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AllianzGI n’hésite plus à pré-annoncer son vote pour inciter les sociétés à bouger
information fournie par Agefi Asset Management  05/03/2024 à 08:15

Pas de répit pour les gestions actives. Cette année, AllianzGI renforce ses exigences de vote sur trois critères. Primo les rémunérations des dirigeants. Le gestionnaire d’actifs, qui s’oppose déjà aux grandes entreprises européennes qui n’intègrent pas d’indicateurs clés de performance ESG dans leurs politiques de rémunération, étend cette exigence aux grandes entreprises de toutes les géographies. En 2025, les sociétés de toute taille seront concernées. « Nous exigeons des critères spécifiques ambitieux mais atteignables et pertinents, pour inciter les dirigeants à délivrer de la performance de long terme », précise Marie-Sybille Connan , Senior Stewardship Analyst chez AllianzGI.

Secundo, AllianzGI resserre ses exigences de diversité de genre . La société de gestion demande au moins 40% de femmes, contre 30% auparavant, dans les conseils d’administration des grandes entreprises britanniques, italiennes et françaises. L’exigence reste à 30% pour les autres pays occidentaux, et à au moins une femme dans les conseils des entreprises asiatiques cotées.

Tertio, AllianzGI accentue la pression sur les questions climatiques, mettant l’accent sur la responsabilisation des administrateurs si une entreprise n’a pas mis en place une stratégie crédible net-zéro. « Nous faisons notre propre analyse, à partir de notre méthodologie propriétaire, nous permettant d’avoir une approche plus homogène et plus systématique , poursuit Marie-Sybille Connan. Si nous jugeons la stratégie net-zéro insuffisante, nous votons contre la réélection du président du comité RSE, ou celle du président du conseil, et contre le ‘say-on-climate’, mais ils sont de plus en plus rares . » AllianzGi n’a voté que sur une trentaine de « say-on-climate » l’an dernier contre une cinquantaine en 2022. Ces résolutions sont essentiellement déposées en France, au Royaume-Uni et en Australie.

2024, une année sensible en raison du contexte économique

Sur ses trois axes extra-financiers que sont le climat, les frontières planétaires et le capitalisme inclusif, AllianzGI n’hésite pas à pré-annoncer son vote, afin d’exprimer publiquement son point de vue sur des questions jugées importantes et lorsqu’un engagement confidentiel avec la société n’a pas produit les résultats escomptés. « Cette pré-annonce fait partie de notre stratégie d’escalade et permet de faire bouger les lignes. Nous avons ainsi pré-annoncé notre soutien à une résolution d’actionnaires chez Starbucks sur les droits des salariés, chez Glencore sur l’alignement de ses projets d’investissement dans le charbon avec l’Accord de Paris et chez Chevron sur des objectifs de réduction de son scope 3 », explique Marie-Sybille Connan

2024 « sera une année sensible, en France et ailleurs, en raison du contexte économique , prévient Marie-Sybille Connan. Dans le cadre de notre dialogue actionnarial, nous regardons les éventuelles controverses sociales. »

En 2023, Allianz s’est opposé à 41% des rémunérations dans le monde

L’an dernier, AllianzGI a voté contre ou s’est abstenu sur au moins une résolution lors de 71?% des plus de 9.000 assemblées générales dans le monde auxquelles le gestionnaire d’actifs a participé (69?% en 2022). La société de gestion s’est opposée à 18% des propositions liées au capital, à 24% des élections d’administrateurs et à 41% des résolutions sur les rémunérations.

Sur les rémunérations, le taux d’opposition est même monté à 48% en Allemagne, à 55% en Italie, et à 61% en Belgique. En cause, le manque de lien explicite entre performance et rémunération. Toutefois, la majorité des entreprises européennes intègre désormais des indicateurs de performance ESG dans leur politique de rémunération, notamment sous la pression des normes européennes. Le taux d’opposition atteint 70% aux Etats-Unis, en raison de système de rémunération récompensant l’évolution à court terme du marché et non la surperformance des dirigeants. « Peu de plans de rémunération sont assis sur des conditions de performance aux Etats-Unis », regrette Marie-Sybille Connan.

Si les résolutions déposées par les actionnaires n’ont jamais été aussi nombreuses l’an dernier, le taux de soutien moyen recule à 22%, après le pic de 33% en 2021. Aux Etats-Unis, AllianzGI a voté sur 629 résolutions d’actionnaires. Avec un soutien de 100% pour les résolutions sur les droits de l’homme, de 91% pour celles demandant plus de transparence sur les contributions politiques et le lobbying, et de 86% pour les résolutions climat. « Aux Etats-Unis, nous avons une approche au cas par cas, avec un souci de matérialité et de business et en ligne avec nos attentes de durabilité », précise Marie-Sybille Connan. En Europe, nous regardons ce qu’apporte de plus la résolution par rapport à la stratégie de l’entreprise. »

Le cumul des mandats reste partout un sujet

Pour améliorer la qualité des conseils d’administration, AllianzGI veille en particulier sur l’indépendance des conseils et des comités et s’inquiète du cumul des mandats, constaté sur tous les marchés. La société de gestion admet un seul mandat pour les exécutifs, et un maximum de six mandats – dans des sociétés cotées ou non cotées – pour les autres administrateurs.

La France fait partie des bons élèves. AllianzGI ne s’est opposé qu’à 20% des résolutions, comme en 2022, et a voté contre 24% des rémunérations. « Les rapports de rémunérations étaient bien alignés sur la politique votée en 2022 et les politiques 2023 plutôt modérées, se félicite Marie-Sybille Connan. Dans une approche mondiale et européenne, les entreprises françaises sont soumises depuis longtemps à un ‘say-on-pay’ obligatoire sur la politique et le rapport de rémunération des dirigeants. Elles sont de plus en plus transparentes et ouvertes au dialogue, mais nous sommes très vigilants sur l’alignement avec la performance long-terme de l’entreprise et une bonne cohésion sociale dans un contexte économique incertain ».

Bruno de Roulhac

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