
Arcelormittal Distribution. (Crédit: / Arcelormittal France)
Le modèle unique de développement d' ArcelorMittal dans le secteur de la sidérurgie a démontré son bien-fondé depuis longtemps, mais le groupe ne peut pas faire abstraction de l'environnement dans lequel il évolue. Or ce dernier reste déprimé: le restockage tant attendu est pénalisé par l'attentisme des clients confrontés à l'incertitude engendrée par les tarifs douaniers, et les aciéristes chinois continuent d'inonder le marché mondial de leurs surplus de production avec pour effet une forte pression sur les prix. Cette situation a conduit ArcelorMittal, qui ne donne pas de prévisions sur ses résultats, à réviser à la baisse ses perspectives de croissance de la demande mondiale d'acier (hors Chine) sur l'année attendue désormais entre 1,5% et 2,5%, contre une hypothèse préalable de 2,5% à 3,5%. Cet ajustement s'explique principalement par une prévision de repli de la consommation d'acier aux Etats-Unis - alors qu'elle était anticipée à la hausse - en raison des taxes douanières, et, dans une moindre mesure, en Europe. Si la prise de conscience de l'Union européenne sur la nécessité de défendre son industrie sidérurgique est saluée et va dans le bon sens selon le groupe, il appelle néanmoins à des actes concrets et rapides.
Taxes douanières
Dans ce contexte, ses résultats trimestriels se sont révélés bien évidemment dégradés tout en reflétant une certaine «solidité». Sur la base d'un chiffre d'affaires de 15,9 milliards de dollars, en repli de 2%, l'Ebitda est ressorti au deuxième trimestre à 1,86 milliard, stable sur un an. L'amélioration observée en Europe a été compensée par le recul en Amérique du Nord, la mise en place des droits de douane sur l'acier importé aux Etats-Unis affectant l'activité de ses usines au Canada et au Mexique. Sur le semestre, la marge d'Ebitda a reculé de 50 points de base, à 11,2%, pour un montant des ventes de 30,7 milliards, en repli de 5,6%. Dans l'attente d'un retournement du cycle, le groupe poursuit la mise œuvre de ses investissements stratégiques comme l'acquisition auprès de Nippon Steel de la quasi-totalité du capital de Calvert aux Etats-Unis ou l'extension des capacités de production de minerai de fer au Liberia l'attestent. Ils compenseront au second semestre l'impact des tarifs douaniers.
Nous recommandons toujours le titre à l'achat, qui, à environ 7 fois les bénéfices attendus en 2026, intègre la conjoncture maussade. Le groupe possède la structure financière pour mener à bien à la fois ses investissements et sa politique de retour aux actionnaires.
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