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L'Europe à l'épreuve de la réalité, la saison de résultats s'annonce agitée
information fournie par Reuters 18/01/2019 à 11:58

    * Les bénéfices des entreprises européennes attendus en
hausse de
6% au T4
    * En décélération après la croissance de 16,6% observée au
T4 2017
    * Les réactions en Bourse pourraient être vives
    * Les investisseurs se détournent encore des valeurs
européennes

    par Josephine Mason, Helen Reid et Danilo Masoni
    LONDRES, 18 janvier (Reuters) - Les investisseurs se
préparent à des fluctuations brutales sur les places boursières
européennes à l'occasion de la saison des résultats annuels
d'entreprises, qui permettra de voir si les craintes de
ralentissement économique et de tassement d'activité se sont
concrétisées au quatrième trimestre 2018.
    Les marchés actions ont connu un trou d'air au niveau
mondial lors des trois derniers mois de l'an dernier, pénalisés
par la guerre commerciale sino-américaine et ses retombées sur
l'économie chinoise, la crise budgétaire en Italie et la
remontée des taux d'intérêt aux Etats-Unis. 
    En Europe, l'indice STOXX 600  .STOXX  des 600 principales
capitalisations boursières européennes a enregistré sur la
période sa pire performance trimestrielle en six ans. 
    Les attentes des investisseurs sont donc modestes pour les
prochaines publications de résultats financiers des entreprises.
Selon les données I/B/E/S de Refinitiv, le marché s'attend en
moyenne à une progression de 6% du bénéfice par action des
sociétés du STOXX 600 au quatrième trimestre 2018, la moitié des
niveaux enregistrés aux troisième et quatrième trimestres 2017.
    En excluant le secteur de l'énergie, la progression attendue
n'est que de 3,9%. 
    En novembre, la prévision atteignait 13%. Mais une série de
statistiques industrielles et commerciales médiocres publiées en
Europe et en Chine ont amené les analystes à revoir leurs
attentes à la baisse.
    
    Graphique des révisions des prévisions d'analystes :    
    Les stratégistes actions estiment que de nombreuses
entreprises vont ajuster à la baisse leurs prévisions pour 2019,
même si certains pensent que le marché a déjà inscrit dans les
cours les anticipations d'un ralentissement économique, voire
d'une récession cette année.
    "Ça va être une réalité car les tensions commerciales, le
secteur automobile en Allemagne, la situation politique en
Italie, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis suscitent des
appréhensions à de nombreux égards", a commenté Emmanuel Cau,
responsable de la stratégie pour les actions européennes chez
Barclays. 
    "Je pense que ce qui va inquiéter, c'est de voir si le
marché a eu raison de faire baisser les cours boursiers ces
derniers mois."
    Certaines estimations sont encore jugées trop positives.
    Sharon Bell, responsable de la stratégie pour les actions
européennes chez Goldman Sachs, mise sur une croissance des
bénéfices de 4% seulement.
    "La grande différence entre nous et le consensus c'est qu'il
prend comme postulat que les marges resteront stables ou
augmenteront un peu, alors que nous présumons que les marges
vont diminuer un peu", a-t-elle déclaré.
    
    Graphique des estimations de croissance des bénéfices
trimestriels des sociétés du STOXX 600 européen et du S&P 500
américain :    
 
    GROS PLAN SUR LE ROYAUME-UNI 
    Après le choc provoqué par l'avertissement sur son chiffre
d'affaires lancé par Apple  AAPL.O  en tout début d'année
 , les investisseurs sont plus nerveux que d'habitude
dans la perspective de possibles mauvaises surprises, ce qui
pourrait entraîner des réactions plus brutales qu'habituellement
sur les marchés boursiers.
    "Le stress monte en ce qui concerne les résultats des
entreprises. On sera plus prompt à jeter le bébé avec l'eau du
bain", a estimé Lars Kreckel, stratégiste en actions mondiales
chez Legal & General Investment Management.
    La Bourse de Londres retiendra particulièrement l'attention,
pour le meilleur ou pour le pire. La City a anticipé des reculs
importants, en grande partie parce que les investisseurs
craignent l'impact d'un éventuel Brexit "dur" sur les
entreprises et l'économie britanniques.
    Après le rejet massif par les Communes de l'accord de sortie
du Royaume-Uni négocié avec l'Union européenne, le Parlement
britannique se prononcera le 29 janvier sur le "plan B" que va
lui présenter la Première ministre Theresa May.   Les
moindres péripéties sur ce front seront disséquées à la loupe.
    En fait, les attentes sont désormais si basses que les
entreprises du bâtiment, considérées comme les plus vulnérables
aux aléas du Brexit, ont récemment suscité de bonnes surprises,
ce qui a provoqué des mouvements à la hausse hors normes.
    Le constructeur immobilier Taylor Wimpey  TW.L , par
exemple, a maintenu le 9 janvier ses perspectives de profits et
prévu des ventes solides cette année, ce qui a permis au titre
de connaître sa meilleure séance boursière en deux ans et demi
et a soutenu tout le secteur, l'un des plus durement touchés par
les incertitudes sur le Brexit.
    
    FORTE VOLATILITÉ
    Cette réaction démesurée des investisseurs à une nouvelle
relativement bénigne pourrait être un signe avant-coureur de
l'ambiance qui risque de dominer pendant les prochaines
publications de résultats d'entreprises, et augure d'une forte
volatilité sur les places boursières au premier trimestre.
    "Les attentes du marché ont baissé mais on a déjà constaté,
au Royaume-Uni par exemple, des chiffres décevants qui sont
toutefois supérieurs aux faibles attentes", a déclaré Jonathan
Stubbs, stratégiste en actions européennes chez Citigroup.
    Les valorisations relativement basses des actions
européennes contribuent également à inciter les investisseurs à
revenir vers ces titres au moindre signe d'amélioration.
    Selon la dernière édition, publiée cette semaine, d'un
sondage mensuel de Bank of America Merrill Lynch auprès des
gestionnaires de fonds, 39% des investisseurs considèrent que
les actions européennes sont sous-valorisées, ce pourcentage
étant le plus élevé depuis février 2016.
    Les investisseurs ont retiré plus de 72 milliards de dollars
des fonds d'actions européennes en 2018, plus que de toute autre
région, montrent des données d'EPFR, spécialiste de l'évolution
des flux financiers dans le monde.
    Les flux sortants se poursuivent jusqu'ici cette année, mais
à un rythme plus lent qu'aux Etats-Unis : deux milliards de
dollars ont été retirés d'Europe au cours de la première semaine
de 2019, contre 15 milliards aux Etats-Unis.    
    Une inversion des flux en Europe dépendra pour beaucoup des
messages optimistes ou pas que les entreprises enverront dans
les prochaines semaines.
    
    Graphique de l'évolution de l'indice Citi sur les surprises
économiques dans la zone euro et aux Etats-Unis :  
    

    <^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
Graphique des estimations de croissance des bénéfices     https://tmsnrt.rs/2RT9dNx
Graphique de l'indice Citi sur les surprises economiques    https://tmsnrt.rs/2T1d7Bs
Graphique des révision des prévisions    https://tmsnrt.rs/2RTsHBD
    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^>
 (Dominique Rodriguez pour le service français, édité par Benoît
Van Overstraeten)
 

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