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Allemagne-Le racisme, mobile apparent de la double fusillade-procureur
information fournie par Reuters 20/02/2020 à 18:46

 (Actualisé avec déclarations du parquet)
    par Anika Ross
    HANAU, Allemagne, 20 février (Reuters) - L'homme soupçonné
d'avoir tué neuf personnes dans une double fusillade visant des
bars à chicha de Hanau, près de Francfort, en Allemagne, avant
d'abattre sa mère et de se suicider, avait publié sur internet
un texte incluant des théories du complot et des déclarations
racistes, a déclaré le parquet jeudi. 
    Identifié comme Tobias R., cet homme de 43 ans a été
retrouvé mort près d'une arme peu après les fusillades, mercredi
soir, a-t-il précisé.
    Le parquet fédéral de Karlsruhe, habilité à traiter les
affaires terroristes, s'est saisi de l'enquête en évoquant "des
indices d'un arrière-plan d'extrême droite".
    "Sur la page d'accueil de l'auteur présumé, il avait publié
des messages vidéo et une sorte de manifeste qui, en plus de
pensées obscures et de théories du complot absurdes, reflétait
des opinions profondément racistes", a déclaré le procureur
général Peter Frank.
    Il a précisé à la presse que les neuf personnes abattues
devant ou dans les bars à chicha, âgées de 21 à 44 ans, étaient
d'origine étrangère. Ses services ont précisé par la suite que
certaines avaient la nationalité allemande.
    Six autres personnes ont été blessées, dont une grièvement. 
    Après la deuxième fusillade, les policiers ont pris en
chasse la voiture du tireur, qui les a conduits à une adresse,
qui s'est révélée être son domicile, où son corps a été retrouvé
ainsi que celui de sa mère de 72 ans, ont dit les autorités. 
    Le tireur était titulaire d'une licence de tir sportif. 
    "A ce stade, rien n'indique qu'il y ait d'autres auteurs", a
ajouté la police.    
    Au moins cinq des victimes étaient de nationalité turque, a
déclaré l'ambassadeur de Turquie à Berlin à la chaîne de
télévision publique turque TRT Haber. 
    "Nous espérons que les autorités allemandes feront tout leur
possible pour faire la lumière sur cette affaire. Le racisme est
un cancer généralisé", a écrit sur Twitter le porte-parole de la
présidence turque.
    
    MERKEL DÉNONCE LE "POISON" DU RACISME
    "Le racisme est un poison, la haine est un poison, et ce
poison existe dans la société et il est responsable de trop de
crimes", a déclaré la chancelière Angela Merkel devant la
presse.
    "Une immense tristesse et mon plein soutien à l’Allemagne
face à cette attaque tragique. Nos pensées vont aux victimes et
aux familles en deuil. Je suis aux côtés de la chancelière
Merkel dans ce combat pour nos valeurs et la protection de nos
démocraties", a tweeté le président français Emmanuel Macron. 
    "Nous sommes tristes car (...) parmi les victimes figurent
plusieurs victimes d'origine kurde", a déclaré de son côté la
Confédération des communautés kurdes d'Allemagne dans un
communiqué. "Nous sommes en colère car les dirigeants politiques
de ce pays ne s'opposent pas résolument aux réseaux d'extrême
droite et au terrorisme d'extrême droite dans ce pays."
    L'Allemagne a été ébranlée en octobre 2019 par l'attaque
d'une synagogue de Halle, dans l'est du pays, par un homme qui a
reconnu avoir agi par antisémitisme et adhérer aux idées
d'extrême droite.
    En juin 2019, un homme soupçonné d'appartenir à l'extrême
droite avait été arrêté dans le cadre de l'enquête sur le
meurtre de Walter Lübcke, un membre de l'Union chrétienne
démocrate (CDU), parti de la chancelière Angela Merkel, connu
pour ses positions en faveur des migrants.
    La double fusillade de Hanau survient quelques jours après
le démantèlement d'une "organisation terroriste" d'extrême
droite qui préparait des attentats contre des musulmans, des
demandeurs d'asile et des responsables politiques  . 
    Selon les services de renseignement allemands, l'Allemagne
compte quelque 24.100 "extrémistes de droite", dont la moitié
sont jugés capables de passer à l'acte. 
    "Politiquement, personne ne peut nier que 75 ans après la
dictature nazie, le terrorisme d'extrême droite est de retour",
a écrit sur Twitter le vice-chancelier Olaf Scholz. "Nous devons
défendre notre démocratie libérale."

 (Version française Jean Terzian, Marine Pennetier,
Jean-Philippe Lefief, Jean-Stéphane Brosse et Marc Angrand)
 

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