Bayer connaît une lourde perte au 3T et va supprimer des postes de direction

information fournie par Boursorama avec AFP •08/11/2023 à 11:01

Le groupe chimique allemand Bayer a enregistré au troisième trimestre une lourde perte nette, plombé par les difficultés de sa division agrochimie, qui le pousse à supprimer des emplois de direction.

( AFP / INA FASSBENDER )

L'entreprise a fait état d'un "résultat net à -4,6 milliards d'euros", après un gain de 601 millions d'euros l'an dernier à la même période, après une "dépréciations d'actif de 4,3 milliards d'euros" dans la division agrochimique, a-t-elle détaillé dans un communiqué.

C'est beaucoup moins bien que les prévisions des analystes de la plateforme financière Factset, qui tablaient sur un gain net de 785 millions d'euros.

"Nous ne sommes vraiment pas satisfaits par nos performances cette année", a déclaré le PDG du groupe, Bill Anderson qui a annoncé des licenciements dans "le management et la coordination", qui conduiront à une "réduction significative de la main d'oeuvre" dans ce domaine.

La perte enregistrée reflète notamment une "dépréciations de 4,3 milliards d'euros, due essentiellement à des pertes de valeurs liées aux taux d'intérêt" dans la filiale agrochimique, a détaillé l'entreprise.

Cette provision reflète les lourdes difficultés que subit cette division depuis plusieurs trimestres, en raison des baisses de ventes et de prix des herbicides, essentiellement à base de glyphosate.

Les clients de Bayer ont constitué des stocks importants l’an dernier, pour faire face aux pénuries, alors que des problèmes d’approvisionnement frappaient le marché. Désormais, ils les écoulent, et achètent moins.

Le prix de cet herbicide a considérablement chuté, du fait de sa plus grande disponibilité, après avoir atteint des niveaux records en 2022.

Résultat : la division agrochimie du groupe a connu une perte d'exploitation (EBITDA) de 24 millions d'euros, contre un gain de 629 millions d'euros l'an dernier à la même période.

Cette division est aussi touchée par l'inflation qui a fait exploser ses coûts, et se débat toujours face aux plaintes aux Etats-Unis contre le glyphosate, considéré comme cancérigène probable par l'OMS.

Récemment, un jury américain a condamné le groupe à verser 300 millions de dollars à un plaignant, une décision contre laquelle Bayer compte faire appel.

Des investisseurs font pression depuis plusieurs mois pour obtenir une scission de Bayer en deux parties au moins, l'activité agro-industrielle et la santé, afin de circonscrire ces difficultés.

Une option toujours "étudiée" par le groupe, même s'il exclut totalement désormais de "diviser le groupe en trois entreprises de façon simultanée", a déclaré Bayer mercredi.