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[À l’origine] Mobilisation sur la justice raciale : le premier combat des investisseurs éthiques contre l’apartheid
information fournie par Novethic 13/06/2020 à 07:15

[À l’origine] Mobilisation sur la justice raciale : le premier combat des investisseurs éthiques contre l’apartheid

[À l’origine] Mobilisation sur la justice raciale : le premier combat des investisseurs éthiques contre l’apartheid

L'engagement d'investisseurs dans de grands combats sociaux comme le mouvement Black Lives Matter s'explique par les racines de l'investissement éthique américain. Les coalitions d'organisations désireuses d'utiliser la pression actionnariale pour des raisons politiques sont nées il y a une cinquantaine d'années dans le cadre du mouvement pour l'abolition de l'apartheid en Afrique du Sud.

Toujours debout ! 50 ans après, l'ICCR, coalition américaine de trois cents organisations d'horizons religieux différents, travaille encore à pousser les entreprises à agir pour "le bien commun". Dans une lettre publiée le 2 juin 2020 , elle réaffirme son engagement pour la justice raciale en rappelant que les " investisseurs religieux ont uni leurs forces cinquante ans auparavant pour aider à mettre fin au régime de l'apartheid et, qu'à ce titre, ils ont pour objectif de rappeler les entreprises à leurs obligations morales pour plus de justice sociale ".

Historiquement l'ICCR est l'une des premières organisations à avoir utilisé l'engagement actionnarial à des fins politiques afin de faire pression sur les entreprises accusées de collaboration avec le régime d'apartheid mis en place entre 1948 et 1991 en Afrique du Sud. Cette politique pour un " développement séparé des noirs et des blancs " était le " résultat de l'anxiété historique des Afrikaners blancs, obsédés par leur peur d'être engloutis par la masse des peuples noirs environnants ".

Listes noires d'entreprises

La technique utilisée par l'ICCR était d'appeler à mettre les entreprises ciblées sur des listes noires pour qu'elles perdent leurs actionnaires. " Le succès de ce combat mondial reste une référence importante pour les investisseurs responsables engagés, surtout pour les générations plus âgées ! ", expliquait Céline Louche, chercheuse spécialiste de l'investissement responsable à Novethic en 2013.

À l'époque, elle constatait que si " une organisation comme l'ICCR continue à prendre des positions politiques et à les assumer publiquement, leur activisme reste minoritaire dans le mouvement actuel de l'investissement responsable, porté des acteurs financiers qui regardent d'abord les impacts économiques ".

Si ces investisseurs éthiques constituent une part modeste de l'investissement responsable actuel aux Etats Unis (185 milliards d'euros sur 11 600 milliards fin 2018 selon le Forum américain pour l'investissement responsable), ils ont retrouvé un nouvel élan ces dernières années. Cela a commencé par la lutte contre le changement climatique devenu un combat religieux depuis l'encyclique du pape de 2015 "Laudate si". Elle conduit de plus en plus d'institutions religieuses à appeler au désinvestissement des énergies fossiles ce qui inquiète les compagnies pétrolières.

Nouvelle génération, même combat

Mais c'est surtout la puissance récente du mouvement Black Lives Matter qui a permis aux investisseurs religieux traditionnels d'unir leurs forces à celles des investisseurs à impact américains. Cette nouvelle génération renoue avec l'engagement des anciens et prend des positions politiques en ce sens. Ils sont prêts à renverser la table en reprenant la stratégie des listes noires à l'image de Robasciotti & Philipson , société de gestion californienne et féminine. Elle appelle à ne plus donner d'argent aux " entreprises qui exacerbent les inégalités raciales en contribuant au racisme systémique ". Les trois principaux secteurs mis en exergue sont les compagnies de prêts pour paiement de caution, celles qui bénéficient des prisons et des centres de détention pour migrants.

Lors du webinar "Comprendre les risques sociaux systémiques", organisé le 11 juin à l'initiative de  TIIP (The investment integration project), la tonalité était la même. Un engagement résolu à changer le monde. L'un des participants, Demetric Duckett, directeur de Living Cities , organisation qui rassemble 22 des plus grandes fondations et institutions financières, a souligné que " de nombreux investisseurs à impact comme nous, peuvent changer les choses et c'est ce que nous faisons en mettant en place des programmes qui permettent de remédier aux inégalités sociales liées à la couleur de la peau " . L'ICCR a trouvé ses héritiers !

Anne-Catherine Husson-Traore, @AC_HT , Directrice générale de Novethic

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