Mario Draghi, président de la BCE, pourrait surprendre le 22 octobre en annonçant une extension du QE, affirme Barclays.
Alors que la zone euro connaît une inflation toujours aussi faible depuis plusieurs mois, Barclays envisage que le président de la BCE annonce le 22 octobre prochain un allongement du programme de rachats d'actifs (« quantitative easing ») jusqu'au printemps 2017.
Barclays a diffusé lundi 5 octobre une note de marché dans laquelle François Cabau, chef économiste chez Barclays, envisage un renforcement du plan de relance de la BCE pour combattre les risques de déflation en Europe, et permettre indirectement une accélération de la croissance du Vieux continent.
« Les perspectives d'inflation en berne et la détérioration des anticipations d'inflation devraient pousser la BCE à intervenir dès le mois d'octobre », affirme François Cabau dans cette note. La prochaine réunion de la BCE, pouvant déboucher sur une décision de ce type, aura lieu le jeudi 22 octobre.
L'économiste précise : « Nous pensons que [ces faibles perspectives d'inflation vont] inquiéter la BCE et la pousser à assouplir davantage sa politique monétaire [en annonçant] le report de la fin du PSPP au printemps 2017 ».
Le « PSPP » (Public Sector Purchase Programme) désigne le rachat d'obligations souveraines européennes par la BCE, pilier central de l'actuel plan de relance monétaire, le fameux « quantitative easing » (QE).
Le sujet d'une extension du programme de rachats d'actifs par la BCE a déjà été évoqué à plusieurs reprises depuis la rentrée, mais la note de Barclays est la première à envisager une nouvelle annonce de Mario Draghi dès le mois d'octobre.
Vendredi dernier, l'économiste Véronique Riches-Flores envisageait plutôt un certain attentisme de la part du président de la BCE, qui pourrait d'abord attendre une action de la Banque centrale du Japon avant d'accélérer son propre programme de « QE » en Europe. L'économiste déclarait à ce sujet : « Mario Draghi a toutes les raisons de ne pas se précipiter ».
La nouvelle pourrait en tout cas être un facteur majeur de soutien pour les marchés boursiers européens, comme l'évoquait la semaine dernière Alexandre Baradez, stratégiste chez IG France, qui passait en revue différents événements susceptibles de relancer une dynamique haussière sur les marchés .
Les détracteurs du « QE » affirmeront au contraire qu'une telle décision ne permettra pas de soutenir les marchés financiers à moyen terme, et encore moins l'économie réelle européenne, du fait de l'inefficacité supposée de ce type de mesure. Ces mêmes détracteurs déploreront l'idée d'un accroissement des liquidités injectées dans l'économie européenne, au risque de pousser à des bulles spéculatives, notamment dans le secteur privé où l'endettement est extrêmement bon marché, poussant à l'utilisation massive d'effets de levier dangereux à terme.
Le débat sur l'efficacité du « QE » reste entier, alors que d'autres économistes considèrent que ce plan de relance permet bel et bien de relancer l'économie européenne, lentement mais sûrement.
X. Bargue (redaction@boursorama.fr)
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