Les biotechs pourraient profiter d'un rebond boursier sélectif en 2024 - Market Blog
information fournie parAGEFI DOW JONES•06/03/2024 à 12:09
Par Bruno de Roulhac
L'année 2024 sera-t-elle celle des biotechs ? Après trois années de sous-performance, le secteur pourrait retrouver des couleurs, porté par le lancement de nouveaux médicaments, l'accélération des fusions-acquisitions et la baisse des taux d'intérêt, anticipent des gérants de Janus Henderson Investors.
Sur la période 2021-2023 aux Etats-Unis, l'indice sectoriel Nasdaq Biotechnology a cédé 2% par an et le S&P Biotechnology Select Industry a perdu annuellement 14%, tandis que le S&P 500 engrangeait 10% chaque année. Sur la même période en Europe, l'indice Next Biotech d'Euronext a cédé plus de 20%. Il accuse encore un retrait depuis le début de l'année.
Trois facteurs de soutien
Trois éléments militent toutefois pour une reprise boursière en 2024. Primo, les périodes de stabilisation ou de recul des taux d'intérêt coïncident généralement avec un rebond des valeurs biotechnologiques, constate Janus Henderson. Depuis début novembre 2023, l'indice S&P Biotechnology Select Industry a regagné près de 50%.
Secundo, le secteur est porté par l'innovation, qui ne ralentit pas. Bien au contraire. L'an dernier, la Food & Drug Adminaistration (FDA), l'autorité sanitaire américaine, a approuvé un nombre record de 73 nouvelles thérapies, rappelle Janus Henderson. L'oncologie, l'obésité, les maladies auto-immunes, la maladie d'Alzheimer font partie des cibles privilégiées au regard de la prévalence et de l'augmentation de ces maladies dans le monde. Pour les biotechs et pour les grands laboratoires pharmaceutiques qui pourraient les racheter, ces nouveaux produits constituent des revenus potentiels, en espérant que certains médicaments génèrent plus d'un milliard de dollars de ventes annuelles et deviennent ainsi des "blockbusters".
Tertio, les opérations de fusion-acquisition dans le secteur tirent naturellement les valorisations vers le haut. L'an dernier, 22 transactions d'une valeur minimum de 1 milliard de dollars ont été annoncées, soit deux fois plus qu'en 2022, rappelle Janus Henderson. Le montant total des transactions pour 2023 s'élève à 142 milliards de dollars. Alors que près de la moitié de ces opérations ont eu lieu au dernier trimestre, la tendance reste porteuse. Les signatures de partenariat avec un grand laboratoire constituent aussi le graal pour les biotechs. A l'instar des récentes opérations AbbVie - OSE Immunotherapeutics, AstraZeneca - Cellectis, ou encore Johnson & Johnson - Nanobiotix.
Des investisseurs très sélectifs
Toutefois, la prudence reste de mise. "Nous ne nous attendons pas à un retour à la période faste que nous avons connue durant la pandémie et durant laquelle les valeurs biotechnologiques ont progressé indépendamment de la qualité du portefeuille de leurs traitements en cours de développement ou de leurs bilans", préviennent les gérants de Janus Henderson.
D'ailleurs, les investisseurs devraient se montrer particulièrement sélectifs, en privilégiant les sociétés avec des traitements en cours de développement particulièrement prometteurs et les acteurs ayant les réserves de fonds propres nécessaires. Un sujet crucial pour les biotechs qui disposent souvent de seulement six à 18 mois de trésorerie. Or, un acteur sur deux peine à se refinancer, rappelait récemment France Biotech.
Face à ces difficultés, Banque Populaire a annoncé mardi devenir le partenaire bancaire privé exclusif de France Biotech pour développer ensemble la filière HealthTech. Avec en particulier l'objectif de rendre accessibles des solutions de financement.
-Bruno de Roulhac, L'Agefi ed: VLV
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