TOTALENERGIES : Pouyanné affine le projet Venus en Namibie

ridow

07 sept. 2025 •20:19

TotalEnergies envisage de plafonner la production du gisement Venus en Namibie à 150 000 b/j, mais d'en prolonger l'exploitation pendant 20 à 30 ans grâce à la réinjection de gaz.

Venus pourrait contribuer à hauteur de 20 % au PIB de la Namibie et augmenter les flux de trésorerie de TotalEnergies de 10 % d'ici 2030.

TotalEnergies SE positionne la Namibie comme sa prochaine grande frontière. Son PDG, Patrick Pouyanné, décrit la découverte offshore de Venus comme la base d'une plateforme à long terme plutôt que comme un projet ponctuel. S'exprimant lors de la conférence annuelle des PDG du secteur de l'énergie et de l'électricité de Barclays le 4 septembre, M. Pouyanné a déclaré que l'entreprise négociait des conditions financières avec la Namibie afin de s'adapter à la géologie du gisement, qui nécessite la réinjection de gaz pour maintenir la production.

Ce plan plafonne la production à environ 150 000 barils par jour, soit un niveau inférieur à celui des projets comparables en eaux profondes du Suriname, mais prolonge la durée de vie du projet de deux à trois décennies. « La perméabilité est faible, nous devons donc réinjecter du gaz. Cela limitera le plateau tout en prolongeant la production », a déclaré Pouyanné.

Pour les investisseurs, un ralentissement du déclin se traduira par une meilleure stabilité des revenus. M. Pouyanné a indiqué que les fournisseurs sont « très enthousiastes » à l'égard de la Namibie, les offres de contrats étant inférieures aux budgets. TotalEnergies prévoit que Venus soutiendra une croissance annuelle du pétrole et du gaz de 3 % et des gains de trésorerie pouvant atteindre 10 % d'ici 2030, renforçant ainsi sa stratégie de « privilégier la valeur au volume ».

Les discussions avec les responsables namibiens portent sur les mesures incitatives et la stabilité budgétaire. M. Pouyanné a déclaré qu'il était essentiel d'instaurer la confiance, car Venus devrait être le premier projet pétrolier du pays. Pour les décideurs politiques, le champ pourrait augmenter le PIB jusqu'à 20 % une fois les recettes fiscales, les redevances et les dépenses d'infrastructures matérialisées. Les exigences de contenu local devraient créer des emplois et de la formation, bien qu'aucun détail n'ait été divulgué.

M. Pouyanné a souligné que la Namibie s'inscrit dans une dynamique africaine plus large. TotalEnergies a récemment acquis des permis au Congo et au Nigeria, lorgne l'Angola et cherche à relancer ses activités gazières au Mozambique, actuellement au point mort. Les ressources africaines à faible coût confèrent à l'entreprise une durée de vie de ses réserves de 12,4 ans, supérieure à la moyenne du secteur, a-t-il déclaré.

En résumé : la Namibie offre à TotalEnergies un point d'ancrage stratégique qui équilibre la volatilité du marché pétrolier et la valeur à long terme. Pour les sous-traitants, elle ouvre une nouvelle chaîne d'approvisionnement. Pour les décideurs politiques, elle promet des retombées budgétaires exceptionnelles, si les négociations concilient le besoin de stabilité de l'entreprise avec les ambitions de croissance du gouvernement.
Idriss Linge, Agence Ecofin