
La ministre déléguée française à l'Intelligence artificielle et du Numérique Clara Chappaz
par Florence Loeve
Le gouvernement a présenté mardi un plan destiné à accélérer l'adoption de l'intelligence artificielle (IA) dans les entreprises françaises, baptisé "Osez l'IA", alors que l'Etat souhaite renforcer la position de la France dans la course mondiale à l'IA.
Le plan comprend un soutien à hauteur de 200 millions d'euros afin d'accompagner les entreprises françaises à adopter l'IA, a indiqué la ministre déléguée en charge de l'Intelligence artificielle et du Numérique Clara Chappaz lors d'une conférence de presse.
Il s'inscrit dans la continuité des efforts déployés par le président Emmanuel Macron pour positionner la France dans la compétition mondiale autour de l'IA, après le Sommet pour l'action sur l'IA organisé en février.
"Soyons lucides, la France n'est pas en avance" en matière d'adoption de l'IA, a déclaré Clara Chappaz. Son plan souhaite y remédier par la sensibilisation incluant "une grande concertation citoyenne", la formation des dirigeants et salariés avec l'objectif de cibler 15 millions de Français d'ici 2030 et "l'accompagnement".
Dans le cadre de cet accompagnement, le gouvernement prévoit notamment de déployer des prêts garantis par l'Etat pouvant aller jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros "pour les PME qui portent des projets d'IA structurants nécessitant des investissements conséquents".
SOUVERAINETE
Afin de faire émerger des "pépites françaises de l'IA", il est aussi prévu un appel à projets pour des financements d'un montant compris entre 100.000 euros à 10 millions d'euros, avec une durée d'accompagnement jusqu'à trois ans.
Mardi, le ministre de l'Economie Eric Lombard a souligné lors de la conférence de presse au côté de Clara Chappaz l'importance de la souveraineté dans le domaine de l'IA, affirmant qu'"on ne peut pas être dépendant de solutions étrangères pour aussi structurantes pour notre économie, notre vie de demain".
Interrogée lors d'un échange avec la presse sur sa position vis-à-vis de l'AI Act, la réglementation phare de l'Union européenne sur l'IA, Clara Chappaz a affirmé "ne pas remettre en question cette réglementation", utile selon elle pour garantir un "cadre de confiance".
La ministre a toutefois estimé qu'il fallait "rester pragmatique" pour permettre aux entreprises d'innover et qu'elles "auraient besoin de temps pour pouvoir se conformer à la régulation".
Le lobby de la tech à Bruxelles a demandé à l'UE de mettre en pause la mise en oeuvre de l'AI Act. Interrogée sur une possible pause ou un délai supplémentaire avant la mise en oeuvre de la réglementation, Clara Chappaz n'a pas souhaité préciser sa position.
Souvent présenté comme le champion européen de l'IA, la startup française Mistral AI propose un outil d'intelligence artificielle générative, baptisée Le Chat, mais la popularité de cet outil reste toutefois bien moindre que le concurrent ChatGPT développé par la société américaine OpenAI.
Outre les Etats-Unis, la Chine est également en pointe dans l'IA. La société chinoise Deepseek a secoué le secteur en début d'année en revendiquant un coût bien moindre que ses concurrents américains.
(Reportage par Florence Loève, édité par Blandine Hénault et Augustin Turpin)
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