
Le logo de BlackRock à New York
BlackRock a déclaré jeudi viser un chiffre d'affaires de plus de 35 milliards de dollars d'ici à 2030, contre 20 milliards de dollars en 2024, grâce notamment à son accélération sur les marchés privés.
Le premier gestionnaire d'actifs au monde avec 11.500 milliards d'actifs sous gestion à fin 2024 a précisé dans une présentation à ses investisseurs faire des marchés privés et de ses activités technologiques ses deux nouveaux moteurs de croissance afin qu'ils représentent plus de 30% de son chiffre d'affaires d'ici 2030 contre 15% fin 2024.
BlackRock s'est déjà renforcé sur le secteur grâce notamment aux acquisitions du fonds d'infrastructure Global Infrastructure Partners et de crédit privé HPS Investment Partners en 2024 pour 25 milliards de dollars ou encore l'accord à 3,2 milliards de dollar signé en mars 2025 pour mettre la main sur le fournisseur de données britannique Preqin.
"Le meilleur de BlackRock est encore devant nous", a affirmé jeudi aux investisseurs Rob Kapito, président de BlackRock, indiquant que 2024 était l'une des années les plus transformantes pour le gestionnaire d'actifs.
La société entend également doubler sa capitalisation boursière à 280 milliards de dollars et collecter 400 milliards de dollars sur les marchés privés d'ici à 2030.
Les actifs privés génèrent des frais nettement plus élevés que les fonds indiciels cotés (ETF) qui sont au cœur des activités de BlackRock par l'intermédiaire de sa franchise iShares.
"Je pense que les investisseurs seront désireux d'avoir plus de détails et de granularité sur la stratégie de BlackRock dans les actifs alternatifs", a jugé Cathy Seifert, analyste chez CFRA Research, avant la présentation.
Dans sa lettre annuelle aux actionnaires de 2025, Larry Fink, président et directeur général de BlackRock, a affirmé que l'accès aux marchés privés comme l'infrastructure ou le crédit privé pouvaient permettre aux investisseurs d'accéder à de meilleurs rendements dans un contexte marqué par le retour du protectionnisme.
Le crédit privé, où des institutions non bancaires prêtent aux entreprises, a connu une croissance significative ces dernières années en raison notamment de la hausse du coût du financement bancaire avec les réglementations plus strictes qui pèsent sur les banques et les taux d'intérêt élevés.
Mais les conséquences des politiques erratiques de Donald Trump qui ont largement ralenti la dynamique d'accords sur les marchés privés font craindre une inadéquation entre les moyens disponibles sur ces marchés et les besoins.
La question de la succession de Larry Fink, qui a cofondé le gestionnaire d'actifs en 1982 et a fêté ses 72 ans, occupent aussi les investisseurs.
"L'entreprise se rendrait service en mettant en avant la profondeur et l'étendue de son équipe de direction, d'autant plus que le modèle d'entreprise se développe et devient potentiellement plus complexe", analyse Cathy Seifert.
(Reportage de Davide Barbuscia à New York et Arasu Kannagi Basil à Bangalore, version française Bertrand De Meyer, édité par Sophie Louet)
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