(Actualisé avec Trump, réaction française)
LE CAIRE, 10 septembre (Reuters) - Les taliban et le gouvernement afghan entameront des négociations de paix directes samedi au Qatar, annonce le ministère des Affaires étrangères de l'émirat dans un communiqué diffusé jeudi.
Un porte-parole du mouvement islamiste avait auparavant avancé la même date pour la cérémonie d'ouverture des discussions. A Kaboul, le palais présidentiel a par ailleurs fait savoir qu'une délégation gouvernementale se rendrait vendredi à Doha pour ces pourparlers de paix.
Donald Trump a quant à lui annoncé dans la soirée que le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo assisterait à la cérémonie d'ouverture.
Les Etats-Unis ont conclu en février un accord avec les taliban qui prévoit le retrait dans les 14 mois du contingent américain et l'ouverture de discussions entre Kaboul et la milice islamiste, qui n'a pas déposé les armes, mais les deux parties n'étaient jusqu'ici pas parvenues à s'entendre sur l'échange de prisonniers préalable à ces pourparlers.
L'accord prévoit "jusqu'à" 5.000 libérations parmi les talibans faits prisonniers et 1.000 du côté des forces gouvernementales. Plusieurs pays occidentaux dont la France s'opposent à la remise en liberté de six des combattants islamistes figurant sur la liste. Selon deux sources gouvernementales, ils ont été transférés de Kaboul à Doha jeudi soir.
"Les six resteront au Qatar jusqu'à fin novembre et pourraient être renvoyés ensuite à Kaboul", a-t-on déclaré.
A Paris, le ministère des Affaires s'est indigné de la libération de deux d'entre eux, qui ont été condamnés pour le meurtre de Bettina Goislard, une Française tuée en 2003 en Afghanistan, où elle travaillait pour le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés.
"La France rappelle sa plus ferme opposition à la libération d'individus condamnés pour avoir commis des crimes contre des ressortissants français, en particulier des soldats et des travailleurs humanitaires qui ont œuvré avec dévouement, aux côtés de nos partenaires afghans, pour la sécurité et l'assistance des populations dans le besoin", écrit-il dans un communiqué.
"Les négociations de paix, que la France se tient prête à soutenir, doivent prendre en compte les intérêts et les droits des victimes du conflit et du terrorisme en Afghanistan", ajoute le Quai d'Orsay.
Mike Pompeo a invité les deux parties à faire preuve de "pragmatisme, de retenue et de souplesse".
(Alaa Swilam, Omar Fahmy, version française Jean-Stéphane Brosse et Jean-Philippe Lefief)
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