TOTALENERGIES : les vibrations de l’EPR plombent EDF

NapoFP

17 janvier 2025 •09:04

Chez EDF, les ennuis volent en escadrille. Ce mardi 14 janvier, la Cour des comptes a publié un nouveau rapport sur l’EPR de Flamanville. La vénérable institution de la rue Cambon (Paris) chiffre maintenant le coût final du chantier à 23,7 milliards d’euros. Un montant en nette augmentation par rapport à la précédente évaluation faite par la Cour en 2020 : 19,1 milliards.

Coup de pied de l’âne, le rapport précise que « les calculs effectués par la Cour aboutissent à une rentabilité médiocre pour Flamanville 3 » : la marge minuscule qu’EDF pourrait dégager ne suffira pas pour rembourser le coût des emprunts ! Encore faut-il pour cela que l’EPR fonctionne, un jour, à pleine puissance. Et de cela, même les équipes d’EDF n’en sont plus vraiment convaincues.

La scène se passe dans un dîner en ville à Paris en fin de semaine dernière. « Nous étions en réunion dans le bureau du PDG et tout allait bien. Mais, il a reçu un rapport de Flamanville et l’atmosphère s’est brutalement refroidie », raconte un haut cadre de l’électricien présent lors de cette réunion. Si Luc Rémont, le PDG, n’est pas tombé de son siège à la lecture du rapport, il s’en est fallu de peu.

La cause ? Les ingénieurs, qui travaillent sur le démarrage du réacteur ont comme un doute. Et un gros. « Ils ne savent pas si l’EPR pourra fonctionner à pleine puissance », balance ce haut cadre.

Cette interrogation, qui existe chez de nombreux salariés ayant travaillé sur le cauchemardesque chantier du réacteur (douze ans de retard), est donc maintenant partagée par les équipes qui ont pris en main le réacteur. Et repose sur une constatation : contrairement à ce que prétend la communication d’EDF, les problèmes vibratoires qui affectent le circuit primaire du réacteur sont loin d’être réglés. « Le rapport confirme qu’il y a toujours des problèmes de vibrations trop importantes », lâche le cadre décidément très bavard.

Lors de la réunion de la commission locale d’information de la centrale nucléaire de Flamanville en avril 2014, tenue quelques jours avant que l’ASN autorise EDF à installer le carburant nucléaire dans la cuve, l’électricien avait pourtant balayé d’un revers de main la question des vibrations, affirmant, manifestement un peu trop rapidement, que tout était réglé.

Mais déjà dans les étages de la direction générale à Paris, les couteaux s’aiguisent et la chasse au coupable est ouverte. Qui portera le chapeau ? Un nom est dans les esprits : celui d’Alain Morvan, le directeur du projet EPR jusqu’en octobre dernier, accusé à mots couverts d’avoir caché trop de poussières sous le tapis.

NapoFP

17 janvier 2025 •09:05

Ça donne envie de se rapprocher d EDF hein ?

M7757981

17 janvier 2025 •09:52

Ce pays part en sucette de tous les cotés...C'est affligeant.

fturcat

17 janvier 2025 •10:13

NapoFP Est-ce vraiment une surprise, surtout au niveau hierarchique de Luc Remond ? Lequel n' ignore certainement pas le probleme des vibrations sur les assemblages combustibles survenus il ya deja plus d'un an an en Chine sur l' EPR de Taishan. Le meme design conduit toujours aux memes problemes ...

fturcat

01 février 2025 •17:00

Flamanville 3 ne peut depasser 50 % de sa puissance nominale de 1650 MWe. Voila qi promet pour les 6 prochaines tranches programmees par EDF, ainsi que pour les 2 de Hinckley Point en Grande Bretagne ... Et la, c' est aussi la France qui paiera les penalites de manque de performance !

M3769676

01 février 2025 •17:08

Déjà que les soudures etaient pourries, si en plus ca vibre...

fturcat

01 février 2025 •17:50

M3769676 Ca ne vibrait absolument pas sur les tranches PWR 900 MWe, puis PWR 1350 MWe. Ensuite, l' hubris a fait son arrivee ... Mais pourquoi vouloir toujours pousser le cochonnet trop loin ? Combien d' annees le Boeing 747 est-il reste inchange ?

