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2019, un record sans conviction pour la Bourse ?
information fournie par GreenSome Finance 06/01/2020 à 14:06

Arnaud  Riverain
Arnaud  Riverain

Arnaud Riverain

GreenSome Finance

Associé Fondateur

http://www.greensome-finance.fr/

Malgré le scepticisme général de la fin 2018, 2019 marque la plus belle année boursière du 21ème siècle pour le CAC 40 avec comme particularité que plus on descend dans la cote plus la performance s'en trouve amoindrie. Ce phénomène est assez rare et n'a même jamais été observé. En effet, jusque-là lorsque le marché était « acheteur » ce sont toujours les Small Caps qui tiraient leur épingle du jeu. Ceci s'explique par le fait que les gérants allaient y trouver des sources de surperformance aidés par une profondeur de cote importante permettant de dénicher quelques pépites. Ainsi, après « la purge » observée à partir de septembre 2018, les Small ne sont pas véritablement revenues en grâce même si leur performance globale n'est pas catastrophique, loin de là.

Justement si l'on parle de performance, on peut observer un véritable contraste entre les grosses capitalisations et les petites. En gros, le CAC 40 a construit sa hausse assez régulièrement alors que les Small l'ont construite essentiellement en janvier. Par la suite cela a été très erratique et il aura fallu attendre les deux derniers mois de l'année pour observer le frémissement d'un regain d'intérêt.

Qu'est ce qui peut expliquer cette année si particulière ?

Si l'on veut prendre un raccourci violent, nous aurions tendance à dire que c'est la différence de rendement entre obligations et actions. Malgré une année marquée par le ping-pong entre Trump et la Chine qui, in fine, devrait aboutir par un accord mais qui aura pesé sur l'industrie mondiale, le fait marquant est que les taux sont restés au plancher aidés par la Réserve Fédérale américaine. Ainsi, l'économie a tenu au prix, il est vrai, de l'envolée de l'endettement des ménages et des entreprises. Aussi, dans ce contexte de taux bas et même négatifs associé à un afflux de liquidités, il fallait bien placer quelque part ces dernières. Quoi de mieux que les actions à la condition d'afficher le pass magique qu'est la liquidité. Car, à ne pas s'en dire, selon nous la hausse de cette année ne s'est pas faite par conviction mais à défaut de mieux. Après, du fait de quelques incertitudes, que nous avons eu de cesse d'évoquer, il convenait de se protéger i.e. pouvoir se retirer rapidement. La liquidité a donc été l'élément le plus recherché par le marché. Ceci explique donc que malgré une tendance de marché haussière, les Small n'ont jamais réussi à rattraper leur retard faute de liquidité suffisante. Voilà pourquoi plus on descend dans la cote moins la performance est bonne. Après, il semble que depuis novembre, et même octobre, cela bouge un peu avec un CAC Small qui a fait mieux trois mois consécutifs. Autre élément intéressant, le retour d'introductions qui ont été particulièrement suivies.

Performances des indices.

Performances des indices.

Consensus

Nous avons constaté fin septembre une très forte hausse du consensus pour les Small Caps. Fin octobre nous continuions de dire que nous ne trouvions aucune explication à ce phénomène et sommes restés dubitatifs car les prévisions nous semblaient bien trop optimistes. In fine, il semble que nous ayons eu raison au regard du fort ajustement à la baisse du consensus sur le CAC Mid&Small et sur le CAC Small. Comme souvent l'ajustement s'est opéré sauf pour le CAC qui reste proche des attentes émises fin 2018, ce qui est assez rare. Cela traduit assez bien la bonne tenues des mastodontes de la cote et en premier lieu, par exemple, les acteurs du luxe.

Estimations de variation des BPA. (source : InFront)

Estimations de variation des BPA. (source : InFront)

Valorisation

Les marchés montent, les valorisations suivent, logique. Après dans un contexte de taux au tapis, taux qui devraient rester durablement bas au risque de casser la machine économique qui n'est pas loin d'être à bout de souffle, de tels niveaux n'ont rien d'alarmant. Comme nous l'avons déjà évoqué, nous comparons des choux avec des carottes. En effet, les ratios de valorisations moyens sont issus de période où les taux étaient nettement plus élevés. Aussi, être sur des niveaux quasi équivalents alors que les taux sur 3-4 points inférieurs, cela peut laisser penser que nous avons encore de la marge… si l'économie tient bien sûr.

Valorisation des indices. (source Infront)

Valorisation des indices. (source Infront)

Conclusion

L'année aurait pu être presque parfaite pour le CAC 40. Il a affiché sa meilleure performance en 20 ans et il a surperformé tout au long de l'année ses petits frères. En revanche il a raté de peu le barre des 6.000 points en clôture le 31 décembre et le CAC Small a eu la gageüre de presque lui voler la vedette dans la toute dernière ligne droite avec une progression plus de 3 fois supérieure. Néanmoins, ne gâchons pas notre plaisir. 2019 aura été une très belle année boursière.

La seule frustration selon nous, est que cette année de hausse s'est faite faute de mieux car les taux sont au plus bas. La hausse s'est faite sans conviction avec en tête le fait que les relais de croissance semblent plus derrière nous que devant nous. Après tant que les taux resteront à ces niveaux, cela devrait être un facteur de soutien du marché car il faut être investi. Attention toutefois, au moindre nuage trop noir, le parti de se réfugier sur les taux négatifs l'emportera. Aussi, nous avons besoin de signaux forts afin de gagner en sérénité. Ces signaux doivent venir des entreprises et des investissements qu'elles comptent mener. La guerre commerciale Sino Américaine semble s'approcher de la fin, le Brexit est enfin acté et les élections américaines devraient tempérer certaines ardeurs de l'actuel locataire de la Maison Blanche. Ce sont autant d'éléments pouvant amener à un semblant de répit aidant les entreprises à accroître leurs investissements. Pour nous, c'est cet indicateur qu'il faudra observer en 2020.

Concernant les Small Caps, elles devraient reprendre du poil de la bête car c'est dans cette classe d'actifs qu'il y a de nombreuses valeurs délaissées à tort. Donc si le marché est moins tendue, la question de la liquidité sera moins présente et profitera aux petites valeurs qui ont du retard à rattraper.

Enfin, 2019 a été une année très pauvre en introductions mais celles observées en fin d'année ont connu un fort succès, preuve qu'il y a des liquidités pour les Small. Là aussi, le nombre de candidats à la Bourse sera un indicateur à surveiller car il traduira le véritable appétit des investisseurs.

Pour conclure, les actions peuvent remercier les taux. Maintenant espérons que les fonds Small vont re-collecter et si tel est le cas, tout porte à croire que 2020 sera leur année.

D'ici-là, nous vous souhaitons une très belle et heureuse année 2020 !

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