
Les ministres de la défense français, allemand et espagnol signent à Paris un contrat portant sur un prototype d'avion de combat de nouvelle génération
par Sabine Siebold
BERLIN (Reuters) -Le gouvernement allemand doit rapidement décider s'il poursuit le développement du projet d'avion de combat du futur (Scaf) avec la France, a déclaré à Reuters Christoph Schmid, député allemand membre de la commission de la défense, à la veille de discussions de haut niveau sur le sujet.
L'Allemagne reproche à l'industrie française de bloquer la prochaine phase de développement du programme Scaf en exigeant de diriger seule le projet, a déclaré mardi le ministère allemand de la Défense dans un document que Reuters a pu consulter.
Les divergences pourraient compromettre le lancement de la deuxième phase, à savoir la mise au point de démonstrateurs aptes à voler, qui était initialement prévue à la fin de cette année, selon des sources de défense.
Le président français Emmanuel Macron doit recevoir jeudi le chancelier allemand Friedrich Merz dans sa résidence d'été du fort de Brégançon, dans le Var. Des ministres devraient participer vendredi à des discussions qui se tiendront à Toulon.
"Si nous n'obtenons pas de décision à Toulon pour entrer dans la phase 2, tout deviendra de plus en plus difficile", a déclaré mercredi le social-démocrate Christoph Schmid.
"Plus la décision est retardée, plus la mise en œuvre du Scaf devient irréaliste."
Le projet Scaf, dont le coût est estimé à plus de 100 milliards d'euros, a connu des retards et est victime de querelles intestines sur le partage des tâches et les droits de propriété intellectuelle entre la France et l'Allemagne, ainsi qu'entre leurs industries nationales respectives.
Dassault Aviation, Airbus, qui représente l'Allemagne, et l'Espagnol Indra sont impliqués dans le projet visant à remplacer à partir de 2040 le Rafale français et les Eurofighters allemands et espagnols par un avion de combat de cinquième génération.
"Ce ne serait pas une catastrophe pour l'Allemagne et la France de se séparer maintenant si c'est dans l'intérêt national ou européen", estime cependant Christoph Schmid, qui fait pression pour que Berlin commande 60 Eurofighter supplémentaires d'ici 2029 afin de remplacer sa flotte vieillissante de Tornado.
L'abandon du projet par les Allemands pourrait servir de base à l'examen d'autres options pour le développement d'avions de combat d'ici le milieu des années 2030, a-t-il ajouté.
Contacté par Reuters, le ministère allemand de la Défense n'a pas répondu dans l'immédiat.
(Reportage Sabine Siebold, version française Kate Entringer, édité par Augustin Turpin)
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