16 août (Reuters) - Principales déclarations de responsables de la Réserve fédérale américaine depuis la réunion de politique monétaire des 30 et 31 juillet, à l'issue de laquelle le Federal Open Market Committee (FOMC) a abaissé l'objectif de taux des "fed funds" d'un quart de point: * MESTER PÈSE LE POUR ET LE CONTRE DE LA BAISSE DES TAUX 16 août - Loretta Mester, la présidente de la Fed de Cleveland, opposée à la baisse de taux de juillet, étudie la possibilité de soutenir une nouvelle baisse à l'avenir au vu des risques liés aux tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine et au ralentissement économique mondial, a-t-elle déclaré à Reuters. "Je peux envisager des scénarios dans lesquels nous maintiendrions les taux. Je peux envisager des scénarios dans lesquels nous abaisserions les taux. Je crois qu'il faut simplement prendre le temps d'évaluer vraiment" la situation économique, a-t-elle expliqué. Elle a précisé qu'elle prévoyait toujours une croissance américaine proche de son potentiel de long terme cette année et une accélération de l'inflation vers l'objectif de 2% de la Fed même si les risques entourant ces perspectives sont "sérieux" et "orientés à la baisse". Elle a estimé que la récente inversion de la courbe des rendements obligataires américaines n'avait pas duré suffisamment longtemps pour prédire forcément une récession. "Il est difficile d'y voir un signal fort mais on ne peut pas ignorer ce signal", a-t-elle ajouté. Elle a expliqué avoir exprimé son opposition à une baisse de taux en juillet en raison de la vigueur de certains indicateurs économiques, notamment sur l'emploi et l'inflation. "Une stratégie consistant à maintenir le taux aurait été ma stratégie favorite à ce stade mais c'était serré", a-t-elle dit. "Ne pas bouger, en fonction de l'orientation de la situation économique, pourrait en fait revenir à un resserrement." * KASHKARI PRÉCONISE D'AGIR TÔT ET DE MANIÈRE OFFENSIVE 16 août - La Réserve fédérale a sans doute besoin de réduire les taux d'intérêt et de prendre des mesures offensives pour contrer un ralentissement économique, a déclaré vendredi Neel Kashkari, le président de la Fed de Minneapolis. "Nous avons probablement besoin d'aller de l'avant et de réduire les taux d'intérêt pour apporter un soutien supplémentaires à l'économie", a-t-il dit dans un entretien à la chaîne d'information CNN. "Agir tôt et de manière offensive pour répondre à un ralentissement est de loin préférable à une réaction tardive." * KASHKARI PENCHE POUR UNE POURSUITE DE LA BAISSE DES TAUX 15 août - Evoquant des signaux économiques et financiers "mitigés", Neel Kashkari, le président de la Fed de Minneapolis, a laissé entendre jeudi qu'il apporterait son soutien à une poursuite de la baisse des taux d'intérêt afin de soutenir la croissance. Les tensions commerciales incitent les entreprises à la prudence et l'inversion de la courbe des rendements obligataires américains qui a secoué les marchés cette semaine "est un indicateur de la nervosité des gens" même si le marché de l'emploi et la consommation des ménages restent solides, a-t-il dit à la radio publique de Minneapolis. Les responsables de la Fed, lors de la prochaine réunion de politique monétaire, en septembre, devront étudier toutes les données disponibles avant de prendre une décision, a-t-il expliqué. "Je penche en faveur du camp des 'oui, nous devons apporter plus de stimulation à l'économie, plus de soutien, nous devons prolonger l'expansion et non permettre à une récession de nous toucher'", a-t-il dit. * BULLARD-L'INVERSION DE LA COURBE DOIT DURER POUR ÊTRE SIGNIFICATIVE 15 août - L'inversion de certaines portions de la courbe des rendements des bons du Trésor américain cette semaine "devrait persister pendant un certain laps de temps" pour être considérée comme un signal baissier pour l'économie américaine, a