(AOF) - Atos (-1,63% à 37,97 euros) a reçu une offre ferme de l'État français pour l'acquisition de son activité "Advanced Computing" pour une valeur d'entreprise de 410 millions d'euros. Celle-ci, qui conçoit et fabrique des serveurs de haute performance ainsi que des supercalculateurs, devrait réaliser un chiffre d’affaires d’environ 800 millions d’euros en 2025. L’offre prévoit 110 millions d'euros de compléments de prix basés sur des indicateurs de rentabilité pour les exercices 2025 (50 millions d'euros qui devraient être payés à la clôture de la transaction) et 2026 (60 millions d'euros).
La réduction de la valeur d'entreprise par rapport à celle communiquée en novembre 2024 reflète le périmètre réduit de la transaction, les activités de " Vision AI " n'étant plus cédées. " Celles-ci contribuent pour plus d'un tiers à la marge opérationnelle du périmètre anciennement considéré ", a précisé Atos.
" Serpent de mer depuis plusieurs années, la cession des activités d'Advanced Computing accouche d'un nouveau rebondissement, avec un périmètre réduit et un prix de cession minoré en conséquence (500 millions d'euros +200 millions d'euros d'earn-out précédemment) " a réagi Invest Securities.
Eviden réorganisera ses capacités "Vision AI" (basées au Royaume-Uni) autour d'une nouvelle division afin de continuer à se concentrer sur l'IA, les données et la sécurité, comme annoncé lors de la journée investisseurs.
Le conseil d'administration a accueilli favorablement l'offre, sur la base du rapport de l'expert indépendant désigné par le conseil, qui a confirmé que l'évaluation du périmètre cédé et les termes de l'opération sont à une juste valeur de marché.
Commentant la transaction, Éric Lombard, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique a déclaré : " Il est du rôle de l'État, lorsque cela se justifie, d'assurer la pérennité et le développement des activités industrielles les plus stratégiques ".
La trajectoire financière du groupe Atos pour 2028 présentée lors de la journée investisseurs du 14 mai 2025, dans l'hypothèse d'une cession d'Advanced Computing, reste inchangée.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points-clés
- Leader international de la transformation numérique, du calcul haute performance et des infrastructures liées aux technologies de l’information, créé en 1997, n°1 européen du cloud, de la cybersécurité et des supercalculateurs ;
- Chiffre d’affaires de 9,6 Mds€, réparti entre 2 marques : Atos (cloud, services cyber, Digital Workplace …) et Eviden (produits de cybersécurité, Supercalculateurs, systèmes critiques et vision par ordinateur basée sur l'IA;
- Activité réalisée à 23 % en Europe centrale, 22 % en Europe du sud, 20 % en Amérique du sud, 16 % au Royaume-Uni et Irlande, 10 % au Benelux et Europe du nord, et 9 % dans les marchés en croissance ;
- Ambition : maximisation de la valeur via la division du groupe en 2 entités distinctes - Tech Fondations pour l’infrastructure, le cloud privé et les plateformes et Eviden pour le digital, le big data et la cybersécurité ;
- Capital ouvert avec un conseil de 6 administrateurs (8 à partir du 31 janvier) présidé par Philippe Salle également directeur général.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires :
- menée depuis par mars par une nouvelle équipe de direction de 20 membres :
- ayant achevé la restructuration financière,
- notable par sa force d’innovation développée dans 18 centres de R&D avec un portefeuille de 3 000 brevets et fondée sur l’open innovation via les partenariats avec les centres universitaires (informatique quantique, calculateurs exaflopiques, intelligence artificielle, HPC,) et les alliances avec d’autres acteurs industriels (AWS, Dell, Google, Huma…) ;
- Stratégie environnementale de neutralité carbone en 2028 ;
- Visibilité dégradée mais encore satisfaisante avec un ratio de commandes sur chiffre d’affaires de 82 % et un taux de renouvellement des contrats de 88 % ;
Défis
- Défiance des investisseurs près les pertes accusées depuis 2021 et la forte dilution boursière issue de la procédure de sauvegarde accélérée adoptée par les créanciers et actionnaires ;
- Suivi du dossier Advanced Computing, activités « souveraines » valorisées entre 500 pour lesquelles le gouvernement français a fait une offre non engageante ;
- 31 juillet 2025 : approbation des comptes par les actionnaires dont certains minoritaires demandent réparation au civil ;
- Aux Etats-Unis, poursuite des déboires judiciaires sur le litige avec TriZetto ;
- Objectifs 2025 et 2028 : revenus de 8,5 Mds€ puis 9/10 Mds€, marge opérationnelle de 4 % en puis 10 %;
- Aucun versement de dividende ni de programme de rachat d'actions n'est prévu avant 2028.
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