Rafi66

01 février 2025 •18:09

C'est bien triste, un rare secteur où nous étions performants !

fturcat

01 février 2025 •18:45

Il ne nous restera bientot que Airbus et LVMH - Hermes L' Oreal.
Le TGV est en deroute pour l' Export (Los Angeles - Las Vegas concede a Siemens / ICE) et idem pour la Chine. Quand verrons nous la sortie du toboggan ?

Eagle4-69

01 février 2025 •20:03

en attendant l'EPR a eu le feu vert pour monter au dessus de 25% PN, donc les vibrations.....

fturcat

01 février 2025 •20:55

@Eagle4-69 Sans doute. Mais les performances vendues contractuellement sont garantie sur une plage allant jusqu' a 100 % PN. Donc des debits de pompes primaires beaucoup plus eleves. Et comme l' apparition des vibrations des crayons combustible est un phenomene de resonnance ...

vatican1966

02 février 2025 •07:12

C'EST PAS VERSAILLES!

Shamrock888

02 février 2025 •10:12

Si c'est un pb de résonance, "il n'y a qu'à"
...
changer le nombre de pales sur les pompes
pour modifier la fréquence d'excitation.

( J'ai beaucoup travaillé sur les mesures de vibrations
et la maintenance préventive, dans mon jeune âge).

Shamrock888

02 février 2025 •10:15

Les premières fusées Emeraude
avaient tendance à exploser en début de vol
à cause d'un effet pogo.
Pb finalement résolu par les ingénieurs
de l'époque !

fturcat

02 février 2025 •10:35

@ Shamrock888 Je ne parlais pas d'une resonnace par rapport aux pompes mais de celle des crayons combustibles longs de 4m et retenus par de multiples grilles ajourees dans un fluide a vitesse variable. Les turbulences periodiques entrainent toujours cet effet bien connu. Avant tous les teacteurs du palier EPR, les vitrsses dans le circuit primaire etaient plus faibles ...

Shamrock888

02 février 2025 •10:56

Oui, oui fturcat , nous parlons bien deux aspects du même phénomène.

Le fluide est parcouru par des ondes de pressions
essentiellement provoquées par les variations de pression
causées par les impulseurs des pompes.
Ensuite, tout ce qui touche le fluide est excité par ces ondes de pression
et peut entrer en résonance.

Il peut aussi s'y ajouter un effet acoustique
due au passage du fluide à travers les grilles de maintien des tubes,
comme dans les instruments à vent.

"Normalement", on règle le premier pb en ajustant le fréquence de passage des impulseurs,
soit en adaptant leur nombre soit en jouant sur la vitesse de rotation.
Pour le deuxième pb, celui sur lequel vous insistez,
on se débrouille généralement pour répartir des trous de sections différentes,
en surface et en forme, avec une distribution la plus aléatoire possible.

Je ne sais pas comment sont conçus les EPR et les ingénieurs des bureaux d'études
que je rencontrais à mon époque étaient bien au fait de ces pb et de leurs solutions.
J'ai du mal à comprendre qu'on aurait également perdu cet aspect du savoir-faire.
Maintenant, s'ils ont tout fait pour rendre le débit turbulent,
on est face à une excitation de type blanc, à large bande,
et tout ce qui aura envie de résonner, en particulier les tubes de combustibles
trouvera son excitation dans ce large spectre.

Shamrock888

02 février 2025 •11:09

Une référence potentiellement intéressante pour les longues fins de semaine
hivernales
:

https://www.irsn.fr/sites/default/files/documents/larecherche/p ublications- documentation/collection-ouvrages-irsn/Element%20s%C3%BBret%C3%A9%20REP%20chapit re%2028.pdf

fturcat

02 février 2025 •11:30

@ Schamrock888 Merci pour le lien. Framatome n' atretant pas de modifier le design sous les multiples directives correctrices de l' oIRSN, on peut etre tres inquiet sur l' avenir technologique et financier de l' EPR. Taishan 3 , la Finlande et Hinckley Point × 2 bientot, vont nous reserver de cuisantes deconvenues