déclaré jeudi James Bullard, le président de la Fed de St. Louis. Le ralentissement économique hors des Etats-Unis se traduit par un épisode de "fuite vers la qualité" qui favorise la baisse des rendements des Treasuries alors même que la croissance économique américaine est "raisonnable", a-t-il expliqué. * WILLIAMS SE MONTRE ENCLIN À BAISSER ENCORE LES TAUX 7 août - La Réserve fédérale a sensiblement assoupli sa politique monétaire depuis la fin de l'année dernière mais il faudra peut-être d'autres baisses de taux en réponse non seulement à la faible inflation mais aussi aux incertitudes concernant la croissance et le commerce, a déclaré mercredi Charles Evans, le président de la Fed de Chicago. "Vous pouvez penser, comme moi, que l'inflation à elle seule justifierait davantage de stimulation que ce qui a été décidé à notre dernière réunion", a-t-il dit à la presse à Chicago. "Vous pouvez penser que d'autres vents de face sont apparus et que dans ce contexte il serait raisonnable de faire plus (...). Je ne sais pas", a-t-il poursuivi, notant qu'il attendrait d'autres données et des retours des chefs d'entreprise pour se faire une opinion. Avant la réunion monétaire des 30-31 juillet, au cours de laquelle il a voté en faveur de la baisse du taux des fed funds, Charles Evans avait estimé que le taux directeur devrait être réduit de 25 points de base encore avant la fin de l'année afin d'aider l'inflation à converger vers l'objectif de 2%. Il a réitéré ce point de vue mercredi, ajoutant avoir "pris note" de la décision des banques centrales de Nouvelle-Zélande et d'Inde qui ont relevé leurs taux plus fortement qu'attendu. * UN ENVIRONNEMENT INSTABLE POUR LA FED QUI NE DOIT PAS RÉAGIR AU QUART DE TOUR - BULLARD 6 août - La Réserve fédérale devra sans doute compter avec un environnement commercial instable dans les années à venir, sans pour autant devoir réagir systématiquement aux bisbilles des nations et aux péripéties de leurs pourparlers, a dit mardi James Bullard, président de la Réserve fédérale de Saint-Louis. Il estime par ailleurs que de nouvelles baisses de taux seraient "peut-être souhaitables" dans le courant de l'année au vu d'une croissance dont le ralentissement risque de durer et des incertitudes entourant l'évolution des discussions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine. Mais il a ajouté que le contexte ne se prêtait pas à une réduction de taux d'un demi-point instantanément. Bullard a admis qu'avec des rendements des Treasuries en baisse de plus d'un point durant ces derniers mois, il faudrait sans doute du temps aux entreprises et aux ménages pour s'adapter à une baisse des coûts d'emprunt. "Même si de nouvelles mesures d'ordre monétaire sont peut-être souhaitables, les décalages longs et variables des effets de la politique monétaire permettent de penser que les effets des précédentes décisions ne commencent que maintenant à avoir des répercussions sur les données macroéconomiques", a-t-il dit. * BRAINARD "TRÈS ATTENTIVE" À L'ÉVOLUTION DES MARCHÉS 5 août - Lael Brainard, gouverneure de la Réserve fédérale, a déclaré lundi qu'elle surveillait l'évolution des marchés financières après les derniers épisodes en date des tensions commerciales entres les Etats-Unis et la Chine, qui pourraient influencer la conjoncture économique et la politique monétaire. "Je surveille évidemment l'évolution de leurs implications pour les perspectives et je continuerai d'être très attentive", a-t-elle dit lors d'un débat à Kansas City. "J'ai dit, et d'autres aussi, que nous étions déterminés à soutenir l'expansion", si nécessaire par le biais de nouvelles baisses de taux, a ajouté Lael Brainard.
Banquiers centraux/Fed-Mester étudie les arguments en faveur d'une baisse de taux
information fournie par Reuters 16/08/2019 à 21:09
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