
La tour Sequana, siège social d'Accor, à Issy-les-Moulineaux. (Crédit: / Wikimedia Commons)
L'année 2024 restera dans les annales du groupe hôtelier comme un millésime d'exception, du moins pour ses actionnaires: non seulement le titre a affiché la meilleure performance du secteur tourisme-loisirs parmi les sociétés cotées à Paris, mais il a aussi réalisé le meilleur score du Cac 40. Accor est revenu au sein de l'indice vedette le 7 mars dernier, après en avoir été écarté pendant la pandémie de Covid-19. La page de la crise sanitaire est bel et bien tournée et le géant français de l'hôtellerie apparaît en meilleure forme qu'avant 2019. Pour autant, la Bourse a pris beaucoup de temps pour l'adouber. Sébastien Bazin, le PDG, avouait encore son désarroi à l'issue des résultats semestriels, le 25 juillet dernier: «Je suis conscient que la valeur de nos actifs n'est pas reflétée dans notre titre.» Il ne pourrait plus se plaindre aujourd'hui, l'action ayant regagné 25% depuis cette date. Il ne lui manque qu'une hausse d'une dizaine de pourcents pour retrouver le plus-haut historique de 51,26 €, touché le 24 avril 2015.
Une transformation complète
Le groupe est positionné sur un secteur structurellement porteur. Le nombre de voyageurs internationaux, qui ne cesse de croître, a enfin dépassé son niveau d'avant la pandémie de Covid-19. Mais surtout, la société a complètement modifié son modèle de gestion. Elle joue à fond la carte de l'asset light, beaucoup moins gourmand en investissements. Autre transformation notable, Accor s'est bien diversifié géographiquement afin de réduire sa dépendance à l'Europe et la société s'est développée dans des régions en croissance (Etats-Unis, Moyen-Orient, Asie du Sud, Inde). Le possible réveil de la Chine, où le groupe est présent, serait un bon point supplémentaire en 2025. Enfin, l'entreprise a musclé, par des acquisitions, sa présence dans le luxe et le haut de gamme, les segments de marché les plus rentables et en plein essor. Elle vise aussi une accélération des ouvertures, un indicateur très suivi par les analystes.
A l'issue du troisième trimestre, la direction a très légèrement ajusté à la hausse sa prévision d'excédent brut d'exploitation pour 2024, attendue dans une fourchette de 1.100 à 1.125 millions d'euros, contre 1.095 à 1.125 auparavant. La cession prévue des 30% restants dans AccorInvest (propriétaire d'hôtels) prévue fin 2025 sera la cerise sur le gâteau.
Après cette belle année boursière, nous recommandons toujours la valeur à l'achat. La société se porte bien dans un secteur structurellement en croissance. 2025 se présente favorablement et le titre apparaît encore sous-évalué par rapport à ceux des concurrents américains, avec un ratio cours sur bénéfice pour 2025 de 18 fois et une valeur d'entreprise sur Ebitda de 13 fois.
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