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Les investisseurs étrangers avides d'obligations d'entreprise US
information fournie par Reuters 13/05/2019 à 09:18

    par Gertrude Chavez-Dreyfuss
    NEW YORK, 13 mai (Reuters) - Les rendements attractifs
offerts par la dette des entreprises américaines et les
anticipations d'une solide croissance économique des Etats-Unis
cette année l'emportent de beaucoup, pour nombre d'investisseurs
étrangers, sur les coûts de dispendieuses opérations de
couverture vis-à-vis des actifs libellés en dollar.
    Le fait que la Réserve fédérale ne prévoit plus de hausses
des taux cette année a déclenché une ruée des investisseurs
extérieurs sur une dette corporate américaine qui s'est bien
reprise après avoir souffert l'an passé.
    Le segment en catégorie d'investissement (investment grade)
donne un rendement de 5,6% depuis le début de l'année
 .MERC0A0 , après une perte de 2,2% en 2018, tandis que celui à
caractère spéculatif (high yield) dégage un rendement de 8,3%
 .MERH0A0 , contre une perte de 2,3% l'an passé, suivant les
indices de Bank of America.    
    
    
    "Un environnement de taux d'intérêt bien plus favorable
contribue à des rendements très substantiels sur le taux fixe,
corporate y compris, durant cette première partie de l'année",
observe Hans Mikkelsen, responsable de la stratégie crédit "high
grade" de Bank of America Merrill Lynch.
    Les investisseurs étrangers montrent de fait un appétit
insatiable pour la dette des sociétés américaines.
    Les données de flux financiers du Trésor américain, qui ont
un décalage de deux mois, montrent des achats nets étrangers
d'obligations émises par les entreprises américaines de l'ordre
de 11,3 milliards de dollars sur les deux premiers mois de
l'année, après des ventes nettes de 15 milliards de dollars en
novembre et décembre 2018.
    Les données d'EPFR Global révèlent elles que la dette en
catégorie d'investissement a suscité plus de flux entrants que
sortants de la part des investisseurs étrangers sur la période
janvier-avril, à la différence de ce qui s'était passé sur la
période juin-décembre 2018.    
    
     
    Les rendements des emprunts d'Etat américains ont baissé
depuis que la Fed a marqué une pause dans son cycle de
normalisation de sa politique monétaire, réduisant la prime que
les investisseurs sont disposés à payer pour détenir de la dette
privée plutôt que publique.
    Les emprunts des entreprises américaines sont moins
intéressants en période de hausse des taux et lorsque de
nouveaux emprunts sont émis, avec des coupons plus élevés que
ceux des titres existants sur le marché, ces derniers deviennent
moins attrayants.
    Même si la Fed semble avoir changé son fusil d'épaule, les
opérations de couverture sur les actifs en dollar restent
étoffées, quoiqu'en deçà de leurs niveaux de l'an passé, et sont
motivées par une hausse des coûts d'emprunt en dollar sur le
marché monétaire. Sans que cela pousse l'investisseur étranger à
se détourner de la dette des entreprises américaines.
    "Les Etats-Unis sont le phare de l'économie mondiale",
constate Robert Brauns, gérant de portefeuille de BNP Paribas
Asset Management. "Je pense que c'est ça qui pousse les
investisseurs à mettre plus d'argent aux Etats-Unis".
    Les investisseurs étrangers, plutôt que de payer des coûts
de couverture élevés, choisissent de ne pas se couvrir du risque
de change et pour l'instant cela marche parce que le dollar
monte. L'investisseur recueille ainsi non seulement son
rendement sur l'obligataire mais aussi une plus-value de change.
    Les investisseurs européens présents sur le taux fixe
restent confrontés à des coûts de couverture dollar assez
élevés, de l'ordre de 3,1% sur la base des contrats forward en
euro à 3 mois  EUR3M= , un peu moins que les 3,4% de la fin
novembre 2018, suivant des calculs de Reuters.
    Les analystes disent que le rendement net d'un investisseur
européen achetant de la dette américaine high yield reste aux
environs de 3,1%, soit l'équivalent du coût de la couverture, 
alors que le haut rendement européen donne autour de 3,5%.
    "Si on pense que l'économie américaine est forte et qu'on
croit que le dollar se tiendra bien, on ne va pas se couvrir du
risque de change", énonce Robert Brauns.
    Les acheteurs japonais de dette américaine ont vu, quant à
eux, leur coût de couverture diminuer cette année, à 2,85%
environ après un pic de 3,25% en novembre 2018, sur la base de
contrats forward de 12 mois, observe encore Brauns.    
    
    
    Hans Mikkelsen, de BofA Merrill Lynch, estime que les coûts
de couverture baissent en raison de la neutralité de la
politique monétaire de la Fed.
    "Il y a de cela six mois, lorsqu'on achetait de la dette
corporate américaine, on pouvait penser que les coûts de
couverture du risque de change seraient encore bien plus élevés
en 2019; notre marché ne semblait pas bon du tout",
explique-t-il.
    "Et voilà à présent que les investisseurs étrangers peuvent
raisonnablement espérer des couvertures moins chères parce que
le marché anticipe une baisse des taux; cela fait un écart d'une
centaine de points de base entre s'attendre à voir la Fed
hausser les taux trois fois et, à présent, une baisse".
    C'est pourquoi les investisseurs japonais - et en
particulier les assureurs - recommencent à acheter de la dette
des sociétés américaines cette année. 
    "Chacun est bien conscient des coûts de couverture mais
l'investisseur n'a guère le choix", dit Wen Lu, stratège taux et
volatilité de TD Securities à New York. "La demande de
rendements sur toutes les classes d'actifs est en soi une
nécessité pour beaucoup d'investisseurs".  
    

    <^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
Foreign inflows into U.S. corporate bonds png    https://tmsnrt.rs/2LmhCap
Lucrative no more    https://tmsnrt.rs/2DLDNAy
U.S. investment grade and high-yield indexes    https://tmsnrt.rs/2LqiLhe
    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^>
 (Avec Saikat Chatterjee et Ritvik Carvalho à Londres, Wilfrid
Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)
 

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