Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Birmanie-Les contestataires appellent à la "grève de guérilla", l'accès à internet bloqué
information fournie par Reuters 02/04/2021 à 05:33

1er avril (Reuters) - Les militants birmans ont organisé des veillées aux chandelles jeudi soir et se sont efforcés de trouver des solutions après que l'armée a ordonné aux entreprises de télécommunications de bloquer l'accès à internet vendredi.

Cette interdiction empêche le mouvement de contestation de se mobiliser via les réseaux sociaux et de diffuser des images de la répression menée par la junte.

Les groupes anti-coup d'État ont partagé des fréquences radio, des ressources internet accessibles hors ligne et mis en place des systèmes d'alertes par SMS pour tenter de contourner les nouvelles restrictions.

Tard jeudi, les manifestants ont diffusé un appel à une "grève des fleurs" aux arrêts de bus d'où les manifestants tués par les forces de sécurité étaient partis pour ce qui serait leur dernier voyage.

"Nous laisserons des fleurs aux arrêts de bus demain. C'est ce que je veux vous dire avant qu'internet ne soit coupé", a posté Khin Sadar, un leader de la protestation, sur Facebook.

Khin Sadar a lancé un appel aux contestataires: "Faites autant de grèves de guérilla que vous le pouvez. Rejoignez-nous", avant d'ajouter "écoutons à nouveau la radio. Téléphonons-nous les uns aux autres."

L'ancienne colonie britannique est plongée dans le chaos depuis deux mois à la suite du coup d'Etat de l'armée qui a suscité la colère dans les villes et relancé les hostilités entre les forces armées et les insurgés des minorités ethniques dans plusieurs régions.

L'ancienne dirigeante birmane Aung San Suu Kyi a été inculpée jeudi de violation d'une loi sur les secrets d'Etat datant de l'époque coloniale, la charge la plus lourde retenue contre elle jusqu'à présent, et qui est passible de 14 ans de prison.

L'avocat d'Aung San Suu Kyi, Min Min Soe, a déclaré que la lauréate du prix Nobel de la paix en 1991 semblait en bonne santé lors d'une audience vidéo jeudi, mais il n'a pas été en mesure de dire si la dirigeante destituée, figure de proue de la lutte pour la démocratie en Birmanie depuis des décennies, était consciente de la situation dans son pays.

"NOUS NE NOUS RENDRONS PAS"

Les manifestants sont descendus dans les rues de plusieurs centres urbains jeudi, et certains ont brûlé des copies de la constitution de 2008 rédigée par les militaires.

Les médias ont rapporté que deux personnes ont été tuées, dont un jeune homme de 18 ans, lorsque la police a ouvert le feu pour réprimer les manifestations.

Khit Thit Media a rapporté que des coups de feu ont été tirés lors d'une manifestation nocturne, où 400 soldats étaient présents. Cette information n'a pas pu être vérifiée dans l'immédiat.

Quelque 543 personnes ont été tuées depuis le début du soulèvement, selon le groupe de défense de l'Association pour les prisonniers politiques (AAPP).

L'armée a déclaré à plusieurs reprises que les personnes tuées avaient été à l'origine des violences.

Une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux jeudi en fin de journée montrait un homme inconscient frappé à coups de pied et battu par un groupe de sept hommes casqués, en uniforme et armés de fusils, qui l'ont traîné face contre terre le long d'une route avant de l'emporter.

Une photo aérienne, largement partagée, montrait des centaines de bougies disposées sur une route dans l'obscurité, formant les mots "nous ne nous rendrons jamais".

La Grande-Bretagne a sanctionné jeudi l'un des plus grands conglomérats de l'armée birmane. "L'armée birmane est tombée plus bas que jamais avec le meurtre gratuit d'innocents, y compris d'enfants", a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab.

Les voisins asiatiques de la Birmanie, dont le pays dépend pour ses échanges commerciaux, n'ont pas imposé d'embargo, mais certains ont réagi après que les militaires ont tué 141 personnes à l'occasion de la "Journée des forces armées", samedi.

La Thaïlande a déclaré jeudi qu'elle était "gravement troublée" par la situation en Birmanie.

Les Philippines, la Malaisie, l'Indonésie et Singapour ont adopté des positions plus fermes à l'encontre de la Birmanie.

Dans la transcription d'une interview rendue publique jeudi soir, le ministre singapourien des Affaires étrangères, Vivian Balakrishnan, a exprimé sa consternation face à la répression.

"Nous sommes alarmés et consternés par l'escalade de la violence", a-t-il déclaré, ajoutant que le haut diplomate chinois, Wang Yi, espérait également la fin de la violence et l'ouverture d'un dialogue.

(Bureaux de Reuters; version française Camille Raynaud)

Valeurs associées

LSE -0.77%

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.