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Ultime opération sauvetage pour le "conclave" des retraites
information fournie par AFP 18/06/2025 à 13:16

Une figurine sur des impressions liées à la réforme des retraites, le 18 janvier 2023 à Paris ( AFP / JOEL SAGET )

Une figurine sur des impressions liées à la réforme des retraites, le 18 janvier 2023 à Paris ( AFP / JOEL SAGET )

Pour éviter l'échec après presque quatre mois de concertation, le "conclave" des retraites initié par François Bayrou se donne une journée de plus, le 23 juin, mais les partenaires sociaux doutent de l'intérêt de jouer les prolongations. L'opposition de gauche demande des comptes au Premier ministre.

La fin de partie a-t-elle déjà été sifflée? La ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a redit mercredi sur Franceinfo sa "confiance" dans la capacité des participants à trouver "les compromis nécessaires".

Mais le patron du Medef Patrick Martin s'est dit plus tôt sur France 2 "très réservé" sur la présence de l'organisation patronale à l'ultime réunion du "conclave", même s'il doit encore "consulter ses instances".

"Nous n'étions pas demandeurs que cette réforme soit réexaminée. A bas bruit, certains sont en train de la détricoter. Or, notre pays a besoin de travailler plus", a-t-il estimé s'opposant à des propositions syndicales qui vont "dans le sens d'une altération du financement de nos retraites".

"Si le patronat ne vient pas le 23, on saura qui a mis fin aux négociations et ce ne sera pas nous!", a commenté auprès de l'AFP Cyril Chabanier, patron de la CFTC, qui assène encore: "quand Patrick Martin dit ce matin +on ne bougera pas+, c’est sûr qu'une dernière réunion ne servira à rien".

La CFE-CGC va également "rester jusqu'au bout", selon son président François Hommeril sur BFM Business mercredi, car dans le "format" du "conclave", ce n'est pas "le Medef qui tient la plume et le Medef couine un peu parce qu'il n'a pas l'habitude". Mais Christelle Thieffinne, négociatrice de ce syndicat, est "pessimiste" pour un accord.

- "Lignes écarlates" -

La CPME (patronat des petites et moyennes entreprises) devrait revenir lundi à la table des négociations, mais avec des "lignes rouges, voire écarlates", a prévenu Eric Chevée, son représentant, à l'issue de la longue journée de mardi, date-butoir initiale, conclue dans la nuit sans accord.

"Dans la dernière ligne droite, tout ce qui a été impossible dans la journée - nous avons flirté avec l'échec - a été en partie ouvert", grâce à Jean-Jacques Marette, médiateur expérimenté dans les négociations entre patronat et syndicat, a résumé Yvan Ricordeau, négociateur de la CFDT.

Parmi toutes les propositions retenues par Jean-Jacques Marette pour dégager un accord, les mesures en faveur des femmes semblent les plus consensuelles, selon les participants.

Les femmes qui ont eu des enfants verraient leur retraite calculée sur les 24 meilleures années (1 enfant), ou 23 meilleures années (2 enfants), d'après les indications fournies par les participants.

Sur la pénibilité, les termes de l'accord semblent plus confus. Pour répondre à une demande insistante de la CFDT, le patronat accepterait l'instauration d'un compte pénibilité -- prenant en considération les manutentions manuelles de charge, les postures pénibles et les vibrations mécaniques -- qui pourrait ouvrir, dans certains cas, à un départ anticipé en retraite.

Sur l'âge de départ sans décote, l'accord se ferait autour d'un âge abaissé à 66 ans et demi contre 67 ans. L'âge de départ sans décote est l'âge auquel il est possible de partir sans pénalité, même si l'on n'a pas cotisé le nombre de trimestres exigés (172).

Il semble acquis que le dispositif des carrières longues soit alors restreint et ne puisse plus bénéficier aux personnes ayant travaillé avant l'âge de 21 ans.

- CSG, retraités -

Le Premier ministre François Bayrou, le 17 juin 2025 à l'Assemblée nationale, à Paris, lors d'une séance de questions au gouvernement ( AFP / ALAIN JOCARD )

Le Premier ministre François Bayrou, le 17 juin 2025 à l'Assemblée nationale, à Paris, lors d'une séance de questions au gouvernement ( AFP / ALAIN JOCARD )

Pour parvenir à l'équilibre financier en 2030, la CSG serait augmentée pour les retraités aux revenus moyens ou supérieurs, et les retraites pourraient être sous-indexées de 0,8 point par rapport à l'inflation en 2026, et 0,4 point en 2027.

La prime seniors, évoquée en début de semaine par François Bayrou, serait elle enterrée.

La réussite ou non de ce "conclave" est un instant de vérité pour M. Bayrou, qui avait lancé ce nouveau format de discussions après un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement.

"A partir du moment où ce conclave n’aboutit pas sur l'abrogation de la réforme des retraites, nous déposerons une motion de censure", a promis Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise, mercredi sur RTL même si LFI aura besoin de l'appui d'autres groupes à gauche pour pouvoir techniquement la déposer.

"Il faut qu'on mette cette question des retraites derrière, ça fait depuis deux ans qu'on ne parle que de ça", a plaidé Astrid Panosyan-Bouvet.

L'idée de ce conclave était principalement de rendre moins impopulaire la réforme des retraites Borne de 2023, qui porte progressivement de 62 à 64 ans le départ à la retraite. Tout en visant l'équilibre financier, alors que le déficit du système est annoncé à 6,6 milliards d'euros en 2030.

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11 commentaires

  • 13:10

    @ Harobaze78 : Tout à fait d'accord. Les retraités ne doivent pas être une variable d'ajustement !! J'espère qu'une motion de censure sera déposée et fera tomber ce gouvernement qui demande des efforts toujours aux mêmes sans se remettre lui-même en question !!!


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