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Atlas Responsible Investors crée un fonds long/short à impact
information fournie par Newsmanagers 25/07/2022 à 12:30

(NEWSManagers.com) - Peut-on concilier hedge funds et investissement durable ? Pour Quentin Dumortier, fondateur d’Atlas Responsible Investors, la réponse est affirmative. Sa société de gestion alternative vient de lancer un fonds actions long/short responsable et à impact, Atlas Responsible L/S Opportunities Fund. Ce fonds au format Ucits réplique une stratégie déployée depuis trois ans via des mandats pour le compte de family offices.

Il s’agit du premier fonds d’Atlas Responsible Investors. La société de gestion, qui gère une cinquantaine de millions d'euros, a été créée en 2019 à Londres avant de se transférer à Paris en 2021 en réponse aux conséquences du Brexit. Son fondateur, Quentin Dumortier, est un ancien des forces spéciales, qui a travaillé dix ans dans les hedge funds à Londres. Il a souhaité « mettre les armes classiques des hedge funds au service de l’impact », selon une présentation de la société.

« Aujourd’hui, les investisseurs privés veulent davantage aligner leurs investissements avec leurs aspirations sociales et environnementales. Les solutions qui leur sont proposées sont essentiellement des fonds long only thématiques qui ne correspondent pas forcément à leur profil de risque et à la volatilité qu’ils sont prêts à absorber », constate Quentin Dumortier, gérant du fonds, interrogé par NewsManagers. « Notre fonds long/short impact offre une stratégie prudente et décorrélée des mouvements de marché, il comble donc un vide dans l’offre », poursuit-il.

Réduction de 80 % de l’univers d’investisseement

La dimension durable du fonds, classé article 9, passe par la définition d’un univers d’investissement autour de onze objectifs d’investissement responsable. Ces derniers couvrent des thématiques majeures comme la transition énergétique, l’alimentation durable, la préservation de l’eau, la santé ou l’éducation, et sont alignés sur les objectifs de développement durable des Nations Unies.

La sélection de titres est réalisée par Marie de Muizon, une ancienne de Danone qui est aujourd'hui directrice de l’impact d’Atlas, avec l’aide de plusieurs panels d’experts indépendants. Des données externes sont bien sûr utilisées, mais Quentin Dumortier insiste sur l’importance du regard humain ultime.

Cette analyse permet de réduire de 80 % l’univers d’investissement, composé au départ de 3.000 entreprises européennes et d’Amérique du Nord. « Au lieu de chercher à justifier a posteriori nos investissements en portefeuille d’un point de vue ESG, nous effectuons en amont une sélection drastique avec des critères exigeants pour définir notre univers d’investissement initial. Nous évaluons l’impact et l’utilité des business models des entreprises ainsi que la qualité de leurs pratiques ESG. C’est l’originalité du process et cela constitue un gage d’authenticité », affirme Quentin Dumortier.

Pour la partie longue du portefeuille, Quentin Dumortier choisit des entreprises appartenant à trois catégories : les pionniers (des entreprises bien établies qui ouvrent la voie en matière de développement durable dans leur secteur), les catalyseurs (qui permettent la transformation des grandes entreprises en résolvant certains enjeux de durabilité dans leurs chaînes de valeurs) et les disrupteurs (qui conçoivent de nouveaux modèles d’affaires durables qui transforment les modèles de consommation et de production existants).

Pour la poche short, qui correspond à la partie longue en termes d’exposition, Atlas se concentre sur les sociétés qui font partie de ses domaines d’exclusion (énergies fossiles, tabac, armes controversées), celles qui n’ont pas pris le train en marche de la transition et celles qui font l’objet de controverses.

« Avec les shorts, nous avons un rôle de lanceur d’alerte », justifie Marie de Muizon. « C’est un moyen de pression sur les dirigeants de l’entreprise, qui vont s’interroger sur la montée des shorts, mais aussi un moyen d’attirer l’attention des régulateurs et du marché sur d’éventuelles controverses sociales ou environnementales », explique-t-elle.

Un engagement « constructif »

La construction finale du portefeuille repose sur des considérations financières. « Une fois notre univers d’investissement défini, nous sélectionnons des titres en fonction de leur couple risque/rendement et du contexte macro-économique, afin de délivrer une performance positive indépendamment des conditions de marchés. Par exemple, fin 2021, nous avions très fortement réduit notre exposition aux valeurs de croissance. Nous étions plus orientés sur la santé et l’alimentation car l’environnement macro offrait des perspectives de rendement plus intéressantes dans ces secteurs », précise Quentin Dumortier. Le fonds n’a d’ailleurs pas vocation à être équipondéré sur les onze thèmes.

Cette gestion s’accompagne d’un engagement « constructif », mais pas forcément public, avec les entreprises en portefeuille, y compris pour les « short ». La taille de la société de gestion ne constitue pas, selon Marie de Muizon, un obstacle pour engager avec les entreprises et faire avancer certains sujets. « Dans l’engagement actionnarial, les plus gros fonds ont bien sur beaucoup de poids mais ils sont souvent moins indépendants dans leurs prises de position. Être une société de gestion indépendante nous rend plus agiles et libres de ton dans le dialogue actionnarial pour inciter les entreprises à accélérer leurs engagements sociaux et environnementaux ».

Avec ce produit, Atlas Responsible Investors, qui est certifiée B Corp, espère attirer une clientèle de particuliers et d’investisseurs institutionnels en Europe continentale. Pour son lancement, la société a déjà obtenu le soutien de la banque suédoise SEB, qui a amorcé le fonds.

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