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Accord entre USA et taliban sur le retrait américain d'Afghanistan
information fournie par Reuters 29/02/2020 à 16:34

 (Actualisé avec réactions)
    par Abdul Qadir Sediqi et Alexander Cornwell
    KABOUL/DOHA, 29 février (Reuters) - Les Etats-Unis et les
taliban afghans ont signé samedi à Doha un accord qui doit
ouvrir la voie au retrait des troupes américaines d'Afghanistan
et à des négociations de paix entre les insurgés islamistes et
le gouvernement de Kaboul.
    Cet accord prévoit le retrait complet des contingents
américain et de l'Otan dans un délai de 14 mois, à condition que
les taliban respectent leurs engagements.
    Au cours des 135 prochains jours, les Etats-Unis s'engagent
à ramener leurs effectifs de 13.000 hommes actuellement à 8.600.
    Les taliban offrent en échange la garantie qu'ils ne
permettront pas à des organisations djihadistes comme Al Qaïda
d'opérer en Afghanistan.
    L'accord, qui fait suite à une trêve partielle d'une semaine
sur le terrain, a été paraphé dans la capitale du Qatar par
l'émissaire américain pour l'Afghanistan, Zalmay Khalilzad, et
le chef politique des taliban, le mollah Abdul Ghani Baradar. 
    Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo assistait à la
cérémonie. 
    Les Etats-Unis et le gouvernement afghan s'engagent
également à libérer avant le 10 mars jusqu'à 5.000 prisonniers
taliban, les insurgés promettant de leur côté de relâcher un
millier de détenus.
    Le gouvernement américain accepte en outre de retirer d'ici
au mois d'août les sanctions visant des responsables taliban.
    Le retrait d'Afghanistan du contingent américain est un
objectif majeur de politique étrangère de Donald Trump, qui,
s'il l'atteint, pourrait y puiser un argument de campagne
supplémentaire en vue de sa réélection en novembre prochain.
    "Nous oeuvrons enfin à mettre un terme à la plus longue
guerre de l'Amérique et à ramener nos troupes à la maison", a
déclaré le président américain, cité par la Maison blanche,
après la signature.  
    
    "CE N'EST QUE LE COMMENCEMENT"
    Lors d'un déplacement à Kaboul qui coïncidait avec la
cérémonie au Qatar, le secrétaire américain à la Défense Mark
Esper a toutefois invité à la prudence. 
    "C'est un moment d'espoir, mais ce n'est que le
commencement. Le chemin devant nous ne sera pas facile. Obtenir
une paix durable en Afghanistan exigera de la patience et des
compromis de la part de toutes les parties", a-t-il souligné.
    Le chef du Pentagone a dévoilé avec le président afghan
Ashraf Ghani une déclaration conjointe reprenant l'essentiel des
points de l'accord de Doha.
    "Nous espérons que l'accord entre les Etats-Unis et les
taliban conduira à un cessez-le-feu permanent", a déclaré Ashraf
Ghani, dont la réélection confirmée récemment par les autorités
est contestée par son rival malheureux à la présidentielle
Abdullah Abdullah, qui menace de mettre en place un gouvernement
parallèle.  
    Outre les Américains, environ 8.500 soldats venus de 37 pays
participent sous l'égide de l'Otan à la mission "Resolute
Support" de formation, de conseil et d'assistance aux forces
afghanes.
    Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, également
présent à Kaboul, a promis de réduire l'engagement de l'Otan de
16.000 à 12.000 hommes au cours d'une première phase de retrait.
    
    DIX-HUIT ANS DE GUERRE
    La guerre en Afghanistan, qui a fait des dizaines de
milliers de morts, a débuté il y a dix-huit ans avec
l'intervention américaine consécutive aux attentats du
11-Septembre aux Etats-Unis revendiqués par Al Qaïda. 
    Accusant les taliban d'abriter et protéger l'organisation
djihadiste et son chef Oussama ben Laden, les Américains et
leurs alliés ont chassé en quelques semaines les islamistes qui
étaient au pouvoir depuis 1996, mais ces derniers contrôlent
toujours aujourd'hui environ 40% du territoire afghan. 
    Même s'il peut sembler s'agir d'une victoire politique pour
Donald Trump, certains experts redoutent que l'accord de samedi
offre aux taliban une légitimité internationale. 
    La mise en oeuvre du texte signé à Doha reste une inconnue
pour les prochains mois. Certains analystes soulignent notamment
la possibilité que l'accord ne soit pas appliqué par des groupes
taliban dissidents, alors que les négociations inter-afghanes
s'annoncent également très compliquées.
    A Doha, le chef taliban Hibatullah Akhundzada a appelé tous
les combattants à respecter l'accord signé avec les Etats-Unis. 

 (Bureau de Doha, version française Jean-Stéphane Brosse)
 

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