
( AFP / DANIEL ROLAND )
Le groupe BASF, poids lourd d'un secteur chimique allemand en grande difficulté, a enregistré une hausse de ses bénéfices en 2024 et table sur une nouvelle année de croissance, mais reste prudent face à "l'incertitude géopolitique" et "l'escalade des conflits commerciaux".
En 2024, BASF a multiplié son bénéfice net part du groupe par 6, à 1,3 milliards d'euros, notamment grâce à volumes de ventes plus importants.
Hors éléments exceptionnels, le résultat opérationnel (EBITDA), indicateur clé de performance du groupe, s'est lui établi à 7,9 milliards en 2024, en hausse de 2,4%.
Il a néanmoins manqué sa fourchette de prévisions comprise entre 8,0 et 8,6 milliards d'euros.
Le résultat opérationnel a particulièrement grimpé dans la nutrition (+44,0%), les solutions industrielles (+20,3%) et les composants chimiques (+15,0%), alors que la branche revêtements fournissant le secteur automobile a souffert de la crise que traverse ce secteur.
En pleine réorganisation, BASF veut se "recentrer" sur ses activités principales, tout en se séparant d'autres plus en difficultés.
C'est le cas des activités de solutions agricoles et de revêtements, dont l'EBITDA hors exceptionnel a chuté.
En 2024, le chiffre d'affaires global a reculé de 5,6%, à 65,3 milliards d'euros, à cause de "la baisse des prix dans tous les segments en raison de la concurrence", précise le communiqué.
Ebranlé par la crise énergétique de 2022, le leader mondial de la chimie avait annoncé un programme d'économies et plusieurs milliers de suppressions d'emplois.
"Nous sommes en bonne voie pour atteindre l'objectif d'économies annuelles de 2,1 milliards d'euros d'ici fin 2026", a assuré le directeur financier Dirk Elvermann dans le communiqué.
Jusqu'à fin 2024, le chimiste a économisé 1 milliards d'euros dont 100 millions sur son site historique de Ludwigshafen, plus grand complexe chimique du monde où certaines lignes de production ne sont plus compétitives.
En février, BASF s’est séparée de son activité brésilienne de peintures de bâtiment pour 1,15 milliards de dollars, après avoir vendu une unité d'additifs alimentaires au géant du négoce agricole Louis Dreyfus Company (LDC) en décembre.
Pour 2025, BASF table sur une "reprise modérée de la demande" et une stagnation de la production automobile, après la baisse de l'an passée. Le groupe souligne toutefois "l'incertitude géopolitique croissante et une nouvelle escalade des conflits commerciaux", avec la promesse de droits de douanes de Donald Trump sur les importations européennes.
Il revoit légèrement à la baisse sa prévision d'EBITDA hors exceptionnel comprise désormais dans une fourchette de 8,0 à 8,4 milliards d'euros, soit une hausse maximale de 500 millions d'euros par rapport à l'an dernier.
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