La branche chinoise du fabricant de semi-conducteurs a décidé d'aller au bras de fer, demandant notamment à ses employés d'ignorer les consignes venant du siège de l'entreprise basé aux Pays-Bas.

Wang Wentao, ministre chinois du Commerce, le 18 juillet 2025, à Pékin ( AFP / WANG ZHAO )
Face à l'affaire qui fait trembler l'écosystème européen de l'automobile, le ministre chinois du Commerce a exhorté son homologue néerlandais à résoudre "au plus vite" leur différend autour du contrôle de Nexperia, fabricant de semi-conducteurs devenu un enjeu clé dans la rivalité technologique. L'entreprise fabrique des composants électroniques destinés en grande partie à l'industrie automobile, mais également à l'électroménager grand public.
Au nom de la sécurité nationale et sous pression de Washington, le gouvernement néerlandais a invoqué au début du mois le "Goods Availability Act", une loi sur la dispobilité des biens remontant à la Guerre froide pour prendre le contrôle de Nexperia, fournisseur majeur de puces électroniques racheté en 2018 par le groupe chinois Wingtech Technology. Pékin a en retour interdit à Nexperia d'exporter des marchandises depuis la Chine, selon la firme.
Dernière étape en date de ce bras de fer, les unités chinoises de l'entreprise ont indiqué lundi à leurs employés qu'ils pouvaient ignorer les instructions venues de leur siège aux Pays-Bas.
Menace sur la production automobile européenne
La prise de contrôle de Nexperia par les autorités néerlandaises "a gravement affecté la stabilité de la chaîne d'approvisionnement mondiale", a déclaré mardi 21 octobre le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, à son homologue néerlandais Vincent Karremans lors d'un entretien téléphonique. Pékin "exhorte la partie néerlandaise à agir dans l'intérêt général de la protection de la sécurité et de la stabilité de la chaîne d'approvisionnement mondiale et à résoudre correctement la question au plus vite", a ajouté M. Wang selon un communiqué de son ministère. L'appel a eu lieu "à la demande" de M. Karremans, précise le communiqué.
"Nous avons discuté des prochaines étapes afin de parvenir à une solution qui serve les intérêts de Nexperia, de l'économie européenne et de l'économie chinoise", a déclaré de son côté le ministre néerlandais dans un communiqué. "Dans la période à venir, nous resterons en contact avec les autorités chinoises pour oeuvrer à une solution constructive", a-t-il ajouté. S'il se prolonge, le bras de fer sino-néerlandais autour de Nexperia pourrait perturber fortement la production de voitures en Europe, a prévenu la semaine dernière l'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA).
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