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Baisse des marchés : un bon point d’entrée pour investir ?
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 07/03/2022 à 11:48

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

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Fin février, la Russie de Vladimir Poutine a mis ses menaces à exécution et a envahi l'Ukraine. S'en sont suivies de nombreuses sanctions de la part des pays occidentaux afin d'asphyxier économiquement la Russie, déjà fragile. Ce contexte géopolitique a plongé les marchés dans une correction. Quels choix d'investissements faire dans ce contexte ?

Les crises géopolitiques sont souvent des opportunités de marché

Fin 2021, les gérants avaient prédit une année 2022 plus volatile. Ils ne se sont pas trompés ! Au vu de la baisse, il peut malgré tout sembler trop tard pour sortir des marchés. Cette baisse est même, selon certains experts… une opportunité ! « Si les risques évoqués sont substantiels pour le cycle et la bonne tenue des marchés, il n'en reste pas moins qu'historiquement ces brutales baisses en début de conflits armés ont été rétrospectivement des opportunités d'investissement », rappellent les équipes de J.P. Morgan AM. « Au cours des 19 événements géopolitiques survenus depuis 1945, dans 78% des cas, les marchés redevenaient positifs au bout de trois mois, avec une baisse moyenne, du plus haut au plus bas, d'environ 9% », précise Didier Bouvignies, Associé-Gérant & Directeur des Gestions de Rothschild & Co AM Europe. Deux cas de figure font cependant exception : la Guerre du Golfe en 1990 et la Guerre du Kippour en 1973 avec des baisses respectives de 11% et 15%.

Luca Paolini (Stratégiste en Chef) et Sabrina Khanniche (Economiste Senior) de Pictet AM mettent également en garde les investisseurs contre la tentation de prendre des « mesures drastiques », à savoir sortir de manière massive des marchés. Ils replacent aussi dans son contexte l'influence économique de la Russie. « Elle ne représente que 1,8 % de la production mondiale, soit un niveau inférieur à celui de l'Italie. Et si elle compte 143 millions d'habitants, soit le double de la France, elle ne constitue pas un marché d'exportation majeur pour la plupart des pays », indiquent-ils. Tout cela signifie que si un conflit prolongé peut être évité, les retombées économiques devraient selon eux rester raisonnables, permettant au monde de se remettre de la pandémie et au marché haussier des actions de se poursuivre.

L'Histoire, un argument suffisant pour penser que cette baisse n'est que temporaire ? Chacun jugera. Mais « les conflits armés n'ont pas d'impact durable et significatif sur les marchés, sauf lorsqu'ils conduisent à une crise énergétique... qui est en jeu aujourd'hui », soulignent cependant Nadège Dufossé (Global Head of Multi-Asset) et Florence Pisani (Global Head of Economic Research) chez Candriam.

Sur quels actifs se positionner ?

Dans l'hypothèse d'un scénario raisonnable, les cours commencent à redevenir intéressants pour OFI AM. Jean-Marie Mercadal (Directeur des stratégies d'investissement) et Eric Turjeman (Directeur des gestions Actions et Convertibles) pensent que la phase actuelle semble propice pour commencer à revenir progressivement sur les actions. Néanmoins, la zone de support autour de 4060 sur l'Eurostoxx – correspondant globalement aux 6750 points sur le CAC 40 – a largement été franchie. Elle correspond dorénavant à « une résistance qu'il sera difficile de refranchir tant que la crise russe ne sera pas retombée, mais aussi que les craintes de spirale inflationniste et de politique monétaire très agressives ne se seront pas dissipées », s'inquiète Jean-Jacques Friedman, Directeur des Investissements de Vega IM.

L'Eurostoxx ou le CAC 40 sont des points de repère utiles, mais il est sans doute trop tôt pour renforcer globalement ses expositions aux indices de manière indiscriminée d'après La Financière de l'Echiquier. « Pour le moment, le choc sur le prix des matières premières semble inflationniste à court terme et pourrait entraîner un choc récessif à moyen terme. En revanche, certains titres dont la valorisation aurait été excessive, ou ceux en capacité d'intégrer un choc inflationniste, pourraient s'approcher de points d'entrée », estime Olivier de Berranger, Directeur des Gestions de la société. Il maintient donc sa conviction affirmée en début d'année selon laquelle la qualité des résultats des entreprises déterminera leur performance boursière, dans un environnement qui sera très volatil en 2022.

Dans ce contexte, ECOFI s'attend par ailleurs à une forte appétence pour la liquidité. « Les emprunts d'Etat devraient être d'autant plus recherchés que l'agenda de normalisation monétaire des banques centrales est clairement décalé par les événements et par leurs conséquences économiques. Les spreads entre emprunts d'Etat européens, qui s'élargissent traditionnellement dans ce type de crise, devraient cette fois rester stables, voire se réduire, car l'Allemagne, beaucoup plus exposée à l'Europe de l'Est pour son industrie, et très dépendante de l'énergie russe, devrait objectivement avoir à faire face à des difficultés plus marquées que le reste de l'Europe occidentale », anticipe la société.

Devant cette situation clairement volatile avec un conflit et des sanctions économiques pouvant s'aggraver, ce qui entraînerait des conséquences plus importantes pour l'économie et les marchés mondiaux, Pictet AM suggère que les matières premières, l'or, le franc suisse et les actifs chinois pourraient tous servir de couvertures potentielles contre ces risques. « Nous restons avec des allocations très diversifiées en termes de zones géographiques et une exposition un peu plus marquée sur des secteurs susceptibles de sortir renforcés par cette crise à moyen terme, tels que la sécurité, les énergies renouvelables et la santé », mise de son côté Nadine Trémollières, Directrice de Primonial Portfolio Solutions, qui considère également les marchés émergents comme étant à des niveaux attractifs.

Depuis quelques jours, un acte de gestion s'avère quasi-unanime : les sociétés de gestion ont réduit ou liquidé leurs actifs russes en portefeuille (Amundi ou encore Pictet ayant même suspendu certains fonds trop exposés, notamment en raison de la fermeture de la bourse de Moscou depuis le 28 février). Carmignac Gestion a ainsi pris la décision de s'interdire, jusqu'à nouvel ordre, tout achat de titres russes et s'engage simultanément à gérer la sortie des titres encore présents dans les portefeuilles « en prenant en compte les aspects extra-financiers ainsi que les conditions de marché ». Pour sa part, H2O AM a réduit son exposition à la dette du pays car de nouvelles sanctions pourraient nuire à leur liquidité. En revanche, le gérant a maintenu son exposition au rouble russe. « Nous considérons que la vente de la devise russe à un tel niveau de décote pourrait constituer un "cadeau" aux acheteurs, y compris au gouvernement russe », se justifie H2O AM.

Si la baisse des marchés semble donc offrir un premier point d'entrée, il y a une multitude de possibilités de l'envisager. Mais alors que la bourse continue de s'enliser (5800 sur le CAC 40 ce lundi matin à l'ouverture soit -19% depuis le 1er janvier), vouloir saisir le point le plus bas est illusoire, même pour des maestros de l'investissement. Cette quête stérile amène souvent… à rater les rebonds !

1 commentaire

  • 07 mars 13:50

    Le probléme c'est le rebond, c'est pas le prix.


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