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Banque du Japon: statu quo monétaire et ton accommodant malgré la chute du yen
information fournie par Boursorama avec AFP 26/04/2024 à 08:09

Le bâtiment de la Banque du Japon, à Tokyo. ( AFP / KAZUHIRO NOGI )

Le bâtiment de la Banque du Japon, à Tokyo. ( AFP / KAZUHIRO NOGI )

La Banque du Japon (BoJ) n'a pas modifié vendredi son taux directeur, maintenu entre 0% et 0,1%, et a gardé un ton plutôt accommodant, malgré la chute inexorable du yen qui inquiète de plus en plus le pays.

Cette pause était largement attendue après l'amorçage en douceur le mois dernier de la normalisation de la politique monétaire de la BoJ, qui avait alors mis fin à ses taux négatifs, l'outil le plus spectaculaire de sa politique ultra-accommodante.

Mais ce statu quo a aussitôt eu pour effet de faire encore davantage chuter le yen par rapport au dollar: le billet vert a franchi la barre des 156 yens peu après les annonces de la BoJ, un nouveau record depuis 1990.

Le dollar montait à 156,18 yens à 04H30 GMT, contre 155,65 yens jeudi à 21H00 GMT.

"Il est nécessaire d'accorder une grande attention aux développements sur les marchés financiers et des changes et à leur impact sur l'activité économique et les prix au Japon", a commenté la BoJ dans un communiqué, mais sans remettre en cause son cap monétaire toujours accommodant.

Un yen faible est généralement considéré comme un avantage pour les nombreuses entreprises exportatrices du Japon.

Mais en renchérissant également les importations du pays, la dégringolade du yen pèse en même temps sur la consommation intérieure et alimente une inflation "importée": le contraire d'une hausse des prix stimulée par des augmentations de salaires et la demande, la configuration que la BoJ souhaiterait entrevoir avant de resserrer davantage les vannes du crédit.

- Prévisions d'inflation relevées -

Le ministre japonais des Finances Shunichi Suzuki avait estimé plus tôt ce vendredi que la dépréciation du yen a "des aspects positifs et négatifs", mais qu'à l'heure actuelle le gouvernement "s'inquiète de ses aspects négatifs".

Une prochaine intervention du Japon sur le marché des changes pour donner un peu de répit au yen, comme déjà en 2022, paraît de plus en plus probable s'il continue de se déprécier aussi brutalement que ces dernières semaines.

La BoJ a relevé vendredi ses prévisions d'inflation, mais davantage à cause de la récente hausse des cours du pétrole et de la dissipation des effets des mesures anti-inflation du gouvernement qu'en raison du début d'un "cercle vertueux" entre les hausses de salaires et les prix, même si celui-ci devrait "s'intensifier" à terme selon elle.

L'institution anticipe désormais une hausse des prix à la consommation (hors produits frais) de 2,8% sur l'exercice 2024/25 entamé le 1er avril, contre 2,4% lors de ses précédentes projections en janvier. Elle prévoit une inflation de 1,9% en 2025/26, contre 1,8% précédemment.

Elle a fixé sa première prévision pour 2026/27 à 1,9% également, soit juste en-dessous de son objectif d'une inflation stable de 2% hors produits frais.

- La Bourse de Tokyo rassurée -

S'agissant de la croissance économique au Japon, la BoJ table sur un ralentissement en 2024/25 (+0,8% contre +1,2% anticipé en janvier) mais a maintenu sa prévision de 1% pour 2025/26. Elle mise aussi sur une croissance de 1% en 2026/27.

Concernant ses achats d'actifs, principalement des obligations publiques japonaises (JGB), la BoJ a déclaré vendredi qu'elle allait continuer à les mener conformément à ses décisions du mois dernier, alors que nombre d'observateurs s'attendaient à ce qu'elle annonce une réduction de son vaste programme d'assouplissement quantitatif.

Le ton du communiqué de la BoJ a été plutôt "accommodant", ce qui "suggère que ses dirigeants ne sont pas encore tout à fait convaincus que l'inflation sous-jacente se rapproche de son objectif de 2%", a réagi Taro Kimura de Bloomberg Economics.

Dans sa conférence de presse vendredi après-midi heure japonaise, son gouverneur Kazuo Ueda "devrait insister sur la nécessité d'attendre la confirmation du renforcement du cycle positif des salaires et des prix avant que la BOJ ne puisse envisager un nouveau relèvement de son taux directeur" ou une réduction de ses achats d'actifs, selon M. Kimura.

La Bourse de Tokyo, elle, applaudissait la patience de la BoJ, qui signifie que les conditions du crédit devraient rester encore très généreuses au Japon pour encore un certain temps. Vers 04H40 GMT son indice vedette, le Nikkei, prenait plus de 1%, alors qu'il avait démarré la séance autour de l'équilibre.

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