La Banque centrale européenne (BCE) a laissé ses taux directeurs inchangés jeudi, comme prévu, mais n'a donné aucun indice sur sa prochaine décision.
Voici les principales déclarations de Christine Lagarde, présidente de la BCE, lors de la conférence de presse qui a suivi la décision de politique monétaire de l'institution.
SUR L'INFLATION
"Le processus de désinflation est terminé."
"Nous continuons à être dans une bonne position mais nous ne sommes pas sur un chemin prédéterminé et nous ferons le point réunion par réunion (...) afin de nous assurer que nous restons dans une bonne position."
NI FAUCON NI COLOMBE
"Je vous rappelle que je ne suis ni un faucon ("hawk", favorable à une politique plus restrictive) ni une colombe ("dove", favorable à davantage d'assouplissement monétaire). Je suis un hibou pour nos collègues bulgares.
"Vous savez, lorsque j'ai pris mes fonctions, on m'a immédiatement demandé si j'étais un faucon, un dur, ou une colombe, un doux. J'ai répondu que je n'étais ni l'un ni l'autre. Je suis un hibou, parce que je veux avant tout voir tout ce qui se passe autour de moi.
"Ce n'est pas 360 degrés mais c'est un diamètre assez large que je peux regarder."
L'IPT N'A PAS ÉTÉ ABORDÉ
"L'IPT (Instrument de protection de la transmission ou Transmission Protection Instrument) n'a fait l'objet d'aucune discussion au cours de notre Conseil des gouverneurs d'aujourd'hui."
INTERROGÉE SUR LES MARCHÉS EN FRANCE
"Je ne ferai pas de commentaire sur un pays en particulier mais il suffit de dire que nous surveillons toujours l'évolution du marché et que les obligations souveraines de la zone euro sont ordonnées et fonctionnent sans heurts avec une bonne liquidité. C'est ce que nous constatons.
"Notre priorité est, comme vous le savez, la stabilité des prix mais nous avons besoin pour cela de stabilité financière, ce qui nécessite un mécanisme de transmission de la politique monétaire qui fonctionne bien, et nous pensons que nous disposons de tous les outils nécessaires au cas où cette transmission ne s'avérerait pas efficace dans l'ensemble de la zone euro."
INTÉGRITÉ DES DONNÉES
"Nous avons beaucoup de chance jusqu'à présent, et j'espère que cela restera ainsi, d'avoir des données dont l'intégrité n'est pas remise en cause.
"Les données que nous recevons de l'office des statistiques, des offices des Etats membres qui sont compilées par Eurostat, malgré le traumatisme que nous avons connu il y a quelques années en Grèce, (...) qui je pense a été une leçon pour nous tous, je pense que l'intégrité des données que nous utilisons est très élevée, et cela est apprécié par nous tous."
UNE DÉCISION UNANIME
"Je ne veux pas exagérer l'accord général ici mais nous avons eu une décision unanime du Conseil des gouverneurs aujourd'hui de laisser les trois taux d'intérêt inchangés.
"Nous avons discuté, bien sûr, des projections. Nous avons discuté du risque mais je pense que ce que je viens de vous présenter est une décision qui a été prise à l'unanimité autour de la table."
PAS D'ENGAGEMENT PRÉALABLE
"Nous suivrons une approche qui dépendra des données, réunion par réunion, pour déterminer l'orientation appropriée de la politique monétaire."
"Nous ne nous engageons pas à l'avance sur une trajectoire de taux particulière et, en tout état de cause, nous sommes prêts à ajuster tous nos instruments."
"Nous continuons à être dans une bonne position."
IMPACT DU RALENTISSEMENT DE L'ÉCONOMIE AMÉRICAINE ?
"En ce qui concerne les Etats-Unis, je pense qu'il y a deux récits (...) celui d'un léger déclin, d'un possible déclin plus important. Mais il y a aussi l'histoire de la productivité, de l'intelligence artificielle, des Sept magnifiques."
"Je pense donc que nous devons rassembler tous ces éléments et voir quels types de retombées ils auront sur nos économies."
RISQUES POUR LA CROISSANCE
"Les risques pour la croissance économique sont devenus plus équilibrés, alors que les récents accords commerciaux ont réduit l'incertitude, une nouvelle détérioration des relations commerciales pourrait encore freiner les exportations et tirer vers le bas l'investissement et la consommation.
"Une détérioration du sentiment des marchés financiers pourrait entraîner un resserrement des conditions de financement, une plus grande aversion au risque et une croissance plus faible.
"En revanche, des dépenses plus élevées que prévu en matière de défense et d'infrastructures, ainsi que des réformes visant à améliorer la productivité, contribueraient à la croissance.
"Une amélioration de la confiance des entreprises pourrait stimuler l'investissement privé. Le sentiment pourrait également être amélioré et les activités stimulées si les tensions géopolitiques diminuaient ou si les différends commerciaux restants étaient résolus plus rapidement que prévu."
DAVANTAGE DE DONNÉES SUR L'ÉQUILIBRE DES RISQUES
"Si l'on remonte au mois de juin, la situation était très incertaine. C'était après le 19 avril, bien sûr, mais c'était avant juillet, et certainement avant le 21 août, lorsqu'un accord a été conclu (...)
"Deux éléments ont clairement disparu de notre écran radar en ce qui concerne le risque de baisse. Le premier est le risque de représailles européennes qui a été pris en compte dans nos projections de juin (...) et le second est l'incertitude (commerciale)."
SUR LES PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES
"La hausse des droits de douane, l'appréciation de l'euro et l'intensification de la concurrence mondiale devraient freiner la croissance pendant le reste de l'année. Toutefois, l'effet de ces vents contraires sur la croissance devrait s'estomper l'année prochaine."
(Reportage Reuters; version française Claude Chendjou)
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