Au cours de la visio, nous avons eu une petite discussion personnelle sur l’épidémie que représente le cancer (la discussion n’était pas forcément linéaire, mais j’avais mon fil conducteur).
Ma présence sur OSE est directement liée à Tédopi et OSE172.
En 2017, une proche amie est décédée d’un cancer du poumon, seulement quatre mois après son diagnostic. Ce fut un choc. Depuis, le « crabe » s’est immiscé partout : ma témoin de mariage (glioblastome), ma sœur, deux de mes meilleures amies, et plus récemment ma femme, atteinte d’un cancer du sein.
Face à cela, le cours de bourse, les gains ou les pertes doivent être relativisés par rapport aux épreuves des patients (et je sais de quoi je parle). J’ai vraiment ressenti une dimension profondément « humaine » dans notre échange.
Lusvertikimab est pour moi davantage une « curiosité », d’autant que les quelques proches atteints de MICI que je connais ne semblent pas trop en souffrir.
NP souligne l’importance des biomarqueurs dans la recherche : il ne faut plus attendre une rechute pour changer de traitement (on voit parfois des patients avec 5, 6 rechutes ou plus). Il faut donc identifier des biomarqueurs, que ce soit pour le cancer ou pour les MICI.
Je lui pose alors des questions sur les partenariats et sur l’absence d’avancées depuis 18 mois avec AbbVie, 3 ans avec Veloxis et 1 an avec Boehringer.
Veloxis :
Veloxis a tenté de passer directement en phase 2 avec le produit en sous-cutané. En intraveineux, le produit n’a a priori pas d’avenir face à la concurrence (même situation que pour le Lusvertikimab).
Les autorités n’avaient pas validé le schéma d’essai car il n’y avait aucune preuve d’efficacité en sous-cutané.
C’est désormais corrigé avec la présentation au WTC 2025 (présentation disponible en ligne).
J’en ai déduit que Veloxis pourra présenter son schéma de phase 2, avec de bonnes chances d’acceptation, mais cela prendra encore du temps (à mon avis, c’est mort pour 2025).
Boehringer :
Concernant le programme cis-targeting anti-PD1/cytokine et le paiement potentiel de 17,5 M€ à court terme, la réponse a été noyée dans celle d’AbbVie. Peut-être faudra-t-il reposer la question le 18/09 et obtenir un point plus précis.
AbbVie :
18 mois sans réponse… Pourquoi ? Là, je ne suis pas rassuré : impossibilité de communiquer sur le sujet, risques de changements stratégiques des laboratoires…
(Notons qu’AbbVie a récemment intensifié ses investissements R&D dans les neurosciences, l’oncologie, l’immunologie et l’obésité, ainsi que dans les MICI sur le plan marketing. Mais quid de l’inflammation chronique ?)
NP m’indique que la phase 1 était prévue en décembre 2024 et qu’un paiement d’étape était attendu en 2025.
Ça me paraît très compliqué (dans le mauvais sens). J’ai l’impression que tous les problèmes viennent d’AbbVie et de ces paiements d’étape que nous avions « forecastés ».
Tédopi :
Rien de particulier à signaler sur les deux posters présentés à l’ESMO.
(J’étais inquiet du résumé : « priorisation en fonction des préférences des investigateurs » et du risque de remise en question du schéma Artémia, ce qui entraînerait des coûts et délais supplémentaires. Chat échaudé craint l’eau froide.)
Résultats attendus fin 2027.
Tedopam :
NP a été beaucoup plus dithyrambique. L’OS du SOC a surpris, probablement grâce à une optimisation des protocoles par les médecins.
Il insiste sur les 2 réponses complètes et sur la possibilité de trouver un biomarqueur, même si l’essai n’est pas terminé.
Je lui fais remarquer que 2 réponses sur 80, cela paraît compliqué ; il me rétorque qu’en incluant les réponses partielles, longues, etc., on peut y arriver.
Plutôt rassurant finalement. Personnellement, je pensais que l’indication était perdue.
Lusvertikimab :
NP y croit beaucoup, surtout avec les biomarqueurs. À un moment, il a parlé de résultats en sous-cutané (j’aurais dû enregistrer la vidéo).
Il faudra absolument poser la question le 18/09, c’est essentiel. NP m’a montré un comparatif des traitements de la RCH : Lusvertikimab + biomarqueurs apparaît comme unique au monde en termes d’efficacité.
Cela vaut vraiment la peine de s’y engager.
OSE220 :
Pourquoi aucune communication ? Pour l’instant, c’est orienté vers les congrès financiers, sans précision supplémentaire. Cela ne semble pas structurant à court terme.
OSECytomask :
La communication « brouillonne » ne visait pas les actionnaires ou investisseurs mais plutôt la concurrence, les scientifiques ou d’autres laboratoires
(en gros : « nous aussi, nous savons le faire et nous avons le produit »).
Conclusion :
Je suis rassuré sur Tedopam, mais inquiet pour ABB230 et même très inquiet.
Concernant le Lusvertikimab, c’est à nous de faire le choix lors de l’AG. Pour moi, à 50 M€, on ne devrait même pas hésiter.
Le G24 brouille les pistes et cherche en réalité à prendre le pouvoir. S’ils le veulent, qu’ils l’assument : ils ont déjà presque tous les atouts en main.
Leur stratégie est contre-productive car elle dévalorise le potentiel du Lusvertikimab, et donc celui de l’entreprise.