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3 QUESTIONS A-Face aux droits de douane US, trouver des actifs "refuge" est compliqué-Pictet AM
information fournie par Reuters 03/04/2025 à 15:35

Avec l'annonce de droits de douane dits "réciproques", l'administration Trump est en train de redessiner la mondialisation, un mouvement qui devrait pénaliser la croissance économique mondiale et affecter la politique monétaire des banques centrales, tout en laissant peu d'opportunités à saisir aux investisseurs, estime Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.

1/ Les marchés redoutaient de mauvaises nouvelles sur le plan des droits de douane, les déclarations de Donald Trump mercredi sont encore pires que prévu. Le président américain a-t-il marqué la fin de la mondialisation et des espoirs de rebond économique ?

Christopher Dembik - "Les annonces de Donald Trump ne remettent pas en cause la mondialisation en tant que telle mais traduisent une nouvelle mondialisation à travers les normes américaines avec le retour d’une vision unilatérale du commerce international des Etats-Unis. Les marchés financiers ont sans doute été apeurés non pas par un taux de base présenté certainement plus faible qu’attendu mais par des taux plus importants que prévu sur certains pays ou sur certaines zones.

"Les calculs de l’administration Trump, intégrant notamment des hypothèses de sous-valorisation des devises par rapport au dollar, nourrissent également l’incertitude concernant la démarche méthodologique et ouvrent donc la boite de pandore pour de futures probables négociations.

"D’autant que l’on est dans un flou artistique concernant les conséquences quantifiables de ces annonces, et ce flou devrait demeurer tant que l’on ne sait pas précisément les tarifs qui seront mis en place.

"Nous estimions, dans le cadre d’un scénario catastrophe ressemblant à ce qui s’est passé mercredi soir, que la croissance en zone euro pourrait être entravée de 0,8 point de pourcentage alors que les prévisions de croissance pour la zone se situent aux alentours de 1%. Sans possibilité d’être précis, on peut toutefois affirmer que la tendance sur la croissance est très négative."

2/ Il existe un certain consensus sur des poussées inflationnistes avec ces droits de douane. Les banques centrales vont-elles devoir modifier leur trajectoire sur les taux ?

Christopher Dembik - "Ce qui est très dommageable, ce que l’on partait d’une base plutôt positive en termes de croissance et d’inflation, et que la tendance est désormais très négative. Les droits de douane présentés mercredi correspondent à une complète disruption des chaînes de production et d’approvisionnement.

"Or, ce que l’on a retenu des précédents événements de disruption, notamment avec le COVID-19, c’est que cela entraîne des conséquences immédiates en termes d’inflation y compris quand les entreprises retrouvent de la stabilité sur les questions d’approvisionnement.

"A court terme, on s’oriente très clairement vers une accélération de la dynamique de baisses des taux pour la majorité des pays et zones, à l’exception des Etats-Unis et du Japon, tant que les banques centrales peuvent le faire pour soutenir la croissance.

"La Réserve fédérale américaine (Fed) devrait quant à elle se concentrer plus sur les pressions inflationnistes que sur les problématiques de croissance, surtout après les dernières données économiques, puisque l’inflation est aussi domestique avec les prix de l’immobilier."

3/ Les investisseurs vont-ils jouer la prudence dans l’attente de négociations avec l’administration Trump des pays ? Pourraient-ils au contraire saisir certaines opportunités sur des classes d’actifs ou certaines géographies ?

Christopher Dembik - "Trouver une zone refuge est très compliqué. L’Europe a pu constituer une solution au premier trimestre, mais cette solution se réduit avec l’argument de la valorisation qui n’est plus très réel. Les émergent peuvent aussi mieux résister qu’anticipé. L’incertitude des investisseurs devrait néanmoins se traduire par de l’attentisme.

"L’or, porté par les stratégies de long terme de dédollarisation des banques centrales émergentes et son statut de valeur refuge, devrait continuer sa marche vers les sommets. Le capital-investissement, décorrélé de la Bourse, pourrait aussi offrir de belles opportunités, notamment en trouvant des entreprises américaines ou européennes qui ne sont pas trop affectées par ces droits de douane."

(Propos recueillis par Bertrand De Meyer, édité par Blandine Hénault)

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