", signale à l'AFP une source syndicale.
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