(Répétition technique)
MINSK, 11 février (Reuters) - Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a lancé jeudi une "Assemblée du peuple" qui réunit 2.700 citoyens invités à discuter des futures réformes politiques, une initiative décriée par l'opposition qui y voit un simulacre destiné à lui permettre de s'accrocher au pouvoir.
L'annonce de la réélection le 9 août d'Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 26 ans, a déclenché un mouvement de contestation en Biélorussie, les opposants au président, soutenus par les pays occidentaux, dénonçant un scrutin entaché de fraudes.
Depuis, des milliers de manifestants ont été arrêtés et quasiment tous les chefs de file de l'opposition, au premier rang desquels Svetlana Tsikhanouskaïa, sont partis en exil ou ont été emprisonnés.
Ces arrestations et la violente répression des manifestations ont poussé l'UE à décider de nouvelles sanctions contre la Biélorussie, mais Loukachenko a pu se maintenir au pouvoir grâce au soutien diplomatique et financier de son allié traditionnel russe, qui considère la Biélorussie comme une zone-tampon stratégique face à l’OTAN.
Loukachenko a expliqué que cette "Assemblée du peuple" pourrait discuter des projets de réformes constitutionnelles et des responsables politiques proches du gouvernement ont laissé entendre qu'une amnistie pour les prisonniers politiques serait possible.
Cet événement de deux jours pourrait provoquer une nouvelle vague de manifestations qui ont perdu de l'ampleur depuis le mois d'août.
"Loukachenko rassemble des loyalistes à la soi-disant Assemblée du peuple biélorusse pour légitimer son gouvernement usurpateur aux yeux du peuple", a déclaré Franak Viacorka, le conseiller de Svetlana Tsikhanouskaïa, cheffe de l’opposition biélorusse en exil.
"Parce que Loukachenko comprend qu'il a perdu le soutien du peuple, et il s'accroche au pouvoir par tous les moyens possibles".
La plupart des délégués présents à l'assemblée sont des députés et des fonctionnaires locaux pro-gouvernementaux qui ont été élus lors de sessions spéciales à huis clos.
(Matthias Williams, version française Laura Marchioro, édité par Blandine Hénault)
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