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BAE casse sa tirelire pour s’offrir l’américain Ball Aerospace
information fournie par Newsmanagers 23/08/2023 à 10:30

(NEWSManagers.com) - Acquisition record. Le groupe britannique de défense BAE Systems s’offre l’équipementier aérospatial Ball Aerospace, filiale de Ball Corp, pour 5,55 milliards de dollars (5,1 milliards d’euros) en numéraire, soit 19,6 fois l’Ebitda au 30 juin 2023, précise le vendeur. Compte tenu d’un crédit d’impôt d’environ 750 millions de dollars, le coût réel de l’opération sera de l’ordre de 4,8 milliards de dollars, soit 13 fois l’Ebitda espéré pour 2024, note l’acquéreur. Un prix «un peu élevé» qui pourrait expliquer le manque d’enthousiasme des investisseurs, note AJ Bell. Avis partagé par Jefferies. L’action BAE cédait 4,4% jeudi en fin de séance à Londres.Ce coût «augmentera la pression sur la société pour qu’elle réalise habilement le processus d’intégration», poursuit AJ Bell, tout en notant que ce développement dans l’aérospatial et l’électronique répond aux objectifs du groupe britannique. Début juillet, Reuters avait révélé que General Dynamics et Textron, mais aussi les fonds Blackstone et Veritas Capital, étaient en lice pour reprendre Ball Aerospace.Opération relutiveBall Aerospace devrait dégager 2,2 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2023 (contre 2 milliards en 2022), pour un Ebitda ajusté d’environ 310 millions. BAE estime que Ball Aerospace pourrait enregistrer une croissance annuelle moyenne de 10% de son chiffre d’affaires sur les cinq prochaines années, avec une cible de 4 milliards à horizon 2030. Les marges devraient progresser avec une croissance attendue du résultat d’exploitation plus rapide que celle des ventes. La marge d’exploitation (Ebit) devrait ainsi atteindre 12% post-synergies à moyen terme, contre 8,6% en 2022. Avec les synergies de coûts d’environ 30 millions de dollars attendues chaque année, les économies liées à un meilleur positionnement concurrentiel et aux approvisionnements, l’opération sera relutive dès la première année sur les marges et sur le bénéfice par action. Dans les cinq ans de la finalisation, le retour sur investissement dépassera le coût du capital.L’acquisition sera financée par de nouvelles dettes et par la trésorerie existante. BAE précise seulement que son ratio de levier sera inférieur à 2 fin 2024, et devrait baisser de 0,2 à 0,3 en 2025 et en 2026.La finalisation est attendue au premier semestre 2024. En cas d’échec de l’opération, BAE devra verser une indemnité de 100 millions de dollars à Ball. Ce dernier est conseillé par Morgan Stanley. A lire aussi: Pour le private equity, la défense est une affaire de spécialistes Un marché du spatial très convoitéPour BAE Systems, cette opération constitue une «opportunité unique» de renforcer son portefeuille. Il devient l’un des principaux fournisseurs de systèmes spatiaux critiques et de technologies de défense dans les domaines aérien, terrestre et maritime.Le groupe mise sur le fort potentiel offert par les priorités du ministère américain de la Défense en matière de renseignement, et sur les perspectives attrayantes du marché spatial, civil comme militaire, des systèmes militaires, des missiles et des munitions. Notamment en raison de la guerre en Ukraine. Le groupe britannique aura aussi un nouvel accès au marché spatial civil américain.Pour BAE, le portefeuille de Ball Aerospace est parfaitement complémentaire du sien, et les deux groupes partagent une forte culture d’innovation. «Alors que de nombreuses sociétés britanniques conservent leurs liquidités, cette acquisition constitue une marque de confiance pour l’industrie de la défense», souligne Shore Capital, anticipant une poursuite des opérations de M&A chez BAE comme chez ses concurrents du secteur de la défense, afin de profiter de l’augmentation de la demande à long terme. D’ailleurs, «nous considérons l’espace comme un domaine de plus en plus important de la guerre future», a déclaré Charles Woodburn, directeur général de BAE lors d’une conférence téléphonique, anticipant des acquisitions dans le secteur. Le spatial est utilisé à la fois en matière de défense et pour étudier le changement climatique.Pour sa part, Ball Corp se recentre sur son cœur de métier, premier producteur mondial d’emballages circulaires en aluminium pour les boissons et produits ménagers. Le produit de cession sera consacré en partie à la réduction de sa dette, lui permettant d’atteindre un ratio de levier de 3 fin 2023, contre 4,3 fin 2022. Le groupe compte aussi faire un retour aux actionnaires via des dividendes et des rachats d’actions. A lire aussi: La défense, un secteur en quête de respectabilité financière

Bruno de Roulhac

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