ALSTOM S’ATTAQUE AU MARCHÉ DES AUTOBUS
DUPPIGHEIM, Bas-Rhin (Reuters) - Le groupe Alstom, spécialiste du matériel ferroviaire, se lance pour la première fois sur le marché de l’autobus avec l’Aptis, un modèle électrique en partie conçu à partir des technologies du tramway.
L’entreprise, déjà partenaire des collectivités locales avec ses tramways sur rail et sur pneus, entend profiter du mouvement de remplacement des flottes induit par le passage à l’électrique, dans un contexte de lutte contre la pollution urbaine, pour élargir son offre.
"Il y a vingt ou trente ans qu’Alstom n’avait pas franchi un pas tel que celui qu’on a franchi aujourd’hui", a dit jeudi à Duppigheim Henri Poupart-Lafarge, PDG d’Alstom, en présentant le véhicule sur le site de sa filiale New Translohr, spécialiste du tramway sur pneus et co-développeur du produit.
L’Aptis dispose de la caisse et des portes coulissantes d’un tramway, de baies panoramiques et d’un plancher bas intégral, comme un tramway, d’une chaîne de traction dérivée de celle du tramway. Il mesure 12 mètres de long pour 2,55 de large, roule sur pneumatiques, comme un autobus, et peut emmener 95 passagers.
Particularité de ce véhicule urbain aux formes carrées, il n’a besoin que de quatre roues standard contre six pour un bus classique, grâce à une répartition uniforme des charges et notamment des batteries qui peuvent être installées sur le toit ou sous le plancher.
Situées aux extrémités de la caisse, les quatre roues sont directionnelles, permettant une meilleure intégration dans la voirie, avec 25% d’espace en moins nécessaire dans les virages, selon le constructeur, et une manœuvre facilitée lors des accostages.
Le véhicule peut être équipé de tous types de batteries et de différents systèmes de charge, sur prise au garage ou après chaque trajet, en bout de ligne, que ce soit au sol par le système SRS développé par Alstom ou par pantographe inversé.
L’entreprise ne donne pas de prix de vente mais se fixe pour objectif un coût d’exploitation, achat plus maintenance, équivalent à celui d’un bus diesel, sur la durée de vie du véhicule, celle-ci étant annoncée de vingt ans pour l’Aptis, contre environ quatorze pour un bus thermique.
Alstom, qui a bénéficié d’une mobilisation des pouvoirs publics et de la SNCF, à l’automne dernier, pour éviter un arrêt de la production sur son site de Belfort, alors en sous-charge, n’est pas en mesure de dire où sera assemblé le véhicule.
L’Aptis sera testé dans le courant de l’année à Paris et en région parisienne. Quant aux perspectives de lancement d’une production, "nous répondrons aux premiers appels d’offres fin 2017, début 2018", a indiqué Henri Poupart-Lafarge.
(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)
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