Les prix du pétrole ont baissé lundi, les dernières sanctions européennes sur le pétrole russe étant perçues comme ayant un impact limité sur l'offre. Toutefois, cette baisse a été freinée par les inquiétudes des investisseurs concernant une possible diminution des approvisionnements en diesel.
Les contrats à terme sur le Brent ont reculé de 19 cents, soit 0,3 %, à 69,09 $ le baril à 13h45 EDT (17h45 GMT), tandis que le brut américain West Texas Intermediate a glissé de 11 cents, ou 0,2 %, à 67,23 $.
L'Union européenne a approuvé vendredi son 18e paquet de sanctions contre la Russie en raison de la guerre en Ukraine. Ce nouveau train de mesures cible également l'indienne Nayara Energy, exportatrice de produits pétroliers raffinés à partir de brut russe.
« Le marché estime actuellement que l'offre continuera à parvenir sur le marché d'une manière ou d'une autre, il n'y a pas trop d'inquiétude », a déclaré John Kilduff, associé chez Again Capital à New York.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé vendredi que la Russie avait acquis une certaine immunité face aux sanctions occidentales.
Ces sanctions européennes interviennent après les menaces du président américain Donald Trump la semaine dernière d'imposer des sanctions aux acheteurs des exportations russes, à moins que la Russie n'accepte un accord de paix sous 50 jours.
Selon les analystes d'ING, la mesure la plus susceptible d'avoir un effet est l'interdiction d'importation par l'UE de produits raffinés à partir de pétrole russe dans des pays tiers, bien qu'ING estime que sa surveillance et son application pourraient s'avérer difficiles.
La crainte d'une baisse des approvisionnements en diesel liée à ce paquet de sanctions a toutefois limité les pertes du brut en fin de séance, selon les analystes.
« Au fil de la journée, l'écart de prix du diesel s'est nettement raffermi, ce qui suggère que le marché ne peut ignorer que toute perturbation de l'offre pétrolière russe pourrait resserrer l'approvisionnement en diesel, ce qui semble soutenir les prix aujourd'hui », a expliqué Phil Flynn, analyste principal chez Price Futures Group.
Les contrats à terme sur le gasoil à faible teneur en soufre affichaient une prime de 26,58 $ le baril par rapport au Brent à 13h45 EDT, en hausse d'environ 4 % sur la journée. Si ce niveau se maintient, il s'agirait de la clôture la plus élevée depuis février 2024.
« Nous avons une certaine marge de manoeuvre sur le brut, les barils peuvent être réaffectés, mais il est plus difficile de compenser une offre de diesel tendue », a ajouté Flynn.
L'Iran, autre producteur de pétrole sous sanctions, doit tenir vendredi à Istanbul des pourparlers nucléaires avec la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne, a indiqué lundi un porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. Cette réunion intervient après les avertissements des trois pays européens, qui ont menacé de réimposer des sanctions internationales contre l'Iran si les négociations ne reprenaient pas.
Aux États-Unis, le nombre de forages pétroliers en activité a diminué de deux unités la semaine dernière, à 422, soit son plus bas niveau depuis septembre 2021, selon Baker Hughes.
« L'activité de forage axée sur le pétrole devrait rester modérée jusqu'à la fin de l'année », a estimé lundi Alex Hodes, analyste chez StoneX.
« Nous ne sommes toutefois pas proches de niveaux de prix justifiant un retrait significatif des investissements », a-t-il ajouté.
Les droits de douane américains sur les importations de l'UE doivent entrer en vigueur le 1er août, mais le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, a déclaré dimanche être confiant dans la capacité des États-Unis à conclure un accord commercial avec le bloc.
Selon Kilduff d'Again Capital, ces droits de douane pourraient peser négativement sur la demande de pétrole et l'activité économique.
Un certain soutien pourrait venir des données sur les stocks de pétrole si elles indiquent une offre contrainte, a déclaré Tony Sycamore, analyste marché chez IG
