(AOF) - Atos (+19,96% à 1,286 euro) est sur le point d’enregistrer sa quatrième séance de forte hausse, portant ses gains sur cette période à 95%. Le groupe informatique en difficulté perd cependant plus de 80% depuis le début de l’année. Atos a reçu l’engagement d’un groupe de banques et d’un groupe de porteurs d’obligations de financer le montant cible de 1,675 milliard d'euros de nouveaux financements sécurisés.
Un accord de lock-up a en outre été obtenu entre la société, un groupe de banques et un groupe de porteurs d'obligations, couvrant tous les termes clés du plan de restructuration financière.
" La signature d'un accord de lock-up avec une majorité de nos principaux créanciers financiers est une étape décisive dans notre processus de restructuration financière (…). Cette étape importante garantit la pérennité des activités d'Atos dans le meilleur intérêt de nos employés et de nos clients. " a déclaré le président, Jean-Pierre Mustier.
" La procédure permet désormais aux autres créanciers de participer à l'accord de lock-up d'ici le 22 juillet. La syndication des nouveaux financements garantis sera également ouverte jusqu'au 22 juillet ", précise Invest Securties.
Atos a confirmé son objectif d'ouvrir une procédure de sauvegarde accélérée au cours de la semaine du 22 juillet afin d'obtenir l'approbation du Tribunal et de mettre en oeuvre le plan de restructuration financière
Le groupe informatique en difficulté a rappelé une nouvelle fois que sa restructuration entraînera une dilution massive pour ses actionnaires actuels. Ces derniers auront cependant la possibilité de participer aux augmentations de capital prévues dans le plan de restructuration et pourraient alors détenir au maximum 25,9% du capital d'Atos.
Un financement intérimaire de 800 millions d'euros a de plus été sécurisé, apportant les liquidités nécessaires pour financer l'activité jusqu'à la clôture du plan de restructuration financière.
Nouvelle gouvernance
Le produit net des cessions potentielles de Worldgrid et des activités souveraines françaises sera utilisé pour rembourser la dette réinstallée si la position de trésorerie prévisionnelle d'Atos au 31 décembre 2026 est d'au moins 1,1 milliard d'euros. Dans le cas contraire, la société sera autorisée à conserver une partie de ces produits afin de maintenir une position de trésorerie de 1,1 milliard d'euros.
Atos a précisé qu'à l'issue de la réalisation de cette restructuration financière, les banques et les porteurs d'obligations de la société n'entendent pas agir de concert et qu'en conséquence, elle restera non contrôlée.
" Le conseil d'administration restera composé d'une majorité d'administrateurs indépendants et certains créanciers auront le droit de proposer la nomination de membres et/ou de censeurs du conseil d'administration après la réalisation de la restructuration financière " a ajouté la société.
Les opérations de restructuration financière seront ensuite mises en oeuvre au cours du second semestre 2024 en vue d'une réalisation effective d'ici la fin de l'année 2024 ou au cours du premier trimestre 2025.
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En avant toute dans l'IA générative
Les entreprises du numérique ont déjà commencé à adapter leurs offres et leurs pratiques à cette évolution, qui mixe ChatGPT et système d'information. Les cas d'usage les plus développés portent sur les centres d'appels avec l'intervention des chatbots ou dans le marketing, pour générer du texte ou des images de façon automatique. Le potentiel est énorme et Accenture France ambitionne de réaliser 30% de son activité avec le créneau data & IA à horizon 2025. Leader mondial du marché, Accenture a annoncé 3 milliards de dollars d'investissement sur trois ans dans ce domaine, avec un doublement du nombre d'employés dédiés pour atteindre 80.000 (sur 738.000 au total). Quant au leader français du secteur, Capgemini, il vise un investissement de 2 milliards d'euros durant les trois prochaines années, et 60.000 collaborateurs spécialisés (sur 360.000 actuellement).
L'intelligence artificielle désormais régulée en Europe
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