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Accusé d'agression sexuelle, un transfuge retourne en Corée du Nord sur fond de pandémie
information fournie par Reuters 28/07/2020 à 15:27

par Hyonhee Shin, Sangmi Cha et Josh Smith

SEOUL, 28 juillet (Reuters) - Le retour en Corée du Nord d'un transfuge de 24 ans la semaine dernière fait couler beaucoup d'encre après que la Corée du Nord a annoncé sa contamination au coronavirus, tout premier cas répertorié selon les autorités locales.

L'individu, identifié par la Corée du Sud sous son nom de famille Kim, serait revenu clandestinement dans son pays d'origine le 19 juillet après l'avoir quitté en 2017, selon l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA.

Sous le coup d'une enquête pour agression sexuelle, Kim a échappé aux systèmes de contrôle frontaliers à haute technologie sud-coréens en rampant dans un tuyau d'évacuation et en traversant le fleuve Han à la nage vers le nord le 19 juillet, a déclaré l'armée sud-coréenne.

Le chef militaire sud-coréen Park Han-ki a précisé mardi devant le Parlement que Kim, qui mesure 163 cm et pèse 54 kg, aurait réussi à se frayer un chemin à travers les fils barbelés qui obstruent un tuyau d'évacuation se jetant dans la rivière Han.

D'après un fonctionnaire séoulien, Kim aurait emprunté le même chemin lors de sa fuite vers le sud, en 2017.

L'histoire de ce transfuge commence, et se poursuit, à Kaesong, ville frontalière qui accueillait un parc industriel ainsi qu'un bureau de liaison inter-coréen aujourd'hui désaffecté.

Suite aux tensions croissantes liées au programme d'armement nucléaire de la Corée du Nord, les activités industrielles cessent en 2016, poussant Kim à tenter sa chance dans le Sud l'année d'après, a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée en juin sur YouTube et filmée en Corée du Sud avec un autre transfuge.

Plutôt que de se frayer un chemin à travers la Chine, comme le font habituellement la grande majorité des gens qui fuient le régime nord-coréens, Kim a traversé la frontière maritime poreuse vers la zone démilitarisée qui divise les deux Corée.

"Après avoir traversé des clôtures de fil de fer barbelé, j'ai rencontré des champs de mines que j'ai contournés et je suis arrivé dans un champ de roseaux près du fleuve Han où je suis resté caché pendant environ trois heures", relate-t-il dans la vidéo, précisant qu'il ne vivait que de simples miettes de pain.

Il s'est alors mis à nager à la lueur des éclairages bordant la rive sud de la rivière. Une fois la terre ferme atteinte, il aurait appelé à l'aide avant d'être découvert par une unité de soldats sud-coréens.

On sait peu de choses sur la façon dont Kim gagnait sa vie en Corée du Sud, mais une source connaissant son passé a déclaré à Reuters qu'il devait 20 millions de won (14.228,44 euros) à au moins un autre transfuge de Kaesong.

"Il avait exprimé son souhait de devenir conférencier sur le thème de la sécurité, comme le font de nombreux autres transfuges, mais cela ne s'est jamais produit, en partie à cause de la pandémie", a ajouté cette source, sous couvert d'anonymat, en raison du caractère sensible de la question.

Selon la police, une transfuge d'une vingtaine d'années a porté plainte contre Kim le 12 juin, l'accusant de l'avoir agressée sexuellement chez lui. Interrogé le 21 juin, il a nié les accusations.

L'enquête a pris un autre ampleur lorsqu'une des connaissances de Kim a signalé à la police le 19 juillet qu'il avait menacé la femme en question et qu'il prévoyait de fuir vers le Nord, selon un fonctionnaire de police.

Un mandat d'arrêt a été émis deux jours plus tard, mais selon les médias d'État nord-coréens, Kim était déjà arrivé à destination.

Le 24 juillet, les autorités nord-coréennes l'ont trouvé à Kaesong, et ont déclaré qu'il présentait des symptômes de coronavirus. Kim Jong-un a par la suite ordonné la fermeture de la ville et a déclaré l'état d'urgence, ont rapporté les médias d'Etat dimanche.

Les autorités sanitaires sud-coréennes ont cependant annoncé qu'il n'y avait aucun signe prouvant que Kim aurait été infecté par le coronavirus avant de quitter le Sud, au moins deux personnes qui ont été en contact étroit avec lui ayant été testées négatives.

(Version française Kate Entringer, édité par Jean-Michel Bélot)

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